En 2008, le loup apparaît puis disparaît de la Montagne Noire

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Il y a des situations parfois curieuses lorsqu’il s’agit de grands prédateurs comme le loup. On ne sait jamais pourquoi ni comment ils apparaissent comme par magie dans certains secteurs, font quelques dommages et puis s’en vont sans rien dire, sans laisser de trace. Découvert en mars 2008, on nous annonce officiellement son départ en juin de la même année. Ont-ils étaient lâchés par quelques zoolâtre du loup ? Ont-ils étaient, par la suite, tué par quelques anonymes ? Ou recapturés suite au déferlement médiatique ? Nous ne le saurons jamais. Mais rien ne nous empêchera de douter d’une très probable intervention humaine de la part de quelques extrémistes de l’environnement sauvage.

- La présence d'un loup détectée dans la Montagne Noire près de Mazamet

La présence d'un loup, ayant tué des chevreuils en février dans la Montagne Noire près de Mazamet (Tarn), a été confirmée jeudi par le Service départemental de l'Office National de la chasse et de la Faune Sauvage.

"A 99%, les quatre chevreuils découverts dépecés dans la Montagne noire ont été victimes des attaques d'un loup", a déclaré lors d'une conférence de presse Pascal Pouzenc, chef de l'Office national dans le Tarn.

"Il y a une forte probabilité de la présence entre Mazamet et Saint-Amans-Soult, dans la Montagne Noire, d'au moins un animal de cette espèce qui pourrait avoir émigré de la Lozère ou des Alpes", a pour sa part indiqué le Préfet du Tarn, François Philizot.

"Toute une série d'indices vont dans le sens de la présence d'un loup", a ajouté le Préfet, qui s'est voulu rassurant en précisant que "le loup n'attaque pas l'homme".

Des empreintes similaires à celles du loup commun (Canis lupus) ont été découvertes à proximité de l'endroit où les quatre chevreuils ont été attaqués.

Des excréments et des poils relevés sur place ont été adressés pour analyse à un laboratoire spécialisé.

Source: AFP / Le Monde du 20 mars 2008

- Un loup rôde dans le Tarn

La présence d'un loup a été confirmée dans le Tarn ce jeudi par le Service départemental de l'Office National de la chasse et de la Faune Sauvage. L'animal aurait tué des chevreuils en février dans la Montagne Noire, près de Mazamet. Le préfet a tenté de rassurer la population en précisant que "le loup n'attaque pas l'homme".

Un loup dans le Tarn... "A 99%, les quatre chevreuils découverts dépecés dans la Montagne noire, en février dernier, ont été victimes des attaques d'un loup", a déclaré Pascal Pouzenc, le chef de l'Office national de la chasse et de la Faune Sauvage dans le Tarn.

"Toute une série d'indices vont dans le sens de la présence d'un loup", a précisé le Préfet tarnais. Des empreintes similaires à celles du loup ont été découvertes à proximité de l'endroit où les quatre chevreuils ont été attaqués. Et des excréments et des poils relevés sur place ont été adressés pour analyse à un laboratoire spécialisé.

L'animal "pourrait avoir émigré de la Lozère ou des Alpes", a indiqué le Préfet. Mais il s'est voulu rassurant en précisant que "le loup n'attaque pas l'homme".

Source: Europe 1 du jeudi 20 mars 2008

- Commentaire

Comme d'habitude on rassure le citadin, le promeneur, le touriste... "le loup n'attaque pas l'homme"
Mais on oublie que dans la nature il y a des hommes et des femmes qui vivent de l'élevage et que le loup comme l'ours attaquent le cheptel, capital et outil de travail de l'éleveur dont la fonction et de fournir l'alimentation aux hommes. Les destructions massives de bêtes d'élevage par quelques loups sont bien connues mais manifestement n'intéresse pas ces fonctionnaires qui perçoivent régulièrement un salaire en fin de mois sans se soucier si leur outil de travail a été détruit ou non.

Une fois encore, nous voyons là le caractère discriminatoire dans le traitement des personnes par l'administration française. Parions que ces mêmes personnes vont venir faire la morale et distribuer des bons et mauvais points aux éleveurs.

