Grenelle de l'environnement, consultation de Auch

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La grande kermesse du Grenelle de l'Environnement en Midi-Pyrénées est terminée. Après quelques difficultés d'organisation dues au fait d'un Préfet de Région qui "ne pensait pas que ça puisse intéresser", quelque 700 personnes se sont réunies, lundi 22 octobre 2007 à Auch, pour une journée de dialogues et d'échanges. Après une matinée d'ateliers de travail concernant les 6 grands thèmes du "Grenelle", un repas de type "régime maigre" fut servi aux participants avant la réunion d'une assemblée plénière qui s'est tenue de 15 h à 18h. Les pyrénéens étaient présents à ce grand rassemblement de l'Environnement et la biodiversité pyréénenne, l'ours, le pastoralisme et la TCP se sont évidemment invités au dialogue au même titre que le nucléaire et les OGM.

- Curieux début de consultation

Un préfet qui émet un "avis défavorable", des responsables politiques et socioprofessionnels qui ne sont pas invités, un forum qui est clos plus tôt que prévu, des difficultés d'inscription sur Internet pour certains, etc.. faisait craindre au pire pour Auch. Mais en définitive il suffisait de se présenter et tout se passait à la gasconne: dans la bonne humeur.
C'est l'essentiel!
Mais globalement, nous pouvons nous interroger et nous demander si tout celà n'est pas bidon.

- Une organisation surprenante

L'arrivée pouvait faire craindre le pire. Un grand bazar pour stationner: plus de place sur les parkings. Mais la police a été cool. Les trottoirs étaient tolérés.
Une présentation de la journée dans le gymnase, le temps de lire le dossier qui nous a été remis et de constater que les ateliers se réunissaient un peu partout dans Auch. Pas facile de passer de l'un à l'autre. Les transports se font en bus. C'est toujours mieux pour le stationnement... pas pour la mobilité.

- L'atelier 2: les ressources naturelles, la biodiversité, flou et incohérences

Un atelier particulièrement recherché et assez animé avec des échanges de points de vue assez fort. Le seul où les pro-ours étaient vraiment présent mais assez peut conséquents quant à leur vision de la biodiversité. Normal, face au flou exposé dans le document de travail. Manifestement beaucoup de monde par le de choses qu'ils ne connaissent pas. Et ce flou n'est pas sans contradictions.

Un de nos interlocuteurs dit clairement qu'il y a "un flou conceptuel, des approximations, dans un domaine qui, par nature, devrait relever du savoir scientifique avec ses limites épistémologiques affirmées et reconnues" Et Bruno Besche-Commenge de nous indiquer deux exemples:

- page 6, 2°: "un lexique très pascalien, tragico-mystique, fond judéo-chrétien (plutôt réformé en l'occurrence) de la faute dont il faut se racheter, de la culpabilité pécheresse. "Voilà qui sonne comme un coup de massue sur la tête de tous les penseurs parisiens. Et il précise ce lexique en citant les mots relevés: "ruinent, ignorance, par s'effondrer et disparaître, nous sommes alors seuls /face au silence éternel des espaces infinis?....., terrible obligation, etc..."
Effectivement, la tragédie est consommée! Mais il ne s'arrête pas là: "à cette même page 6, alors que le ciel nous tombait sur la tête et que nous en étions coupables, les même rédacteurs écrivent, dernières lignes: "La connaissance synthétique de l'état des écosystèmes doit être complétée, car elle est lacunaire, rendant alors difficile l'identification des priorités pour l'action".
Ce qui signifie pour Bruno Besche-Commenge: "on sait pas bien ni dans le domaine des connaissances ni pour l'action, mais ... c'est de toute façon tragique puis qu'on vous le dit par ailleurs!!!!" Il n'est pas nécessaire d'être un spécialiste pour comprendre que tout ceci n'est pas sérieux à ce niveau de réflexion. De "l'idéologie pure, dramatisation génératrice d'urgence qui au demeurant sont un masque redoutable pour justement l'analyse objective des problèmes et la recherche des solutions."

- le flou total apparaît lorsqu'on emploi le mot "nature". C'est quoi la nature? Et Bruno Besche-Commenge d'insister encore avec beaucoup de précisions: "page 9, en haut il est indiqué: "plus de 60.000 ha de terrains agricoles, certains naturels". C'est effectivement assez édifiant... certains terrains agricoles sont donc naturels... voilà qui va ravir la FNSEA qui ne remerciera jamais assez les associations environnementalistes. Le monde à l'envers.... Mais assez peu sérieux.

