L'Antispécisme, une idéologie controversée

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L'Antispécisme est concept visant à dénoncer la hiérarchisation des espèces et la supériorité de l’homme sur l’animal. Nous retrouvons les défenseurs de ce concept essentiellement chez les militants végétariens, végétaliens et autres véganistes les plus militants. C'est aussi cette notion non avouée qui se manifeste chez ceux qui militent pour des repas végétariens ou végétaliens dans les cantines scolaires au nom de la santé de leurs enfants. Donnez leur un peu de droit et il sexigeront tous les droits pour imposer leur idéologie.

Dans un article paru dans Libération du 10 octobre 2015, que nous reproduisons ci-dessous, la journaliste Sonya Faure analyse parfaitement cette notion d'antispécisme. Pour un éleveur, notamment ceux en élevage extensif recherchant le bien-être de leurs animaux sans stress pour produire de la qualité, cette notion ressemble fortement à un dérangement psychologique de l'humain. Depuis son origine, l'homme a toujours été carnivore. Or, si nous suivons les raisonnements exposés ci-dessous, il faudrait abandonner le métier d'éleveur pour laisser la place aux productions végétales.

A l'extrême, pourquoi ne pas initier l'homme à brouter l'herbe. Au moins il sera à égalité de l'animal..... Quoiqu'il y a des animaux omnivores, comme l'humain et d'autres carnivores. C'est le cas des grands prédateurs. L'homme aura-t-il le droit d'être l'égal de ces prédateurs?

Franchement, tous ces penseurs, dits intellectuels, sont tombés sur la tête. Les plus atteints ne sont surement pas ceux qui mangent de la viande.
L'antispécisme c'est quoi?

Louis Dollo, le 10 octobre 2015

- Une définition de l'antispécisme

Santé-Médecin / Le journal des femmes

L'antispécisme est un courant de pensée, qui a pris naissance dans les années 1970, et qui refuse la notion d'espèce. Les antispécistes combattent les critères prédéterminés qui seraient liés à l'appartenance à une espèce, et notamment à la domination de l'Homme sur l'animal. Ils refusent le droit de mort de l'être humain sur l'animal, mais sont conscients que l'égalité entre les espèces est impossible, leurs capacités et intelligences étant très variables. Les défenseurs de l'antispécisme ne consomment généralement pas de produits alimentaires provenant d'animaux.

- Antispécisme [nom] : concept visant à dénoncer la hiérarchisation des espèces et la supériorité de l’homme sur l’animal

Décryptage d’un terme qui apparaît ou resurgit dans le débat public. Aujourd’hui, à l’occasion de la Veggie Pride qui se tient ce week-end, analyse du terme «antispéciste» répandu chez les végétariens les plus militants.

La Veggie Pride se tient ce week-end, à Paris. Son slogan: «La Veggie pride, festival antispéciste.» Obscur, pour les non initiés… D’emblée, ses organisateurs donnent le «la»: être végétarien, ce n’est pas seulement opter pour un régime alimentaire sain ou lutter contre le réchauffement climatique. C’est aussi, estiment-ils, réfléchir à la place de l’homme et de l’animal dans notre monde.

L’antispécisme combat, son nom l’indique, le spécisme, c’est-à-dire la discrimination fondée sur l’espèce – comme on dit racisme ou sexisme. Comme la race ou le sexe, l’espèce serait finalement une catégorie moins évidente et «naturelle» que l’homme aimerait le croire depuis des siècle… pour mieux asseoir sa supériorité.

Le terme spécisme est apparu dans les années 70, en même temps que l’éthique animale. C’est Richard Ryder, un psychologue britannique sensible au sort des animaux utilisés dans l’élevage industriel et les expérimentations, qui invente le concept, comme le rappelle l’éclairant Dictionnaire de la pensée écologique paru le mois dernier (1). Mais c’est Animal Liberation, le livre de Peter Singer, devenu culte pour beaucoup de végétariens, qui popularise le concept.

Si le concept du spécisme est important, ce n’est pas seulement parce qu’il révèle les «incohérences conduisant à traiter sans aucun ménagement des êtres sensibles qui éprouvent pourtant de la douleur, ont des intérêts à préserver et dont la vie est aussi importante pour eux que la nôtre l’est pour nous», écrit la philosophe Corine Pelluchon [Ndr: son site Web] dans l'article qu’elle consacre à ce mot au sein du Dictionnaire de la pensée écologique. Mais aussi parce qu’il sert «une entreprise de déconstruction de l’anthropocentrisme». «Cette réhabilitation des animaux est en même temps l’occasion d’un profond remaniement des catégories morales et juridiques par lesquelles l’homme s’est pensé lui-même», appuie-t-elle encore.