Louis Dollo, le 21 mars 2008

- Le loup repointe ses crocs en Montagne noire

Loup, y es-tu, dans la Montagne noire? "Oui, à une très forte probabilité", confirme Pascal Pouzenc, responsable de l'Office national de la faune sauvage (ONCFS) du Tarn. Les indices s'accumulent, depuis le 5 février et encore dimanche dernier 16 mars. Ce jour-là, une quatrième carcasse de chevreuil est découverte, à Saint-Amans-Soult, dans le même secteur en contrebas du pic de Nore. Comme les fois précédentes, la façon dont le gibier est attaqué et dépecé, gorge broyée et peau retournée en chaussette, la grande quantité (entre 5 et 10 kg) de viande consommée d'un coup, correspondent "à 98 % au mode opératoire du loup". Quatre moulages d'empreintes et le témoignage d'un piégeur qui l'a vu pendant 15 secondes vont dans ce sens; la confusion avec un grand chien n'est toutefois pas totalement écartée. Pour en avoir la certitude, Pascal Pouzenc attend le résultat de l'analyse d'une crotte, découverte aux environs d'une des proies. L'excrément congelé est confié au laboratoire d'écologie alpine de Grenoble, qui ne rendra pas son verdict avant juin. En attendant, l'ONCFS est preneur de toute information ou témoignage. Déjà, les langues vont bon train. Pour ne pas laisser le champ libre aux rumeurs, François Philizot, le préfet du Tarn, a donné hier soir à Albi une conférence de presse: "En terme de sécurité de la population, il n'y a aucun risque. Il n'y a eu aucune attaque contre des personnes depuis le retour du loup en France en 1994, ce qui n'est pas le cas avec les chiens..." Le représentant de l'Etat conseille malgré tout "de ne pas se précipiter en Montagne noire avec un appareil de photo", les chances d'apercevoir cet animal très discret étant infimes.

Qu'il soit de passage ou à demeure, la présence d'un loup en Montagne noire n'aurait rien d'étonnant. "Ce n'est pas plus difficile pour un loup de venir des Alpes ou de Lozère que pour un automobiliste. Ils peuvent parcourir 50 kilomètres par jour", compare le préfet.

Le capitaine Serge Bonafos, officier de police judiciaire au groupement de gendarmerie du Tarn a connu "deux cas semblables, l'un en Lozère, l'autre dans le Cantal. A chaque fois, on n'avait signalé la présence que d'un seul animal. Ce sont des loups solitaires, à la recherche d'un nouveau territoire. Si on en a observé en Lozère ou dans le Cantal, pourquoi pas dans le Tarn?"

"J'ai vu une bête grise, à quelques mètres"
Tout a commencé avec la carcasse d'un chevreuil. La première d'une liste qui s'allonge de semaine en semaine. "Nous l'avons trouvée avec deux énormes trous dans le cou. On a pensé à un chien ou à une balle", raconte Claude Roques, garde-chasse et piégeur sur la commune de Saint-Amans-Soult. "Quelques jours plus tard, un cycliste m'a fait part d'une nouvelle carcasse. Les trous dans le cou provenaient bien de morsures et pas d'une balle. On a essayé de piéger l'animal qui aurait fait ça. Sans succès. Depuis on a trouvé d'autres carcasses. Toujours dans le même état: mangées sur l'arrière, les viscères qui sortent, les côtes coupées. C'est typique des loups", témoigne Claude. L'ONCFS s'est déplacé plusieurs fois sur les lieux. "Selon eux, il y avait 80 % de chances que ce soit un loup. Le jour où ils m'ont dit ça, j'ai répondu qu'ils pouvaient en être quasiment sûrs. Et pour cause. La veille, j'avais vu un animal en retournant en forêt. C'était une bête grise, à une vingtaine de mètres. Elle est restée quelques secondes avant de partir tranquillement, sans avoir peur. Elle venait sûrement de se rassasier. Je n'avais jamais vu de loup avant. Cet animal y ressemblait fortement et je sais que ce n'était pas un chien". Et Claude de conclure: "Ma grand-mère m'a raconté quelques histoires sur la présence de loups dans le coin. Mais c'était il y a un siècle..."

Un endroit idéal pour le loup
Si les loups s'implantent à nouveau en Montagne noire, ce sera d'autant plus "naturel", selon le qualificatif du préfet que la région s'y prête. "De même que les monts de Lacaune, c'est une zone boisée à 75 %. La forêt se compte par dizaines de milliers d'hectares", évalue Marc Mariel, à la direction départementale de l'agriculture et de la forêt à Albi. Ces bois abritent des chevreuils, dont le nombre augmente, des sangliers, des lapins, des lièvres, que le loup croque volontiers. C'est aussi un excellent prédateur de chiens errants.