En fait, il apparaît difficile de discuter avec des gens sérieux et compétents, avec un auditoire ou tout le monde veut faire passer ses idées en se prenant parfois pour un scientifique. "On pense avec des mots, c'est fait comme ça les humains et depuis assez longtemps, le flou et la contradiction lexicale sont toujours hélas bien la traduction d'une incapacité de fond à penser les problèmes, à raisonner conceptuellement et non viscéralement et intuitivement (ce qui est l'inverse du raisonnement)"

Difficile d'imaginer ce qu'il en ressortira de concret et de sérieux au final. Mais il faut s'attendre dans les mois qui viennent, à d'autres affrontements liés à ses contradictions qui tendent à donner raison à tout le monde.

- L'atelier 5: Une démocratie écologique et des associations environnementalistes mises à mal

Les textes remis au président de l'atelier:

- Les autres ateliers....

Il était matériellement impossible de suivre les travaux de tous les ateliers et de noter la synthèse de travaux de chacun d'entre eux.

- L'assemblée plénière

L'assemblée plénière réunissait 3 fois plus de personnes que les ateliers de travail. Les anti-OGM avaient déployé les banderoles. Difficile d'imaginer qu'une telle action puisse produire beaucoup d'effets. Mais ils se montraient... il aurait peut-être été plus efficace d'être dans les groupes de travail....
Bref! Nous avons évité le grand meeting même si l'après midi prenait des allures de kermesse.
Martin Malvy, Président du Conseil Régional, a exposé son point de vue et les actions qu'il proposait tel que ne pas accorder de crédits aux collectivités locales qui n'auraient pas un sens aigu de l'écologie. Et il nous trace un inventaire de tout ce qui a été fait au Conseil Régional. Il y a du positif. Par contre si on fouille un peu la documentation remise nous nous rendons compte que l'Agenda 21 de la région ne prévoit rien pour les zones de montagne. Ce n'est pas rien dans la région.... Mais c'est ainsi sauf si vous faites venir des artistes dans des gîtes ruraux ou si l'architecte des bâtiments de France vous laisse installer des panneaux photovoltaïques, ce qui est loin d'être évident dans les Hautes-Pyrénées. Mais il précise que "l'effort doit être assorti de moyens" et que "pour être crédible il faut contractualiser avec l'Etat." Il poursuit en affirmant que "le gouvernement ne pourra pas trouver les moyens sans l'éco fiscalité" Il faudra donc encore payer.... Et toujours payer!
Pour Martin Malvy, il "ne peut pas y avoir de développement durable sans le développement du chemin de fer et les transports collectifs. "Et d'en profiter pour nous placer la TCP qui fera réagir ACTIVAL plus tard mais il précise "si les conditions environnementales sont compatibles, ce sera la seule solution pour le trafic".

- Les ateliers

Chaque président d'atelier présentaient les conclusions des travaux du matin afin de donner la parole à la salle.
Les OGM, le nucléaire, les pesticides, etc... furent à l'ordre du jour parfois dans un grand désordre.

- Les interventions

Madé Maylin, de la Fédération Transpyrénéenne des éleveurs de montagne (Pyrénées-Atlantiques) / ADDIP, bergère en vallée d'Ossau, intervient pour rappeler entre autre que 10 éleveurs de l'Ariège était actuellement au tribunal à Toulouse et que s'il y avait eu un véritable dialogue avant, il n'y aurait sans doute pas eu ces conflits. C'est une question de gouvernance qu'il convenait de rappeler. Forts applaudissements contre toute attente qui laisse à penser que les participants pro-ours ne devaient pas être très nombreux.

- ACTIVAL et la TCP au Grenelle de l'Environnement

Jean-Louis Chauzy, Président du Conseil Economique et Social Régional Midi-Pyrénées, a su profiter du fait qu'il présidait l'atelier n° 6 "Promouvoir des modes de développement écologiques favorables à la compétitivité et à l'emploi" pour prononcer un discours de propagande en faveur de la Ttraversée Centrale des Pyrénées (ou Nouvelle Traversée des Pyrénées). Intervention plutôt déplacée. Mais vite retoquée par un représentant d'ACTIVAL présent dans la salle. Il faut dire que vu l'argumentaire présidentiel, il n'était pas difficile de répondre - Lire le document remis à la presse par ACTIVAL

