Un premier loup dans le Gers - 2012

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Il n’y a plus de doute. Il ne s’agissait pas d’un chien mais bien d’un loup qui se retrouve dans le Gers à la limite des Hautes-Pyrénées. Y restera-t-il? Est-il seul? Est-ce un mâle ou une femelle? Ne risque-t-on pas d’infester toutes les Pyrénées et d’ajouter à l’ours cet autre prédateur? Des questions auxquelles il faudra répondre prochainement. Mais une chose est certaine: l’enfer pour les éleveurs va débuter.

- Exclusif: l'animal photographié dans le Gers est bien un loup

Info France 3 Midi-Pyrénées:
le rapport d'expertise de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) indique que l'animal photographié le 21 novembre dernier est bien un loup.

Nous vous avions déjà parlé de cette histoire: un habitant du Gers, à la limite des Hautes-Pyrénées avait photographié un animal dans un champ le 21 novembre dernier, un animal qui ressemblait étrangement à un loup. L'Office national de la chasse et de la faune sauvage a présenté ces photographies a des experts qui viennent de rendre leur verdict dans un rapport: pour eux, c'est bien un loup (canis lupus). Reste à connaître son origine: bête sauvage ou animal élevé par l'homme? Le mystère du loup de Troncens reste entier.

Auteur: Fabrice Valery
Source: France 3 Midi-Pyrenees du 12/12/2012

- L'animal photographié dans le Gers est bien un loup

«L'examen des photographies nous amène à conclure à l'identification d'un canis lupus». C'est ainsi que dans un rapport publié récemment, l'Office de la chasse affirme que l'animal photographié fin novembre dans le Gers est bien un loup.

D'où vient-il? Des Alpes, des Pyrénées espagnoles où vivent quelques centaines de ses congénères ibériques? Mystère. Toujours est-il que l'animal photographié le 20 novembre dernier dans un champ enneigé près du village de Troncens dans le Gers, à quelques encablures des Hautes-Pyrénées, est bien un canis lupus . Un loup.

Haut sur pattes, un museau long et des oreilles courtes, l'extrémité de la queue de couleur noire, plutôt costaud. C'est ainsi que Yannick Leonard, un expert responsable du réseau de suivi du loup dans les Alpes, décrit, dans un rapport établi à partir de la photographie et publié récemment, la bête solitaire. Mâle, femelle? On l'ignore.

- Que faisait-il dans le Gers?

Le loup a déjà été vu en Lozère, près du parc national des Cévennes, mais aussi dans l'Aveyron ou le Massif Central. D'autres pensent l'avoir aperçu dans l'Aude, l'Ariège. Il aurait été repéré dans les Hautes-Pyrénées. Dès 1999, sa présence est avérée dans les Pyrénées-Orientales.

«Nous sommes certains qu'ils proviennent des Alpes. En effet, des indices relevés sur place dans les Pyrénées-Orientales par des agents de l'Office national de la chasse ont été analysés et il se trouve que le génotype est similaire à celui d'autres individus vivant dans le Mercantour, un secteur qui a été notamment colonisé par des loups venus des Abruzzes italiennes» explique un responsable de l'ONF de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Dans le Gers, c'est la première fois qu'un animal est repéré avec certitude. Pourquoi le loup ne coloniserait-il pas des territoires où il était autrefois présent et où le gibier sauvage ne manque pas? D'autant que selon plusieurs spécialistes, les fleuves ou les autoroutes ne constituent pas des obstacles infranchissables pour cet infatigable et discret marcheur qui peut parcourir plusieurs dizaines de kilomètres chaque jour.

S'il n'a pas voyagé en solitaire depuis le parc du Mercantour, pourrait-il venir des Pyrénées espagnoles ou existe une sous-espèce endémique - canis lupus signatus - de taille légèrement plus petite que le loup européen.

Selon Yannick Andreas, l'hypothèse la plus probable est celle d'un loup ayant quitté une des nombreuses meutes qui vivent dans les Alpes. «C'est dans la biologie de l'espèce de coloniser des territoires. Comme il n'y a pas de meutes à proximité, il va se déplacer fréquemment», explique-t-il. Le loup gersois pourrait donc encore faire parler de lui.

