Un royaume transpyrénéen?

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Tederic (Thierry) Merger nous fait un résumé de ce livre qu’il vient de lire. En cette période de passage à l’Euro et d’une intégration plus forte de nos pays au sein d’un système européen, il y a peut être matière à réflexion.

Tederic (Thierry) Merger ens fa una ressenya d'aquest llibre que acaba de llegir. En aquest periode de pas cap a l'Euro i d'una integracio més forta dels nostres països en el marc d'un sistema europeu, hi ha potser temes per reflexionar.

Un Royaume "transpyrénéen"?
La tentative de la maison de Foix-Albret-Béarn la fin du Moyen Âge

Auteur: Christian Bourret
Editions PyréGraph (128 pages)
ISBN : 2-908723-26-3

- Note de l'éditeur

L'adjectif "transpyrénéen" est ici entouré de guillemets pour attirer l'attention sur sa signification particulière. En effet, il s'agit de "pays" se situant sur les deux versants des Pyrénées et parfois au-delà du piémont pyrénéen.

Cet épisode de l'histoire s'étend du XIIIe au XVIe siècle.

La dislocation de l'empire carolingien a donné l'occasion à des maisons féodales solides, comme celle des Foix-Albret-Béarn de tenter la création d'un état.

L'auteur dresse une fresque de l'histoire pyrénéenne replacée dans le contexte plus large des relations franco-espagnoles et même européennes: guerre de Cents Ans, puis guerres d'Italie. Il illustre cette fresque d'épisodes particuliers et par la marques des grands personnages: de l'histoire pyrénéenne comme Gaston III Fébus, Henri II d'Albret, plus connu sous le nom d'Henri III de Navarre, notre Henri IV de France; d'autres sont des figures célèbres de l'histoire européenne: Charlemagne, Louis IX, le Prince Noir, Charles VII, Louis XI, les Rois Catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon, Louis XII, François Ier; nous y croisons d'autres silhouettes plus inattendues dans nos Pyrénées: le Cid, César Borgia, Anne de Bretagne, Bayard.

La cartographie présentée aide à saisir l'étendue des possessions de ces familles aux époques successives, ainsi que le tableau généalogique de la maison de Foix-Béarn à la fin du XIVe siècle.

L'anéantissement du royaume "transpyrénéen" de la maison de Foix-Béarn (liée à la famille d'Albret depuis 1484) par Ferdinand le Catholique en 1512 constitua un tournant essentiel de l'histoire pyrénéenne. Il symbolise l'échec des constructions patrimoniales des grands féodaux face à la puissance montante des états monarchiques nationaux.

- Commentaire de lecture de Tederic

Il y a bien un rapport entre la tentative de royaume transpyrénéen de la maison de Foix-Béarn-Albret et le passage à l'Euro...

La tentative des Foix-Béarn-Albret pour faire un royaume transpyrénéen, à partir de possessions familiales émiettées, se situe à la fin de la féodalité. On aurait peut-être pu avoir une Suisse pyrénéenne (mais monarchique). Mais la tentative est arrivée trop tard pour réussir: les rois de France d'un côté, et les "rois catholiques" d'Espagne de l'autre, étaient déjà plus avancés dans la construction d'un Etat-nation, avec une monnaie, une armée, une langue. Ces deux puissances ont fini par s'accorder sur une frontière: la chaîne pyrénéenne.

Les rois de France ont d'abord utilisé les mécanismes de la féodalité pour s'implanter côté Nord des Pyrénées: ils ont réussi à vassaliser la plupart des seigneurs locaux. Le Béarn a résisté le plus longtemps, réticent à rendre l'hommage féodal au roi de France et continuant à frapper les monnaies de Morlaas, les dernières à concurrencer les monnaies françaises au Sud de la Garonne.

Mais le jeu des mariages a placé à la tête de la maison de Foix-Béarn-Albret des princes très liés personnellement à la couronne de France: Henri de Navarre, le futur Henri IV, était aussi un Bourbon. "Même parlant gascon, il était avant tout un prince français", écrit Christian

Bourret. Devenu roi de France, il n'a pas pris garde de préserver l'indépendance de ses possessions gasconnes. Ses successeurs ont achevé de les intégrer à la France. La Navarre elle-même était divisée par la frontière pyrénéenne

Quatre siècles plus tard, l'Etat français semble sur le déclin, puisqu'il perd une de ses compétences majeures: la monnaie.
Ca devrait être une chance pour un nouvel espace transpyrénéen!

- Version catalane

Hi ha ben bé un lligam entre la temptativa d'un regne transpirenaic per part de la casa de Foix-Bearn-Albret i del pas cap a l'Euro...

La temptativa de la casa de Foix-Bearn-Albret de fer un regne transpirenaic, començant per les possessions feudals esmicolades, se situa a la fi del feudalisme. S'hauria pogut tenir una Suïssa pirinenca (pero monàrquica). Pero la temptativa va arribar massa tard per reeixir: els reis de França d'una banda, i els reis catolics per l'altra, estarien ja prou més avançats en la construccio d'un estat-nacio, amb una moneda, un exèrcit, una llengua. Aquestes dues potències van acabar per acordar una frontera: la cadena pirinenca.

Els reis de França havien ja usat els mecanismes del feudalisme per imposar-se al costat nord dels Pirineus: van sotmetre a vassallatge la major part dels senyors locals. El Bearn va ser el que va resistir durant més temps reticent a rendir homenatge feudal al rei de França i continuant encunyant les monedes de Morlàs, les darreres competidores de la moneda francesa al sud de la Garona.

Pero tripijoc dels casaments va acabar per posar al cap de la casa Foix-Bearn-Albret un princep estretament lligat a la corona de França: Enric de Navarra, el futur Enric IV, el qual també va ser un borbo. "Fins i tot parlant gasco, fou abans que res un princep francès", va escriure Christian Bourret. Esdevingut rei de França, no va pas tenir cura de preservar la independència de les seves possessions gascones. Els seus successors van acabar d'integrar-les a França. La propia Navarra va ser dividida per la frontera pirinenca.

Quatre segles més tard, l'estat francès sembla declinar, ja que perd una de les seves capacitats més importants: la moneda.

Aixo hauria de ser una oportunitat per a un nou espai transpirinenc!

Tederic Merger, le 20/01/02