- Les liens à consulter

- ADET - Pays de l'ours: l'ours a été évoqué à Auch

Opposants et partisans ont échangé calmement sur l'ours lors de la réunion régionale du Grenelle de l'environnement à Auch le 22 octobre 2007. Un nouveau pas vers le dialogue?
Les sujets de discussion étaient nombreux lors de cette réunion, et l'ours est finalement resté à sa place: un sujet parmi d'autres, que l'on peut aussi aborder sereinement.
Au sein du Groupe de travail "Biodiversité", plusieurs intervenants ont ainsi demandé que la "biodiversité pastorale" et les effets bénéfiques de l'élevage sur l'ouverture des milieux soient reconnus.
Cet atelier n'a pas été le lieu d'affrontements stériles, à l'étonnement (la déception?) de journalistes présents.

Plusieurs intervenants (éleveurs, élus, syndicalistes ...) ont par ailleurs détaillé les difficultés de l'élevage de montagne, sans mettre l'ours en avant comme c'est parfois le cas de manière si caricaturale que cela empêche d'aborder les vrais problèmes.
Il aurait été dommage en effet (et totalement contre-productif) que cette réunion soit un nouveau procès de "l'ours-émissaire".
A l'inverse, c'était bien le lieu d'aborder les problèmes de revenus, d'accès au foncier, de main d'oeuvre, de valorisation des produits...

De notre côté, actant cette perspective constructive, nous avons également proposé que l'on cesse d'opposer ces deux biodiversités (sauvage et domestique, emblématique et ordinaire ...) et demandé que le pilotage du dossier ours soit dorénavant mené conjointement par les Ministères de l'Ecologie et de l'Agriculture, marquant ainsi l'objectif de conciliation.

Cette réunion du Grenelle marque peut être une nouvelle étape vers le dialogue, seule perspective d'issue positive pour tous.

Source: Communiqué de l'ADET - Pays de l'ours du 23 octobre 2007

- Commentaire

Selon Philippe Lacube, Président de l'ADDIP, parlant de François Arcangéli, maire d'Arbas mais aussi Président de l'ADET - Pays de l'ours, "il n'est pas notre interlocuteur, c'est l'Etat et pas des associations de talibans de l'écologie". L'appel formulé par François Arcangéli de la décision de justice à l'encontre de 10 éleveurs est sûrement de nature à expliquer cette décision.
Après avoir interrogé plusieurs membre du Conseil d'Administration de l'ADDIP - Coordination pyrénéenne, il semble tout à fait improbable qu'un dialogue s'établisse avec l'ADET. Mieux encore, l'ASPP 65 / ADDIP a clairement posé le problème dans le groupe 5 de la consertation régionale du Grenenelle de l'environnement dans le mémoire qui a été remis:

"Parmi les mesures immédiates à prendre, et pour clarifier le débat, nous sollicitons une suspension des financements publics à ces associations et le retrait des missions déléguées par certains services de l'Etat afin que celui assume pleinement et directement ses responsabilités." (Cf. Mémoire ASPP 65 / ADDIP - Groupe 5)

L'ADET - Pays de l'ours est évidemment directement concerné

A noter qu'en séance plénière, Madé Maylin, bergère en vallée d'Ossau a évoqué le procès en appel qui frappait 10 éleveurs de l'Ariège. Contre toute attente, son intervention a été fortement applaudie par l'assistance. La petite délégation de l'ADET présente avec Alain Reynes n'est pas intervenue.
Le mémoire remis par Madé Maylin reprenant une partie de ses interventions au groupe 5 peut être consulté dans son intégralité.

Louis Dollo, le 23 octobre 2007

- La réponse à Alain Reynes de Bruno Besche-Commenge, participant à l'atelier 2 sur la biodiversité

M. Reynes, remettons les pendules à l'heure!

Les participants au groupe 2 du Grenelle de l'Environnement à Auch, auraient eu grand mal à échanger calmement lors de la réunion pour cette raison simple: si le calme fut bien heureusement présent (et pourquoi en aurait-il été autrement?), il n'y eut par contre jamais échange mais succession de monologues où, à son tour, chacun intervenait sur ce qui l'intéressait, souvent un problème ponctuel, important certes mais quand même assez réducteur par rapport aux problèmes posés, et, surtout, à la façon de les poser...
Alors bien sûr, nul conflit apparent, ce qui, compte tenu du contexte n'est quand même pas une nouvelle: qui, en effet, serait venu affirmer que la biodiversité, "il s'en tape" et qu'il faut tout saccager dans un forum ayant au contraire pour objet: " préserver la biodiversité et les ressources naturelles?" Sur cet objectif, avant même le début, il y avait consensus!
Mais un de ces consensus qui n'a strictement aucun sens, le contraire même du consensus qui suppose débat, désaccord, disputes parfois, pour en arriver à un terme commun dont, de fait, la réalité se charge en général de montrer qu'il était très artificiel: de retour dans la vie réelle, ce réel justement vient souvent démonter très vite l'artifice. Notre histoire diplomatique, même récente, regorge de ces "consensus" coupe-gorge! A Auch, il n'y eut même pas cela, des monologues redisons-le, même lorsque ces monologues tentaient d'ouvrir le débat sur les problèmes de fond (représentants des élus locaux, élus de la profession agricole, moi-même pour l'ADDIP)... mais sans suite.

