Europe: Un groupe de travail Grands carnivores à l'Union Européenne à Bruxelles

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La Direction générale de l’Environnement de la Commission européenne organise ce vendredi 25 janvier une réunion de travail sur la "Conservation et la gestion des grands carnivores dans l'union européenne". Cette réunion qui regroupera un peu moins de 100 personnes, permettra à la CE de consulter les "parties prenantes" à travers plusieurs groupes de travail entre 10 et 17 heures, dans les bâtiments de le commission.

- Conservation et gestion des grands carnivores dans l'Union européenne

- Objectif

Les problèmes résultant de la coexistence des humains et des grands carnivores (l'ours brun, le loup, le glouton et deux espèces de lynx), leur conservation et leur gestion durable ont beaucoup retenu l'attention en Europe au cours des dernières décennies. Quelques espèces réapparaissent dans certaines parties d'Europe d'où elles avaient disparu depuis de nombreuses années. Dans d’autres régions, elles ont assez de mal à survivre, ce qui requiert des mesures de protection active.
En 2012, faisant suite à la publication en 2008 de lignes directrices pour la gestion des grands carnivores au niveau de leurs populations en Europe, la DG Environnement a instauré un dialogue entre les parties prenantes concernées, afin d'œuvrer en faveur de l’amélioration des perspectives de coexistence dans l'UE des populations humaines et des grands carnivores.
Le présent document de référence préparé pour ce séminaire répertorie certains domaines susceptibles de bénéficier d’une action concrète de la part de la DG Environnement et des diverses parties prenantes concernées par la protection des grands carnivores, et c'est un premier pas vers un processus de dialogue avec les parties prenantes.

Le statut des grands carnivores en Europe

En Europe, la question des grands carnivores se pose dans des circonstances très diverses, que ce soit sur le plan écologique, social, culturel, ou politique ou sur celui de leur conservation. En ce qui concerne le loup, le lynx et l'ours, on dénombre actuellement dix unités fonctionnelles de population pour chacune de ces espèces, alors que pour les gloutons cela se limite à deux unités de population. Tandis que plusieurs populations très nombreuses et robustes comptent des milliers d'individus, certaines populations très petites et extrêmement vulnérables n'ont que quelques dizaines d’individus.

Les données disponibles pour l'Europe indiquent que la plupart des populations de grands carnivores sont stables ou en hausse. Il existe cependant quelques exceptions, par exemple, pour le loup dans le sud de l'Espagne et en Finlande (1), et l'ours dans le centre de l’Autriche. Certaines petites populations, telles que les ours des Apennins et des Pyrénées sont toujours très peu nombreuses et isolées. En raison de la nature transfrontalière de nombreuses populations, il peut y avoir un haut degré de variabilité dans la qualité des données provenant de différentes parties d'une aire de répartition de la population.

Il existe également une grande diversité dans le degré de vulnérabilité des populations risquant d'être menacées par différents facteurs. On peut regrouper globalement ces facteurs de menaces en plusieurs catégories:

  1. l'expansion des infrastructures de transports, de loisirs et d'énergie dans les zones d'habitat des grands carnivores; et les effets perturbateurs des activités humaines.
  2. la vulnérabilité intrinsèque des populations numériquement faibles.
  3. des faiblesses institutionnelles et l'absence de plans de gestion au niveau des populations.
  4. des situations conflictuelles généralisées et un faible degré de tolérance de la part de certains éléments de la population rurale dans de nombreuses régions.
  5. des questions liées à la gestion des populations de gibier/proies et à la gestion des forêts dans certaines régions particulières.

Un ensemble de 70 projets LIFE au total ont pour objet la question des grands carnivores, principalement les populations d'ours et de loups les moins nombreuses et les plus menacées, ainsi que certaines petites zones cibles. Bon nombre de ces projets semblent avoir réussi à atteindre au moins certains de leurs objectifs, bien que la continuité des activités après la fin des projets varie considérablement. Ces projets sont une précieuse source d'expérience dans ce domaine, notamment en ce qui concerne les conflits avec les animaux d'élevage.

Une étude de l'état d'avancement des plans de gestion au niveau des populations montre que bien qu'il y ait une large coopération transfrontalière au niveau technique entre les scientifiques, il y a très peu de coopération au niveau administratif et politique, et qu'il n'existe encore aucun plan coordonné de gestion des populations.

- Les situations conflictuelles liées aux grands carnivores

Malgré un large soutien de la part des populations urbaines et rurales pour la protection des grands carnivores, on trouve une grande diversité de situations conflictuelles dues au regret de leur présence ou de leur absence, à travers toute l'Europe. Apparemment, cela a peu de rapport avec la taille des populations de grands carnivores. On peut distinguer cinq niveaux principaux de situations conflictuelles:

  1. sur le fond, c'est-à-dire «la façon dont les choses se passent»: par exemple, les déprédations sur les troupeaux, sur les rennes et les ruches, la mort de chiens de chasse et les dommages matériels aux biens;
  2. sur le savoir, c'est-à-dire «comment les choses sont perçues»: en dehors de cas manifestes de manque d'information, il existe de plus profondes divergences entre la connaissance scientifique et certaines connaissances locales et traditionnelles fondées notamment sur l'expérience personnelle;
  3. sur les valeurs et les règles, c'est-à-dire «ce que les gens pensent être bon ou mauvais, bien ou mal»: en plus de certaines questions tout à fait fondamentales liées aux valeurs qui se rapportent à la conservation des animaux carnivores, ceux-ci sont également devenus un symbole pour de nombreuses questions plus vastes ayant trait aux menaces qui pèsent durablement sur les modes de vie rurale et sur les pratiques traditionnelles, ainsi que sur l'évolution des relations entre les êtres humains et la nature;
  4. sur les procédures, c'est-à-dire «la façon dont on fait les choses»: les situations conflictuelles se rapportant à des questions de pouvoir et d'influence, particulièrement la manière dont les notions de justice et d'équité sont perçues. En ce qui concerne la législation, la façon dont on l'élabore et sa mise en œuvre sont des points essentiels;
  5. sur les relations, c'est-à-dire «comment les personnes ou les organisations se comportent entre elles»: ces situations conflictuelles portent sur des questions telles que la confiance, le respect et la tolérance.