Les organisateurs de la Veggie Pride prônent ainsi la «convergence des luttes entre animalisme, féminisme et antiracisme». «Ces luttes ont encommun de refuser les discriminations qui conduisent à légitimer la violence en se fondant sur l’espèce, le genre, l’ethnie, traduit la philosophe Corine Pelluchon. Toutes s’opposent à la domination, qui est toujours domination sur les plus faibles ou les sans-voix.»

- «Position paradoxale»

L’idée, évidemment, ne fait pas l’unanimité. «Cette convergence se comprend en fin de compte moins par les liens éventuels qui pourraient lier ces différentes luttes les unes avec les autres, que par la cible visée qui est globalement la même dans les trois cas: le crétin macho de bas étage qui se croit supérieur à toutes les autres cultures et qui mange de la viande ! note l’éthologue Dominique Lestel. Un point intéressant, c’est l’évacuation totale de toute référence explicitement politique, comme celle de la lutte des classes par exemple.»

Lestel a publié en 2011 une Apologie du carnivore (Fayard). «Etre antispéciste n’a pas de sens pour moi, explique-t-il. Les vegans "antispécistes" font par exemple une grande différence entre espèces animales (qu’ils ne veulent pas manger) et espèces végétales (qu’ils mangent). Ils font référence à des arguments comme l’existence d’un système nerveux qui a un sens mais pas la puissance décisionnelle qu’ils lui attribuent. Les antispécistes ont une position paradoxale qui consiste à vouloir que l’humain donne le même statut à tous les animaux et ce statut est précisément plus ou moins calqué sur celui de l’humain: le droit à ne pas être tué et mangé, etc.»

A trop vouloir rapprocher homme et animal, les antispécistes tombent parfois dans des parallèles insupportables, comme comparer «le système concentrationnaire» de l’élevage intensif avec les camps de concentration – en 2002, l’historien américain Charles Patterson a publié un livre intitulé "Eternal Treblinka: our Treatment of Animals and the Holocaust". Au sein du mouvement végétarien, on parle aussi d’«abolitionnistes» pour désigner les militants qui combattent toute utilisation de l’animal par l’homme, que ce soit pour faire de la viande, du cuir ou du lait. La philosophe Elisabeth de Fontenay, qui depuis longtemps dénonce l’anthropocentrisme, refuse pourtant ce terme: «Voler ce mot à la lutte contre la peine de mort pour le rapatrier dans la cause animale me pose un gros problème», expliquait-elle sur France Inter en 2011.

- «Antispéciste et humaniste à la fois»

En réalité, aujourd’hui, la plupart des antispécistes ne vont plus jusqu’à mettre l’homme et l’animal sur le même plan. «Je suis antispéciste et humaniste à la fois, explique par exemple Corine Pelluchon. Je suis humaniste car je pense que l’homme est différent des animaux et que lui seul peut être responsable des autres espèces présentes et futures. Je suis antispéciste car ce n’est pas parce qu’un être appartient à l’espèce animale qu’il doit être broyé comme le sont les poussins mâles dans l’élevage intensif de poules pondeuses.»

Pas question donc de donner les mêmes droits aux poissons qu’aux humains. «On ne donne pas le droit d’avorter aux hommes qui n’en auraient pas l’utilité ni le droit de vote aux cochons qui n’en feraient rien, ajoute Renan Larue, professeur de littérature à l’Université de Californie à Santa Barbara et auteur d’une Histoire engagée de la pensée végétarienne parue cette année (PUF). En revanche, l’antispécisme permet de poser une question essentielle: est-ce que les différences, bien réélles, qui existent entre un être humain et un animal justifient une telle différence de traitement?» Il s’agirait donc de réfléchir à un «nouvel humanisme», selon Corine Pelluchon. Passer par les animaux pour repenser l’homme et notre espace commun.

(1) Dirigé par Dominique Bourg et Alain Papaux, Puf.

Auteur: Sonya Faure
Source: Libération du 10 octobre 2015

Nota: Les liens et les caractères gras dans le texte sont de nous et non de l'auteur

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