Organisée dans l'urgence, et très bien (bravo et merci aux petites mains invisibles qui ont beaucoup travaillé), l'assemblée certes regroupa beaucoup de monde. Preuve s'il en était besoin que les problèmes soulevés ne sont pas secondaires, et que les citoyens, en France, ne sont pas encore tout à fait lobotomisés: ils prennent la parole, veulent construire l'avenir.

Cela dit, la réunion à laquelle nous avons participé ne ressemblait en rien à un débat vous en conviendrez sans doute, ni même à une discussion. Elle tenait un peu de la conversation dans un salon de thé, avec deux différences: nous étions un peu serrés dans la salle et le thé était rare.

Au nom de l'ADDIP, je suis intervenu pour demander que la réunion ne se limitât pas à l'exposé, intéressant là n'est pas le problème, des points particuliers auxquels les uns et les autres étions plus particulièrement attachés, mais qu'elle fût aussi l'occasion de réfléchir ensemble sur ce qui était le fond même du rapport du groupe 2: la notion de biodiversité, l'évolution qui, en une trentaine d'années, a conduit d'une très vague politique dite "de protection de la nature" limitée à quelques Parcs Nationaux et espèces emblématiques (dont l'ours), à l'analyse globale, systémique et sacrément plus complexe que résume cette notion aujourd'hui.
Mon intervention fut brève, il ne pouvait en être autrement. On me répondit que cela aussi devait être discuté. J'attends toujours...

Je n'allais pas reprendre la parole ensuite, trop de personnes souhaitaient intervenir elles-aussi (dont vous) et c'était tout à fait normal.

Les problèmes de fond ne furent donc pas discutés. Ecrire ensuite, comme vous le faites Monsieur, en caractères gras, qu'il y eut "nouvelle étape vers le dialogue", relève, au choix, de l'incompréhension, de la naïveté, ou de la posture style: voyez, nous sommes prêts au dialogue.
Nous aussi, mais figurez-vous pas particulièrement avec vous qui, pardonnez-moi, ne représentez jamais que votre association qui a tout à fait le droit d'exister mais, quand même, ni plus ni moins qu'une association de pétanque, sport que je pratique et respecte, mais structure peut-être insuffisante pour dialoguer d'un problème qui engage l'Etat, l'Europe, les directives mondiales suite à la Conférence de Rio, sans parler de la très grande complexité des problèmes en question. Je ne crois pas savoir que vous soyez mandaté par ces structures politiques de décision pour engager quelque dialogue que ce soit sur quoi que ce soit, et c'est à ce niveau que nous voulons discuter et que nous le faisons.
Je ne crois pas non plus à lire vos écrits et ceux de l'ADET autour de Nounours, à moins de subite conversion mais Arbas n'est pas Lourdes, je ne crois pas non plus que votre association sur la complexité ait à ce jour fait preuve d'une grande pertinence, ni peut être connaissance. Votre fond de commerce c'est l'ours. Soit. Mais le fond des problèmes, lui, n'est pas de commerce. Sur ce fond, soyez rassuré, les compétences sont nombreuses, nous avons matière à dialogue ailleurs.

L'ADDIP dialogue, entend élargir ce dialogue, mais elle le fait sur les bases sérieuses et fondamentales que j'ai rapidement résumées lors de mon intervention et que je vais rappeler, mais d'abord d'où sort cette ADDIP, Association pour le Développement Durable de l'Identité Pyrénéenne?