- «D'habitude, on voit des sangliers»

Artisan à Marciac, dans le Gers, Jean-François Langlois est un amoureux de la photographie et de la nature. Lorsque, le 20 novembre dernier, il a aperçu dans un champ près de son domicile, sur la commune de Troncens, ce qui pouvait passer pour un gros chien, il a immédiatement pensé à un loup. «J'ai une fille âgée de 12 ans, avec laquelle nous sommes souvent allés dans des zoos. Nous aimons également regarder les émissions animalières. La forme arrondie du dos, la façon de se déplacer le museau près du sol et cette manière de mettre sa queue entre ses pattes, je n'avais que peu de doutes», explique-t-il.

Les résultats du rapport d'expertise de l'Office national de la chasse ne l'ont donc pas surpris. Loin d'être inquiet de savoir qu'un loup croise dans les parages de sa maison, Jean-François Langlois ne boude pas son plaisir.

«D'habitude, on voit des sangliers, des ragondins ou des chevreuil. C'est peut-être la seule fois de ma vie que j'aurai vu un loup en liberté», dit-il.

Auteur: JB.
Source: La Dépêche du Midi du 13 décembre 2012

- Le loup étend son territoire à l'ouest, jusqu'au Gers

Le loup revenu en France il y a vingt ans étend désormais son territoire à l'ouest jusqu'au Gers où un animal vient d'être repéré et photographié dans un champ de maïs, a-t-on appris jeudi auprès de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

Le canidé photographié seul fin novembre par un particulier étonné près de sa maison à Troncens, dans les vallées gersoises aux confins des Hautes-Pyrénées mais très loin des Alpes, est bien un canis lupus, a indiqué le Réseau du loup de l'ONCFS à Gap (Hautes-Alpes), auquel l'Office du Gers a transmis les clichés.

Le doute n'est pas permis, dit Yannick Léonard, responsable du Réseau de suivi à Gap: "On a affaire à un animal haut sur membres; (il y a) la couleur du pelage, foncée sur le dos, la longueur de la queue, l'extrémité de la queue constituée d'un pinceau de poils noirs; sur un antérieur de l'animal, on observe un liseré noir qui est aussi une des caractéristiques des loups, le museau assez allongé et puis ce qu'on appelle le masque facial (avec) une partie un peu blanche au niveau du maxillaire inférieur".

Il s'agit bien du "loup qu'on rencontre sur le territoire national, venu des Abruzzes (italiennes) et qui a colonisé le territoire depuis 20 ans", dit-il.

Et il s'agit bien aussi de la limite la plus occidentale où l'animal ait été observé depuis son retour naturel en France en 1992 en provenance de l'Italie voisine, dit-il.

Mais "il n'y a rien de surprenant" à voir le loup dans les champs du Gers, "le loup est une espèce capable de faire des déplacements extrêmement importants; rien ne l'arrête", ni une autoroute, ni une ligne TGV, dit-il.

Quelques individus sont déjà installés dans les Pyrénées-Orientales et dans les Cévennes où s'est déplacée cet été la controverse entre les défenseurs de l'animal et ses adversaires, au premier rang desquels les éleveurs, a-t-il fait observer.

Les loups ont la particularité de vivre en meute autour d'un couple fondateur. La meute reste généralement fidèle à son territoire, comme l'est encore la meute "historique" revenue dans le Mercantour en 1992. Mais la meute chasse une partie des membres qui partent à la recherche de nouveaux territoires.

Le loup surpris dans le Gers est peut-être un tel "animal dispersant" venu des Pyrénées-Orientales, du Massif central ou même de plus loin, dit M. Léonard. Il cite l'exemple d'une femelle partie de l'est des Hautes-Alpes et localisée ensuite dans les Pyrénées-Orientales.

Pour s'installer, le loup cherchera la tranquillité, dit M. Léonard. Mais, dans sa quête de territoire, il ne se laisse pas freiner par les zones urbanisées. Il repousse ainsi doucement les frontières de sa zone d'implantation en France. Sa limite septentrionale se trouve actuellement dans les Vosges où il s'est établi l'année dernière, dit M. Léonard.

La plupart des 200 ou 250 loups sur le sol français restent cependant dans le massif alpin où deux individus venus d'Italie avaient été observés en 1992, pour la première fois depuis l'éradication complète datée des années 30.

Source: 20minutes.fr / AFP du 13 décembre 2012