Ces situations conflictuelles ne sont pas toutes directement liées aux grands carnivores eux-mêmes, mais peuvent se rapporter à la façon dont ceux-ci sont gérés ou non. La plupart des situations conflictuelles les plus aiguës ont lieu entre les différents groupes de parties prenantes plutôt qu’entre un groupe de parties prenantes et les grands carnivores.

- Comment engager le dialogue avec les acteurs concernés?

Les parties prenantes appropriées sont autant les personnes qui subissent les effets de la coexistence avec les grands carnivores, que celles qui ont une action sur eux.

Étant donné que la protection des grands carnivores ne peut se faire qu'à grande échelle, elle met en jeu un large éventail de groupes divers: les éleveurs de bétail ou de rennes, les chasseurs, les sylviculteurs, les défenseurs de l'environnement, les amateurs d'activités de loisirs de plein air, les opérateurs dans le domaine de l'écotourisme, les groupes de défense du bien-être des animaux, les scientifiques, les décideurs, ainsi que des groupements moins structurés tels que les habitants des zones rurales, sans oublier le grand public.

Étant donné que les situations conflictuelles sont souvent la conséquence d'interactions entre ces parties prenantes elles-mêmes plutôt que directement avec les grands carnivores, il est essentiel de dialoguer avec l'éventail complet des groupes concernés.

- Parmi les méthodes les plus prometteuses, on peut citer:

- Premières étapes

Il importe d'instaurer une compréhension mutuelle des intérêts respectifs des parties prenantes, et de trouver des terrains d'entente. Pour cela, il faut commencer par élargir la question traitée, en dépassant les questions conflictuelles (à savoir la façon dont on gère les grands carnivores). L'environnement rural (avec ses éléments humains et non humains) pourrait constituer le point d'ancrage le plus adapté et le plus vaste pour ces thèmes de discussion.

- Les parties prenantes les plus appropriées peuvent présenter:

a- leur propre point de vue en ce qui concerne leurs intérêts généraux (la manière dont ils perçoivent une vie agréable, «the good life»), quant aux zones rurales où ils habitent ou séjournent;

b- ce qu’ils considèrent comme les principaux obstacles à la réalisation de ces objectifs; et

c- ce qu'ils voient comme des solutions potentielles.

Une telle méthode peut aider les différentes parties prenantes à mieux percevoir les valeurs que d'autres acteurs associent au paysage et leurs intérêts propres, et peut aider à déterminer les valeurs et intérêts communs qui peuvent constituer un bon point de départ pour une action constructive. Cette méthode peut aussi permettre de noter les domaines de désaccord.

Une telle approche fait également apparaître la légitimité et la multiplicité d'intérêts au sein de paysages qui sont des biens partagés.

Ce processus doit être mené de façon structurée pour encourager un échange constructif d'idées et pour développer la confiance et la compréhension mutuelles. Cette étape initiale ouvrira alors la voie à une série d'activités mieux ciblées sur des questions plus spécifiquement liées aux grands carnivores.

- Sources

- Dans la liste des participants français ou pour la France:

(1) - Voir l'annexe IV de la Directive Habitats

- Commentaires.....

Avant même que la réunion ne débute, nous pouvons constater à travers sa présentation que:

1/ La commission n’a rien compris à ce qui se passe sur le terrain ou refuse de voir la réalité.*

2/ Elle parle de « perception » alors que les habitants et les éleveurs constatent une réalité: des prédations importantes et un danger évident et historiquement connu et reconnu

3/ Elle part d’un principe acquis que certains humains sont condamnés à vivre au milieu des animaux sauvages dangereux comme Saint François d’Assise sans qu’ils ne puissent faire part de leur volonté de ne pas en avoir.

4/ La commission vit dans un délire le plus total en imaginant imposer son point de vue par la participation des habitants à quelques folklores afin de leur donner le sentiment de servir à quelque chose. Difficile lorsque la majorité de la dite population le refuse comme dans les Pyrénées.

5/ Proposer «la fourniture d'assistance technique et économique» c’est-à-dire des aides financières à des personnes qui n’en veulent pas et préfèrent vivre en paix c’est déjà s’assurer un fiasco.

6/ Vouloir, sous la contrainte, «instaurer une compréhension mutuelle des intérêts respectifs des parties prenantes» est une pure idiotie. Ceux qui veulent des grands prédateurs ne sont pas ceux que l’on oblige avec et ne peuvent donc pas être « partie prenante.

Sur ce dernier point l’illustration est à son comble lorsque nous ne voyons aucun expert pyrénéen parmi les invités et que l’association écologistes pro-ours, ADET-Pays de l’ours, est représentée par un bouffon belge. Face à une telle situation, il est clair qu’aucun dialogue n’est possible et que l’idée assez saugrenue consistant à imaginer que les pyrénéens changent d’avis n’est surement pas pour demain.

Avant de débuter, nous pouvons affirmer que cette réunion n’a strictement aucun avenir, au moins pour les Pyrénées et ses ours slovènes.

Louis Dollo, le 17 janvier 2013