Le renard dans les rues de Paris - 2012

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Il faut vivre en harmonie avec la nature, accepter le sauvage mais… Paris, le renard serait-il un probleme?

- Bonne nouvelle: les renards roux réapparaissent à Paris

Le renard, chassé de Paris par l'urbanisation, réapparaît dans les parcs de la capitale. Des spécialistes saluent un retour de la biodiversité en ville.

Les renards roux sont de retour à Paris! Chassés il y a quelques temps par la Ville, d'autres spécimens auraient été aperçus à nouveau dans les parcs, attirés par de la pitance abondante. "Il y a effectivement des renards qui fréquentent Paris. En dehors des bois de Vincennes et de Boulogne, il y en a qui pénètrent carrément en ville, y compris dans des rues de Paris", affirme Patrick Haffner, du service du patrimoine naturel au Museum national d'histoire naturelle.

De fait, des renards roux ont été signalés récemment aux Buttes-Chaumont, au Jardin du Luxembourg, place de la République et dans le sud-ouest parisien. Ils passent par la petite ceinture ferroviaire autour de Paris mais "n'ont rien d'un phénomène d'ampleur, leur nombre n'est pas aussi exceptionnel" que dans les forêts de la périphérie, relate Xavier Japiot, de l'Agence d'écologie urbaine de la Ville de Paris. "On a une estimation de 12 à 15 renards."

L'urbanisation et les campagnes contre la rage dans les années 1990 les avaient chassés de la ville. Aujourd'hui, ils reviennent à Paris car "c'est un endroit très riche en aliments pour eux, que ce soit des déchets humains ou des petits rongeurs. Ils y sont naturellement tranquilles et ne sont pas pourchassés comme c'est le cas à la campagne", explique Patrick Haffner. "C'est un animal très opportuniste qui va fouiller toutes les décharges. Il va chercher ailleurs, pourquoi pas en ville, s'il a de quoi manger, s'abriter la nuit", ajoute Michel Catusse, de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage.

10 000 renards à Londres

La difficulté de franchir des axes de circulation comme le périphérique parisien, en dehors de la petite ceinture ferroviaire, freine l'arrivée de populations nombreuses. On est loin de Londres, qui compte 10.000 renards profitant de ses immenses parcs. "Etonnamment, côté Bois de Boulogne, on a très peu d'individus, on n'a pas de reproductions connues. Et pourtant, il y a tout ce qu'il faut: la nourriture, le gîte... On ne l'explique pas. C'est vraiment un point mystérieux", note Xavier Japiot.

Le renard urbain pèse en moyenne 4 à 5 kilos, met généralement bas trois petits courant janvier-mars, après une gestation de 51-53 jours, selon le naturaliste. Le retour du renard réjouit la plupart des scientifiques: "C'est une chance, ça remet un petit peu de la biodiversité dans la ville, on retrouve quelque chose qu'on a perdu, un contact avec le monde sauvage", commente Patrick Haffner. "Leur présence est un bio indicateur, c'est-à-dire qu'ils rendent compte d'une bonne santé dans l'écosystème urbain", renchérit Xavier Japiot.

Et les spécialistes se veulent rassurants. "La rage est complètement éliminée grâce aux campagnes de vaccination. De ce côté-là, on est assez tranquilles", explique François Moutou, vétérinaire et épidémiologiste à l'Agence nationale de sécurité sanitaire. Mais, prévient-il, les renards peuvent transmettre "l'echinococcose alvéolaire", un ver parasite dangereux pour l'homme.

Source: AFP / L'Expresse du 25 novembre 2012