Chasseurs, taisez-vous, les écolos ont tous les droits - 2012

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L’Ardéche et la Drôme sont deux départements de montagne séparés par un fleuve qui prend sa source au cœur des Alpes suisses, le Rhône. L’activité environnementale de protection et sensibilisation du public y est importante. C’est dans cet esprit qu’est organisé depuis quelques années Le Printemps du Rhône

Le Printemps du Rhône a déjà vu se dérouler 3 éditions en 2008, 2009 et 2010, début juin. Une quatrième édition devait avoir lieu en 2012, mais…. Cette manifestation regroupe une quinzaine de partenaires et c’est l’occasion de nettoyer les berges du Rhône tout en sensibilisant le public à la protection de l’environnement. Mais… Il y a des chasseurs qui pourraient bien être plus écolos que les écolos patentés. Ce qui n’est pas fait pour plaire à la FRAPNAFNE. Alors que les organisateurs du Printemps du Rhône ont dû renoncer face aux exigences administratives qui ne sont, curieusement, pas tout à fait les mêmes que pour les kermesses de bobos «escrolos».

Le problème, en France, est que l’application de la loi en matière d’environnement relève le plus souvent de l’arbitraire administratif lié à des activités ou des sensibilités idéologiques envers quelques associations détenant le monopole de la pensée, de la représentation, de la négociation et, par la même occasion de la décision à tous les niveaux de la hiérarchie. Ici, l’interdépartementale chasse est manifestement victime de ces décisions. L’intérêt souhaité par la FRAPNA fédérée à France Nature Environnement (FNE) est de ne pas voir la concurrence s’installer. Touches pas à mon environnement!

- Que se passe-t-il?

C’est «sous la contrainte des textes et la menace de sanctions financières et pénales» que l’interdépartementale Chasse Drôme Ardèche a dû renoncer à sa manifestation nature fédératrices «de tous les acteurs rhodaniens» selon un communiqué du 16 mars 2012. Par contre, le 18 mars, la FRAPNA a organisé «en toute quiétude, semble-t-il, une manifestation publique, non pas à proximité mais au cœur de la ZPS (Zone de Protection Spéciale) de Pintegarde à la confluence de la Drôme et du Rhône». Et pour les chasseurs, le plus fort est que: «Il s’agit là d’un espace naturel exceptionnel qui a été voulu par les chasseurs, géré par les chasseurs via l’ONCFS, financé par l’argent des chasseurs».

- Les montagnards concernés

Même si cette manifestation se déroule en basse vallée, sur les bords du Rhône, les montagnards se sentent concernés pour leurs territoires de montagne pour deux raisons:

  1. Les participants à cette journée du Printemps du Rhône sont le plus souvent des amoureux ou des curieux de la nature qui viennent par la suite en montagne. Leur sensibilisation à la protection de l’environnement participe à la protection de la montagne toute proche, notamment par les randonneurs et promeneurs du dimanche ou des vacances.
  2. Les dérives de contraintes / libéralités si elles ne sont pas dénoncées vont s’appliquer à eux dans le quotidien de leur vie. Et bientôt, au-delà du loisir de la chasse, pourront-ils encore faire une fête d’alpage ou de transhumance? Voir même, certains secteurs trop visités par les randonneurs, ou des grimpeurs pour l’escalade sportive, ne risquent-ils pas d’être réglementés et réduits à une activité touristique marginale pouvant mettre en péril l’avenir économique et la vie sociale de toute une vallée?

- La Fédération des acteurs ruraux réagit

Pour la FAR, l’égalité entre les acteurs soit s’imposer. Elle ne comprend pas cette différence de traitement selon que vous êtes «militant de l’escrologie ou pas!». Pour elle: «La loi si elle s'applique en empêchant les fédérations de chasse de poursuivre leurs animations doit aussi s'appliquer à la Frapna!». Et elle précise: «Dans le cas contraire cette loi est caduque et ceux qui prétendent la faire appliquer perdent toutes crédibilités.» Et elle poursuit: «Ces textes seront aussi appliqués de façons arbitraire par une administration dont les décisions paraîtront partisanes, voir militantes... cela ne pourra jamais apaiser le contexte local mais juste jeter de l'huile sur le feu, et créer un sentiment de révolte, de rébellion,... Ces actes ne peuvent qu'inciter les élus locaux à rejeter la création d'un PNR comme dans les Baronnies ou un tiers des communes a voté contre, comme dans le renouvellement de la charte des parcs nationaux ou les principales communes votent contre...»

Louis Dollo, le 19 mars 2012