La gestion des espèces protégées: une catastrophe pour les chasseurs

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Pour Jean-Luc Fernandez, la gestion des espèces protégées est une véritable catastrophe. Le président de la fédération de chasse pointe du doigt aberrations et dysfonctionnements. Il réclame que, dans certains cas, la protection soit levée.

Pourquoi, aujourd’hui, prétendez-vous que la gestion par l’État des espèces protégées doit impérativement évoluer?

Tout simplement parce que l’actualité nous interpelle tous les jours sur ce sujet. Et aussi, parce que l’État dépense pour cette question des millions d’euros, alors que les principes appliqués aujourd’hui créent des déséquilibres inquiétants. Cet argent pourrait utilement être employé ailleurs, puisqu’on nous explique que les caisses sont vides pour les retraites, pour les collectivités locales et autres.

Qu’est-ce qui est choquant dans la manière actuelle de gérer ces espèces?

On peut prendre l’exemple du cormoran. C’est une espèce protégée, et même surprotégée. Aujourd’hui, on voit des cormorans affamés aller pêcher dans des lacs de haute-montagne, où ils n’ont rien à faire, et où ils ruinent les efforts de nos amis les pêcheurs. On protège l’espèce, mais on organise des battues officielles: 45.000 cormorans doivent être abattus chaque année, dont 250 en Ariège. Financer leur protection d’un côté, les abattre de l’autre, c’est un non-sens.

C’est aussi le cas des vautours?

Ils sont en surpopulation, eux aussi. C’est devenu une espèce capable d’attaquer les bêtes vivantes, comme on l’a vu récemment dans notre département. Voire de dévorer une randonneuse en deux heures, jusqu’à ce que les secours arrivent à elle. Aujourd’hui, une brebis qui met bas est en danger. On a fait des vautours une espèce qui tue. L’État, de son côté, ne tient aucun compte de ce qui se passe sur le terrain. Je m’inquiète aussi de la réintroduction du bouquetin, qui sera également protégé.

Il faudrait donc lever la protection de certaines espèces?

Quand une espèce est menacée et souffre, il est tout à fait logique d’organiser sa protection et d’interdire tout prélèvement. Dans les autres cas, il faut tout simplement lever la protection et permettre de réguler les populations. Le statut des espèces doit pouvoir évoluer dans le temps. Et les financements ne doivent pas être acquis pour l’éternité.

Et l’ours?

La présence de l’ours, dans ce département, est un bide. Dans les zones où tout avait été organisé pour l’accueillir, notamment en matière de chasse, on n’en trouve pas un seul. Ils sont tous en Ariège, et dans deux vallées où les battues sont extrêmement fréquentes et les chiens très nombreux. Il faut comprendre aussi que l’ours fait fuir les rares touristes qui viennent dans nos vallées. Désormais, il a un effet repoussoir.

Propos recueillis par Laurent Gauthey
Source: La Dépêche du Midi du 10 août 2013

(1) Jean-Luc Fernandez est Président de la Fédération des Chasseurs de l'Ariège