Congrès de l'ANEM à Ax les Thermes 2006

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Mais qu'est-ce qui peut bien pousser plus de 400 élus des montagnes françaises de toutes tendances politiques à voter unanimement un texte?

Tout simplement le sujet des grands prédateurs.

Il est quand même surprenant de constater qu'aucun élu favorable à l'introduction de l'ours dans les Pyrénées n'était présent à un tel congrès. Lorsque l'on posait la question cet après midi "où sont-ils?" la réponse amusée était: "il en existe encore?" ou bien "ils s'étaient trompés".

Un des temps forts du congrès de l'ANEM (Association Nationale des Elus de la Montagne): suite au vote d'une motion à l'unanimité contre la réintroduction des prédateurs, il a été décidé de réunir sur une photo officielle les élus de la montagne et une délégation d'opposants pyrénéens (habillés en "demoiselles") pour symboliser leur volonté commune de partenariat. (Ariège-News)

L'après midi de jeudi a été consacré au travail de réflexion avec une table ronde et des ateliers.
Une table ronde particulièrement suivie sur le thème "Pour une montagne habitée et fréquentée toute l'année" Les élus ont été invités à considérer les difficultés et surtout les outils dont ils disposent pour aménager, urbaniser, offrir des logements aussi bien aux populations permanentes et saisonnières qu'aux touristes. Les enjeux sont différents selon les massifs suivant leurs priorités: lutter contre la pression foncière pour maintenir les populations locales, assurer le maintien ou le développement des activités économiques traditionnelles et nouvelles, développer les structures d'accueil touristiques...

Des ateliers tout aussi passionnants qu'attendus sur des sujets d'actualité brûlants:

1. La gestion équitable et durable de la faune sauvage qui se résume trop souvent aux yeux de l'opinion à des espèces emblématiques comme l'ours ou le loup. Les enjeux et les questions soulevées par sa préservation ne sont que très partiellement cernés par le grand public. Les élus ont été conviés à une réflexion élargie, au-delà des récents désaccords, pour appréhender leur rôle dans l'interaction entre l'homme et son milieu naturel.

2. Mutation des services au public: quel rôle et quelles responsabilités pour les élus en montagne? L'ouverture à la concurrence, la crise de l'énergie, les exigences du développement durable et équitable, ainsi que les mutations technologiques permanentes modifient sans cesse le cadre dans lequel doivent s'inscrire les services publics et au public. A travers trois exemples soumis à l'actualité: l'énergie, la gestion de l'eau, les nouvelles technologies de l'information, la question posée a été celle de l'adaptation du rôle et de la redéfinition des missions de l'élu ainsi que de ses responsabilités, dans le contexte difficile de la montagne.
Des élus et des opérateurs, partenaires de l'ANEM, ont apporté leur témoignage.

La journée de vendredi fut très remplie. Nous avons pu noter la présence de 3 ministres:

Après une partie statutaire interne à l'association qui a vu l'élection à la présidence Martial Saddier, député de la Haute-Savoie en remplacement de François Brottes, député de l'Isère, qui a terminé son mandat de 2 ans, les congressistes ont repris le travail de réflexion avec un débat sur le thème des " Finances des collectivités de montagne" puis, dans l'après midi, "l'avenir des populations locales de montagne ".

Philippe Lacube, représentant l'ASPAP a pu s'exprimer devant l'assemblée sur les motifs de l'opposition de nombreuses associations et organismes pastoraux hostiles à l'introduction d'ours dans les Pyrénées. Par la même occasion, le Ministre de l'agriculture, Dominique Bussereau a reçu une délégation des associations pyrénéennes composée de made Meylin de la vallée d'Ossau, Jean-Pierre Pommiès du bas Béarn, Francis Ader du luchonnais et de deux représentants de l'ASPAP en Ariège.

A la sortie de ces entretiens, ils avaient le sentiment d'avoir été clairement entendus et pas seulement écoutés. Ils en ont d'ailleurs eu confirmation au travers des deux gestes très appréciés:

Si les congressistes de l'association des élus de la montagne (ANEM) était satisfaits de leurs deux journées de travail en commun, les pyrénéens opposants à l'introduction d'ours dans les Pyrénées avaient le sentiment d'avoir été clairement entendu au point de voir une motion votée à l'unanimité des élus toutes tendances politiques confondues.

Louis Dollo
Le 27 octobre 2006