Ferus et Pays de l'Ours-Adet étaient au ministère de l'Écologie jeudi dernier.
Lors de ce rendez-vous au cabinet de la Ministre, il nous a été confirmé que Ségolène Royal accorde 9 mois de délai supplémentaire au Comité de Massif des Pyrénées
pour donner son avis sur le volet "ours" de la Stratégie Pyrénéenne de Valorisation de la Biodiversité.
Elle ne s'en saisira donc pas avant 2016.
Le coup est plus puissant qu'il n'y paraît: il lui permet d'espérer renvoyer ce dossier "délicat" à son successeur, et si possible au-delà de 2017. Ce nouveau report compromet en effet toute perspective de reprendre la restauration de la population d'ours avant la prochaine élection présidentielle; autant dire aux calendes grecques, conformément aux exigences des lobbys anti-nature.
En se cachant grossièrement derrière la nécessaire concertation, Ségolène Royal prend le risque de complètement dévoyer la fameuse "démocratie participative", cette belle idée qu’elle transforme en une usine à gaz à perdre du temps et ne rien faire.
S’il lui reste un peu des convictions qui l’ont conduite en 1993 à initier les premiers lâchers d’ours en France, elle peut encore faire progresser le dossier durant son second passage au Ministère chargé de l’environnement.
Mais pour cela, le temps est compté et nous n’attendons plus des mots, mais des actes.
Source: Communiqué de l'ADET du 17 mars 2015
L’ADET et d’une manière plus générale les associations écologistes pro-loup et pro-ours, font le dur constat de ce qu’elles sont et de ce qu’elles représentent. Peu de chose. Le Ministère de l’Ecologie commence, après plusieurs décennies, à les mettre à leur véritable place dans un système démocratique.
L’ADET, "petite association faisant moins parisien" créée par opportunisme à l’initiative de Gilbert Simon, ex-directeur de la nature et des paysages au Ministère de l’environnement et ex-secrétaire général de l’ UICN-France (comme par hasard et entre autre) pour imposer les premières importations d’ours en 1996 et 1997, ne représente rien ni personne. Seuls les élus ont cette compétence.
L’ADET a raison de rappeler que s’il reste à Ségolène Royal "un peu des convictions qui l’ont conduite en 1993 à initier les premiers lâchers d’ours en France", elle doit aussi se souvenir qu’elle s’est faite berner par Gilbert Simon et a trompé l’Union Européenne pour toucher un gros pactole d’argent pour l’ONCFS et les associations initiatrices des lâchers. En général, on se fait berner une fois mais pas deux.
Le Comité de Massif en charge du sujet ours, mais aussi loup, dans cadre de la Stratégie Pyrénéenne de Valorisation de la Biodiversité est la seule structure démocratique représentative pour donner un avis voir même prendre une décision. L’ADET n’est qu’un courant d’idées parmi d’autres….
Le courant d’idées de l’ADET est celui du lobby du «tout sauvage» sans aucune considération pour les femmes et les hommes qui vivent et travaillent sur les territoires de montagne. La vision de la biodiversité de l’ADET se limite à l’ours et uniquement l’ours. Vision quelque peu restrictive si en plus on doit l’inclure dans un concept de développement durable auquel sont attachés les élus qui n’ont pas l’instinct suicidaire pour les populations des territoires qu’ils représentent.
Il est effectivement probable que l’affaire sera reportée au-delà des élections présidentielles de 2017 et il est probable que l’ours ne soit pas la préoccupation majeure des gouvernants.
Nous pouvons également constater que nous n’entendons plus parler de toutes les procédures introduites auprès de l’Europe au cours des 10 dernières années et que les menaces de l’ADET du 14 mars ne semblent plus d’actualité.
Louis Dollo, le 18 mars 2015