Le programme
LIFE (Instrument financier pour l'environnement de l'Union Européenne)
ayant pour objectif d'" améliorer la coexistence entre
agriculture et grands carnivores en Europe du Sud " a été
initié dès 2003 par l'Institut d'Ecologie Appliquée
de Rome dont le Président est le Professeur Luigi Boitani. Ses
objectifs concernent 5 pays du sud de l'Europe et s'applique à
la problématique loupe et ours.
En France, c'est
le WWF qui en est le coordinateur et le porte-parole auprès des
partenaires étrangers. Ses actions viennent en complémentarité
avec les actions de l'Etat. C'est en octobre 2004 que FERUS et les autres
partenaires français rentrent dans l'action dont les efforts,
en particulier dans les Pyrénées, vont s'orienter sur
:
- " L'appui
à la formation aux techniques de protection des troupeaux "
et plus particulièrement avec les chiens de protection en tenant
compte des compétences acquises par l'ACP.
- " La
valorisation de produits fermiers issus des zones à ours dans
les Pyrénées, à travers les actions du Fonds
d'Intervention Eco-Pastoral (FIEP) et de Pays de l'Ours-ADET "
- " L'engagement
d'un dialogue technique avec les professionnels de l'élevage
et les techniciens des administrations en charge des problèmes
posés par l'interface agriculture / grands prédateurs,
que chacun des partenaires précédents proches du terrain
va conduire à son niveau, avec l'appui du WWF "
- " La
sensibilisation du grand public aux enjeux et méthodes de coexistence
entre les grands carnivores et l'homme, avec notamment le développement
d'outils pédagogiques. "
En Italie, le projet
concerne l'ours dans les Apennins centraux de même en Croatie
pour la région des lacs de Plitvice et le Parc National Risnjak.
Par contre, la Slovénie n'est pas concernée et nous ne
voyons aucun partenaire grecque.
En Espagne et au Portugal, c'est le loup qui fera l'objet d'une attention
particulière.
Les objectifs matériels
restent assez classiques et peu innovants tel que :
- L'installation
de clôtures électriques. Ce type d'installation fait
l'objet d'une aide de l'Etat allant jusqu'à 100% avec cette
restriction : "à concurrence du budget de l'état".
Il semble qu'en octobre 2006, le budget de l'année soit épuisé
(Cf. réponse faite à un apiculteur du Haut-Comminge
vers le 20 octobre 2006)
- L'utilisation
de chiens de protection. Cette mesure n'est possible que dans
la limite de chiens disponibles et de spossibilités d'utilisation
des dits chiens.
- L'optimisation
"des systèmes traditionnels de gardiennage du bétail,
en vue de réduire le risque de prédation". Propos
assez vide de sens si on analyse les pratiques pastorales pyrénéennes
et si on se reporte à l'article
4 du décret d'AOC Barèges-Gavarnie. La tradition
est, dans de nombreux cas, la surveillance et non le gardiennage.
Et puis, pour garder, il faut des gabanes pour les gardiens aux normes
sanitaires et de la législation du travail. La rénovation
et la construction de cabane n'est pas prévue dans le plan
de renforcement de l'ours des Pyrénées.Qui finance ?
Ni le programme LIFE, ni les associations. Mais l'Etat français
dans les limites du budget du Ministère de l'agriculture et
non celui de l'environnement.
- L'amélioration
" des systèmes de mesures compensatoires,
comme l'indemnisation des dégâts de prédation
et les assurances, pour réduire les pertes économiques
des bergers ". Cela part toujours d'une très grande
générosité tout en critiquant les aides accordées
aux éleveurs et en sachant qu'au final c'est l'Etat, donc le
contribuable français, qui paie. Pour être novateur,
ne faudrait-il pas que, comme les chasseurs paient les dégâts
aux cultures occasionnés par le grand gibier, une part des
cotisations aux associations de protection de la nature devraient
permettre l'indemnisation des éleveurs. Parions qu'il y aura
moins de protecteurs de la nature en France.
- Favoriser
" la gestion préventive des conflits causés par
les chiens divagants et les ours se nourrissant de déchets
domestiques ". Question prévention dans
ce domaine, nous pouvons nous interroger sur ce qui a été
fait ou imaginé depuis 2 ans de programme LIFE. Un néant
assez édifiant !
Et FERUS conclue
sur son site Web : " La population mieux informée pourrait
ainsi plus facilement s'impliquer, à des degrés divers,
dans la réussite de la coexistence élevage-grands prédateurs,
tout en retissant des liens entre ruraux et citadins, vers une "paix
sociale" retrouvée. "
Qui a créé la guerre ? Quelle information objecvtive existe-t-il
?
Nous pouvons nous interroger, en octobre 2006, sur la sincérité
de tels propos lorsque nous voyons la réalité du terrain
où TOUS les éleveurs, TOUTES les collectivités
locales ont été exclues du système dès son
origine en 2004 (et avant dans la phase de préparation). En fait,
le WWF, FERUS et ses partenaires s'imposent sournoisement.
D'ailleurs, qui, dans les Pyrénées, avait connaissance
de ce programme LIFE Coex avant octobre 2006 ?
La réponse
est simple : personne !
Il fallait être un initié pour le découvrir récemment
(octobre 2006) sur le site de FERUS. Sur ceux des autres partenaires
il n'en est pratiquement pas fait état.
- WWF,
aucune explication
- ADET-Pays
de l'ours : à priori, rien au 20 octobre 2006. Mais
c'est peut-être caché. juste une allusion dans le forum
de la sortie du n°2 de Coexistence Info.(1)
- ACP
: le mutisme total à ce jour 20 octobre 2006
- FIEP
: peu d'explication, pas grand intérêt
"
Pour le FIEP, il s´agit de poursuivre et de développer
le programme de valorisation du fromage fermier des vallées
à ours "Pé
Descaous" [Ndr : combien de producteurs ???] et
de favoriser la cohabitation entre l´ours et le berger par le
biais d´échanges et d´informations avec les bergers
de la zone à ours du Béarn. "
Et pourquoi
pas récupérer les restes de l'IPHB
en limitant le dialogue aux seuls membres de l'association pour mieux
imposer aux autres.
Ces quelques éléments
montrent les sources d'un véritable malaise où le mouvement
de protection de l'environnement "pro-ours" s'oppose et veut
imposer son point de vue au monde agricole sans aucun dialogue ni partage.
Il s'interpose en devenant donneur de leçons au milieu pastoral.
Et puis, quelle autorité leur donne le fait de recevoir des financements
de l'Union Européenne ? L'interlocuteur reste bien l'état
français dans ce domaine et plus particulièrement le Ministère
de l'agriculture. C'est lui qui déteint les véritables
clés par le biais des aides et subventions prévus dans
sa politique et son budget de l'agriculture. Un programme LIFE ne confère
aucun droit à des associations alors que celles-ci laissent penser
et se comportent comme si elles en avaient. D'où une situation
conflictuelle pénible pour tout le monde avec des associations
subventionnées pour "améliorer
la coexistence entre agriculture et grands carnivores en Europe du Sud
" et qui, en fait, n'ont strictement
aucun rapport avec le milieu pastoral.
Jusqu'à
quand cette situation durera-t-elle ?
Louis Dollo,
le 19 octobre 2006
(1)
Le 25 octobre 2006, des pages sur Life Coex sont apparues sur le site
de l'ADET-Pays de l'ours au chapitre
des partenaires. Est-ce que mes publications et mes critiques sont
à l'origine d'une telle précipitation ?