L'ADDIP est née de la fédération de toutes les associations pyrénéennes opposées aux importations d'ours et à l'ensauvagement du massif. Prises par l'urgence des réponses à apporter, sur les terrains concrets, aux problèmes que vos importations génèrent, ces associations départementales ont éprouvé le besoin de créer une structure moins contrainte par ces obligations. En relais constant avec ces structures départementales et leurs préoccupations, dans un dialogue permanent avec elles, l'ADDIP se consacre surtout à l'analyse des problèmes de fond sans pour autant être absente des terrains concrets d'où chacun de nous tire sa légitimité à parler au nom de l'ensemble; ça fait beaucoup de monde. Ces problèmes de fond sont l'avenir des Pyrénées, les femmes et hommes qui s'y accrochent encore, le milieu et les formes de biodiversité propres à ce massif qui doit rester à visage humain et ouvert à tous, les évolutions économiques souhaitables.

Sur le fond de mon intervention à présent. J'ai rappelé quelques petites choses qui, si vous les avez bien entendues, auraient dû vous faire comprendre que si nous étions en recherche de dialogue c'était avec des interlocuteurs à la fois compétents et responsables quant à ces problèmes de fond. Ces petites choses étaient les suivantes, vous pouvez les trouver plus en détail dans le document que j'ai remis aux organisateurs de l'atelier auquel nous participions.

- Consensus scientifique et politique

Sur le fait que réduire les problèmes à des espèces emblématiques comme l'ours est une analyse totalement dépassée des problèmes de biodiversité, ce qui, dans le rapport du groupe 2 du Grenelle devient: "La conservation de la biodiversité ne peut se réduire à la protection des espèces sauvages dans des réserves naturelles.... Ceci est d'autant plus vrai en France où tous les paysages, réputés naturels ou non, sont le fruit d'une coévolution du travail de la nature et de l'homme" (Annexe 1, page 31). C'est d'ailleurs ce que dit la Stratégie Nationale pour la Biodiversité adoptée par la France en 2004: "la diversité du vivant reste une notion complexe, souvent mal appréhendée, au-delà de l'attachement à certaines espèces emblématiques (dauphin, baleine, ours...)." (p.14).

- Mise en évidence du rôle essentiel des biodiversités agricoles et ordinaires

Elles sont d'autant plus menacées qu'elles ne sont ni médiatiques, ni emblématiques: "Toute la biodiversité est concernée par cet enjeu à commencer par la biodiversité ordinaire, celle de tous les jours, celle qui n'est pas nécessairement protégée", page 16 du rapport; la place et le rôle majeurs de ces biodiversités sont aussi soulignés dans le rapport du groupe 4;

- Place unique et essentielle des Pyrénées

Pour ces deux biodiversités, avec notamment des races ovines et bovines à petit effectif, que l'on ne trouve nulle part ailleurs sur terre alors que l'ours, comme le loup, ne sont nullement espèces menacées aux niveaux mondial ni européen

- Rôle essentiel du pâturage, notamment ovin, pour le maintien de la biodiversité végétale en montagne

(voir quelques références dans mon intervention écrite, ce n'est que l'écume d'un très vaste ensemble de travaux)

- Nécessité de développer effectivement l'élevage de ces races autochtones

Pour des productions économiquement viables et soutenables, dans le respect des modes de surveillance en montagne qui ont contribué à créer en même temps ces races et le milieu montagnard qu'à la fois elles entretiennent et utilisent pour se nourrir (je n'ai pu développer cet aspect faute de temps, mais ai remis aux organisateurs un document sur ce problème que vous pouvez lire à ce lien: Races autochtones pyrénéennes et montagne: un exemple concret, la Castillonnaise.

- Enfin, reconnaissance dans le rapport du groupe 2 de la grande prudence avec laquelle agir lorsqu'on prétend le faire sur "la nature"

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Même avec les meilleurs intentions du monde: "La connaissance synthétique de l'état des écosystèmes et de la biodiversité biologique... est lacunaire, rendant alors difficile l'identification des priorités pour l'action", page 6.

Vous le voyez, il y avait là quelques problèmes de fond quant à l'objet même de notre réunion. J'ai demandé qu'il en soit débattu car comment prétendre traiter tel ou tel problème ponctuel, et l'ours n'en est qu'un parmi d'autres, sans avoir au moins fait le tour de cette connaissance lacunaire pour éviter les erreurs dans l'identification des priorités pour l'action. Je l'ai dit, j'attends toujours ce débat.

Mais, je le répète, c'est avec des personnes et structures compétentes et responsables que l'ADDIP débat et cherche à étendre le débat. Avec aussi et d'abord l'ensemble de la population française à qui de trop nombreuses associations, dont la vôtre, donnent des problèmes en jeu une vision strictement militante, étriquée, souvent très ignorante, et encore plus souvent pleine de mépris pour celles et ceux qui ne partagent pas votre militantisme, un peu obsessionnel, mais en subissent quotidiennement les conséquences.

