Des moutons résistants dans les Pyrénées

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Les moutons de race rustique comme ceux originaires des Pyrénées sont capables d'exploits à tous égards. A l'issue de l'été, nous en retrouvons parfois très loin de leur point d'origine. D'autres qui ne sont pas rentrés fin septembre, passent l'hiver en montagne. Le fait n'est pas nouveau mais il faut toujours l'objet d'admiration.

- Balades en haute montagne

En 1974 j'avais un petit troupeau de tarasconnaises d'une centaine de brebis. A la fonte de la neige, elles pacageaient autour du Lienz au-dessus de Barèges avant de rejoindre progressivement La Glère.

Il n'était pas rare en juillet et août de voir les brebis passer la nuit au sommet du Turon du Néouvielle. Apparemment, c'était pour elles une bonne couche.

Cette année là, en juin 1974, deux brebis de race tarasconnaise avec leurs agneaux avaient été attaquées par un chien au Lienz. La propriétaire s'était fait connaître mais les brebis affolées avaient disparu. Nous les avions repérées dans la forêt sous La Laquette puis dans le bois de l'Ayré. Par la suite nous les avions perdues de vue.

Ce n'est que fin septembre qu'un appel téléphonique d'un éleveur d'Aspin Aure nous donna des nouvelles. "Elles sont avec les miennes au fond de Cap de Long" nous dit-il. Surprise! Et il nous explique les avoir vu descendre de la brèche de Néouvielle à travers les terrasses de Cap de Long jusqu'au bout du lac. Comment, pourquoi sont elles arrivées là sans que nous ayons pu les voir? Mystère!

C'est grâce à l'identification de la boucle d'oreille que l'éleveur a pu découvrir le propriétaire. Les brebis sont rentrées à Tarbes début octobre. Belle balade!

Louis Dollo, le 10 janvier 2006

- D'Aumar à La Glère

Daniel Verdot a ses vaches et ses brebis autour des lacs d'Aubert et Aumar durant tout l'été. "Cette année, elles m'ont fait courir" dit-il. "J'en ai retrouvé à La Glère, à Lurtet et au lac Nère au-dessus dets Coubous". Elles aiment vraiment les balades.

En fait, il suffit qu'un chien ou des touristes les dérange et elles partent de réfugier vers des lieux plus propices. D'où la nécessité de ne pas se promener avec un chien en liberté dans les estives et laisser les brebis tranquille sans leur donner à manger car elles peuvent vous suivre...

Louis Dollo, le 17 novembre 2009

- Tout un hiver seul dans la montagne!

Le "miraculé" et ses propriétaires. L'histoire racontée par René Prissé semble incroyable: le 24 mai 2008, il a conduit son troupeau en estive au lieu dit "Estive des Espécières", commune de Gavarnie. Un jeune agneau et sa mère se sont ensuite égarés et n'ont pu être récupérés avant l'hiver précoce.

Le "miraculé" et ses propriétaires.L'histoire racontée par René Prissé semble incroyable: le 24 mai 2008, il a conduit son troupeau en estive au lieu dit "Estive des Espécières", commune de Gavarnie. Un jeune agneau et sa mère se sont ensuite égarés et n'ont pu être récupérés avant l'hiver précoce.

Le 29 avril dernier, Henri Caussieu, de Gavarnie, s'est aperçu qu'un jeune broutard avait rejoint son bétail, pendentif n° 80052. Il a prévenu la commission syndicale de la vallée de Barèges. Il s'est alors avéré que l'animal appartenait à Anaïs Prissé, de Chèze, qui l'a récupéré le 1er mai après onze mois d'absence. Il aurait séjourné entre le bois de Saint-Savin, dans les parois rocheuses du Pène de Secugna, etc., endroits très dangereux, n'ayant qu'un passage qui surplombe la route d'Ossoue, dans des couloirs inimaginables de 100 m et plus de précipice pour se trouver de la nourriture dans cet hiver très long et rigoureux, en pleine zone avalancheuse. Sa mère, moins chanceuse, a sans doute d'ailleurs été victime des avalanches, mais dans la première quinzaine de février, Rolland Fernand et M. Caussieu les ont observés.

On connaissait la capacité de résistance des chèvres mais pour un mouton, à part quelques espèces comme celles de Knoebel, c'est un cas rare et incroyable qu'Agnès, la mémoire du village, pourra ajouter dans ses archives même si des anciens affirment que cela est déjà arrivé. L'agneau, âgé maintenant de 14 mois, repartira dans un mois en estive et ne devrait pas finir en côtelettes. Il fera un excellent bélier!

Auteur: Philippe Leblanc
Source: La Dépêche du Midi du 14 mai 2009