Des cadavres de….chiens en Haute Marne en juin 2005

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Lorsque des troupeaux sont attaqués, la question est toujours de savoir qui l’a fait. Un renard ? Un chien ou un loup ? Lorsqu’un chien de type chien loup est trouvé mort comme ici sur le bord de la route, nous nous interrogeons de savoir s’il s’agit d’un chien en divagation ou d’un véritable loup ? Nous avons pour principe d’imaginer que les loups ne se trouvent qu’en montagne alors que ce ne sont pas des animaux de montagne. Le CERPAM a sorti un rapport "concernant les attaques de chiens sur les troupeaux ovins dans le Luberon et comparaison avec la prédation en territoires à loups" qui laisse interrogateur. De la même manière, nous ne pouvons pas occulter un rapport de Laurent Garde, de 1996, "Loup et pastoralisme - La prédation et la protection des troupeaux dans la perspective de la présence du loup en Région Provence Alpes Côte d'Azur" évoquant les loups hybrides. Le doute existera toujours.

Au cours des derniers mois, deux dépouilles de canidés sont recueillies dans le département de la Haute- Marne sur le canton de Bour- mont suite à 2 collisions avec des véhicules: le premier dans la localité de Soulaucourt-sur-Mouzon le 17 janvier 2004 et le second, à Harré-ville-les-Chanteurs, le 28 décembre 2004.

La présence d’un loup au milieu des années 1990 dans le département des Vosges tout proche, est restée vive dans les esprits. Rien d’étonnant à ce que la découverte de cadavres de grands canidés aux confins du département des Vosges soit localement sources d’interrogations. Dans le cas présent, bien que l’analyse morphologique révélait déjà des discordances avec le phénotype d’un loup, le pelage chamarré de ces deux spécimens intriguait et pouvait prêter à confusion pour des personnes non initiées.

Alerté de ces découvertes, le service départemental de l’ONCFS de la Haute Marne a dépêché à chaque fois un agent sur place pour la récupération des cadavres de ces animaux et donner suite au travers de la procédure du Réseau prévue à cet effet. Ils sont alors acheminés vers le Laboratoire vétérinaire départemental de la Haute-Marne pour une autopsie et pour effectuer différents prélèvements. En complément, des analyses génétiques ont été réalisées respectivement en février 2004 et mars 2005 sur des échantillons de tissus de ces deux cadavres par l’équipe du Laboratoire d’écologie alpine à Grenoble. Elles révèlent toutes les deux un ADN de chien (Canis familiaris) et confirment ainsi sans ambiguïté les premiers diagnostics morphologiques effectués sur place.

Auteur: François Leger, Coordinateur du réseau lynx Nord Est / ONCFS CNERA PAD
Source: Quoi de neuf ? N° 13 de juin 2005