J'allais oublier, vous écrivez: "Il aurait été dommage en effet (et totalement contre-productif) que cette réunion soit un nouveau procès de "l'ours-émissaire" ; là aussi, Monsieur, comme à propos de votre un peu pathétique et/ou très calculée référence à "nouvelle étape vers le dialogue", il faut cesser de =confondre fantasme et réalité: cet émissaire ne vit que dans votre tête et celle de M. Farid Benhamou qui, lui, en fait son fond de commerce universitaire, à chacun sa petite épicerie, faut bien gagner sa vie!
Les 5.000 Pyrénéens qui défilèrent dans les rues de Bagnères de Bigorre l'an dernier pour protester contre les importations dont votre association était le supplétif, eux ne se trompaient pas: le slogan le plus représenté était "nous ne sommes pas la frontière sauvage". Et si vous aviez été là, discuté avec les uns et les autres qu'en général vous rencontriez alors pour la première fois, vous auriez compris le message:

"La Politique Agricole mise en place depuis des années, en nous marginalisant, a bien montré comment nos façons de faire ne correspondaient pas aux formes industrielles d'agriculture qu'alors on considérait comme seules dignes d'intérêt. C'est justement parce que nous étions différents que nous n'existions plus sinon de façon marginale. Et ours et loups étaient inclus dans cette politique: si nous n'étions plus vraiment utiles pour produire du bétail, devenir "montreurs d'ours", nous l'avions effectivement déjà fait! Mais ni la même époque, ni le même contexte quand même.

Vous semblez avoir enfin compris que vos formes de production, efficaces et indispensables c'est évident, posent aussi des problèmes, et qu'il ne faut pas, comme disaient d'ailleurs nos et vos anciens, mettre tous les oeufs dans le même panier. Qu'il faut préserver, maintenir, enrichir d'autres formes de production et d'utilisation humaine des milieux. Elles sont une chance pour l'avenir comme le disent toutes les directives que vous prenez en ces domaines.

Bien, voilà, on est là, nous ne sommes pas "la frontière sauvage".

B. Besche-Commenge ADDIP 24 octobre 2007

- Martin Malvy: "Développement durable oui! Mais surtout moyens durables"

Le Grenelle de l'environnement ne sera utile que s'il dépasse les déclarations d'intention et que si les mesures qui s'en dégageront, sont accompagnées de "moyens durables" pour les mettre en oeuvre, a déclaré cet après-midi Martin MALVY, président de la Région Midi-Pyrénées, dans le débat préparatoire organisé à Auch.

Le président de la Région Midi-Pyrénées a évoqué à ce sujet un certain nombre de décisions émanant du Gouvernement dans plusieurs des thèmes en discussion: la loi de février 2005 qui prévoit la mise aux normes des équipements publics et notamment des gares dans le domaine de l'accessibilité des personnes à mobilité réduite dans les années à venir ou la loi sur l'eau de 2006 qui impose le règlement de l'assainissement non collectif avant décembre 2012, deux textes qui ne prévoient aucun mode de financement et qui ne seront donc pas respectés.

Il a également stigmatisé les contradictions de ce même Gouvernement qui paraît devoir retenir parmi les conclusions du Grenelle, le développement du transport ferroviaire ce dont il s'est félicité mais refusait il y a quelques mois de participer au financement de la multimodalité à l'occasion de l'élaboration des Contrats Etat-Région ou qui suggère maintenant la distribution de produits bio dans les cantines alors qu'il refusait au même moment de poursuivre dans ce domaine la contractualisation avec les Régions et supprimait ses dotations budgétaires.

Dénonçant le sort fait à l'Agence française pour le financement des infrastructures de transport, privée des moyens qui lui avaient été annoncés par la vente des participations de l'Etat dans les sociétés autoroutières au lendemain même de sa création, Martin MALVY a notamment insisté sur la nécessité de prévoir pour les Régions une fiscalité spéciale pour le développement des TER.

Le président de la Région Midi-Pyrénées s'est notamment appuyé sur les mécanismes qui permettent aux villes de financer les réseaux urbains de transports pour réclamer un dispositif parallèle indispensable à la poursuite du développement des TER dans la perspective incontournable de la création de véritables RER en régions.

Source: Conseil Régional Midi-Pyrénées