Le lancement du WWF et le rôle de Sir Julian Huxley et de l'UICN

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Si nous revenons aux origines de plusieurs structures environnementales internationales officielles, nous constatons que l’ UNESCO, UICN et W.W.F. forment l’international de l’écologie à l’idéologie plus que douteuse autour de Sir Julian Huxley. La philosophie de ces structures est la même et inquiétante. S’agit-il d’une mafia de l’écologie ? Dans tous les cas la notion humaniste est très particulière au point d’en ignorer les humains ou de ne les considérer que comme des choses, des pions….

- Sir Julian Huxley et le lancement du WWF

Sir Julian Huxley, frère du célèbre écrivain, que nous avons déjà rencontré parmi les collaborateurs de la SEC, reçut la tâche, à partir des années 40, de trouver une structure internationale qui englobe la myriade de clubs et de sociétés de protection de la nature déjà existantes sous une tête unique. En 1948, exploitant sa position de directeur général de l'UNESCO, sir Julian lança l'idée d'une organisation mère pour tous les mouvements écologistes: il la réalisa sous le nom d'Union Internationale pour la protection de la nature (URN), qui fut fondée en septembre 1948 à Fontainebleau. Les raisons qui le motivaient étaient les suivantes, telles qu'il les exposa dans son discours de Fontainebleau:
"A long terme, le problème démographique est plus important que celui de la guerre et de la paix parce que l'homme a commencé à se répandre sur la planète comme un cancer. (...) Dans tous les pays en voie de développement, le niveau d'intelligence baisse à chaque nouvelle génération. (...) La qualité est l'ennemie de la quantité (...) Le progrès médical et l'assistance sociale ont fait apparaître un affaissement du processus de sélection naturelle qui aura des conséquences dégénératives. (...) ll faut une politique démographique positive qui impose un contrôle des naissances chez les gens de qualité inférieure et une procréation bien ajustée chez les gens de qualité supérieure."
Trois années seulement après la condamnation de l'eugénisme nazi à Nuremberg, les mêmes idées, sous la forme d'une "politique démographique positive" réapparaissaient à la tête de l'Unesco! Dix années plus tard, l'UIPN changeait de nom, mais non de but, et devenait l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), organisation affiliée à l'Onu et dotée d'une énorme influence à l'échelle internationale. En font partie plus de 400 membres qui représentent une cinquantaine de gouvernements, plus de cent institutions gouvernementales et environ 300 organisations privées. Elle dispose d'un groupe international de plusieurs centaines de scientifiques, qui travaillent au sein de ses commissions. Avec d'autres organismes de l'Onu, la FAO, le PNUE et l'Unesco, elle forme le Groupe de conservation de l'écosystème, un bureau consultatif de l'Onu. De cette façon, tous les secteurs d'intérêt malthusiens sont couverts. Avec la création de l'UICN et des organismes qui lui sont associés, le mouvement écologiste dispose d'un véritable centre de recherche mondial capable d'influencer la politique de gouvernements nationaux, voire de continents entiers.

Cependant, en cette période de reconstruction et de développement industriel, les résistances internationales sont encore très fortes, ce qui allait amener les malthusiens à trouver d'autres formes. Le responsable de l'UICN et directeur du groupe anglais Nature Conservation, Edward Nicholson, déclarait a ce propos: "Nous laissons derrière nous la période de propagande, de sentimentalisme et de généralisations pour en arriver aux véritables problèmes. "Comme l'avait déjà compris Campagnolo, l'Onu était trop conditionnée par des compromis intergouvernementaux; c'est pourquoi Huxley et Nicholson se virent contraints de renforcer le travail de l'UICN par des initiatives privées agissant comme un brise-glace ouvrant la voie. Après avoir déploré le fait que l'UICN n'ait pas de base sûre au niveau financier, Huxley eut une série de rencontres avec le prince Bernhard de Hollande, souhaitant "des actions qui aillent au-delà des combats d'arrière-garde. (...) Il faut mettre ensemble des experts ayant une expérience financière, juridique, des compétences en organisation et en relations publiques."

De ces considérations naquit en 1961 le World Wildlife Fund (WWF) qui devait opérer parallèlement à son organisation soeur, l'UICN. Le président sera l'un des initiateurs, le prince Bernhard de Hollande. Nous avons déjà vu qu'outre le groupe de Bilderberg, celui-ci présidait aussi la Fondation culturelle européenne, à laquelle il avait donné naissance. Bernhard de Hollande a joué un rôle crucial au sein de l'oligarchie européenne pour opérer un changement de phase: l'ennemi n'est plus tant le communisme international ou l'empire soviétique, mais bien "le progrès technique, industriel et économique, de même que le développement social et politique [qui] menacent la nature dans toutes les régions du monde (...) La pollution sera un danger plus grand que la possibilité d'un conflit a l'échelle mondiale." (Discours pour l'inauguration de la branche allemande du WWF, en 1964.)

Voilà donc l'ennemi clairement identifié: le progrès technique industriel économique et social et le développement social et politique. Pour le prince Bernhard, la nature n'est qu'un prétexte et ce qu'il cherche en réalité à défendre, c'est bien la permanence d'une structure sociale oligarchique, l'ordre établi. Cette même vision se retrouve chez des naturalistes comme Robert Hainard ou Teddy Goldsmith.

En 1977, John Hugo Loudon, Knight Commander de l'Ordre impérial britannique, directeur de la Royal Dutch Shell, gérant de la fondation Ford, principal conseiller de la Chase Manhattan Bank, etc., succède à la présidence du W.W.F., remplaçant ainsi le prince Bernhard devenu trop encombrant après son implication dans le scandale Lockheed. Peu après, c'est une autre tête couronnée, le prince Philip d'Angleterre, qui reprend les destinée du W.W.F., devenu entre temps le Worldwide Fund for Nature (voir au sujet du W.W.F. en p.56).

L'un des buts fondamentaux du W.W.F. est de "fournir des informations à la presse mondiale et aux médias de masse, ce qui, vu l'influence de ses dirigeants, signifie un véritable ordre de marche pour une diffusion plus intense des idées écolo-malthusiennes.

Auteur: Emmanuel Grenier
Source: Etude sur la nature des mouvements écologistes et leurs véritables objectifs - 1999