Autre avantage, par rapport aux Alpes, le mode d'élevage est complètement différent. Ici, les troupeaux de moutons ne vont pas à l'aventure. Ils sont parqués et vivent dans des périmètres restreints, plus faciles à protéger.

Sujette à controverse ailleurs, la cohabitation avec cette espèce protégée pourrait s'en trouver facilitée. Si malgré tout un mouton était mangé, le préfet rappelle "que le dispositif d'indemnisation des dégâts dus au loup, existant depuis 1993, peut s'appliquer au Tarn".

Une ou deux meutes sont déjà signalées dans les Pyrénées-Orientales. "Et, contrairement à ce qu'on imagine, ces loups ne viennent pas d'Espagne, mais d'Italie." C'est pourquoi, dans le Tarn, l'hypothèse avancée est également celle d'un immigré italien...

Auteur: A.-M.D.
Source: La Dépêche du Midi du 21 mars 2008

- Tarn: un loup dans la Montagne Noire

C’est une bonne nouvelle: l’espèce poursuit sa colonisation hors des Alpes. Après la présence certifiée il y a quelques jours d’un loup dans le Cantal en janvier 2008, des indices montrent celle d’un individu dans le Tarn en février.

La présence d’un loup, ayant tué des chevreuils en février dans la Montagne Noire près de Mazamet (Tarn), a été confirmée le 20 mars par le Service départemental de l’Office National de la chasse et de la Faune Sauvage.

«A 99%, les quatre chevreuils découverts dépecés dans la Montagne noire ont été victimes des attaques d’un loup», a déclaré lors d’une conférence de presse Pascal Pouzenc, chef de l’Office national dans le Tarn.

«Toute une série d’indices vont dans le sens de la présence d’un loup», a précisé le Préfet tarnais. Des empreintes similaires à celles du loup ont été découvertes à proximité de l’endroit où les quatre chevreuils ont été attaqués. Et des excréments et des poils relevés sur place ont été adressés pour analyse à un laboratoire spécialisé.

«Il y a une forte probabilité de la présence entre Mazamet et Saint-Amans-Soult, dans la Montagne Noire, d’au moins un animal de cette espèce qui pourrait avoir émigré de la Lozère ou des Alpes», rajoute le Préfet. Celui-ci a rassuré les habitants: «le loup n’attaque pas l’homme». (1)

Source: Ferus du 21 mars 2008

(1) Affirmation fausse et mensongère

- Saint-Amans-Soult ne crie pas encore au loup

Saint-Amans-Soult. Le maire de la commune, Daniel Vialelle, réagit à la présence du loup sur la commune.

Saint-Amans-Soult ne crie pas encore au loup. Et heureusement. Suite à la découverte de quatre carcasses de chevreuils dans le secteur, la présence quasi avérée de la bête dans la Montagne Noire n'affole pas la commune. «Il ne faut pas donner à cet événement plus d'importance que cela», prévient Daniel Vialelle, maire de Saint-Amans-Soult. «On n'en est pas encore aux hordes de loups sauvages du Moyen âge», plaisante-t-il. «Ceci étant, ce n'est pas une surprise d'en voir par ici, sachant qu'il y en a déjà qui ont été repérés dans le Cantal, en Aveyron ou en Lozère», poursuit-il.

«Sa présence est une bonne chose au niveau de la biodiversité et sur ce principe j'y suis donc plutôt favorable», explique-t-il. «Mais il ne faut pas oublier non plus que cet animal est potentiellement un danger, même s'il semble plutôt craintif et s'éloigne à l'approche des humains. Au demeurant, la Montagne Noire est un secteur extrêmement vaste. Les loups sont des animaux qui bougent énormément et qui peuvent faire 50 km par jour. Il faut rester vigilant mais ne pas s'affoler pour autant», assure-t-il.

Comme il l'explique, la commune de Saint-Amans-Soult est située sur le versant nord. «Il n'y a là que des bois avec suffisamment de gibier pour le rassasier. Pas de moutons, pas de ferme ou d'habitations susceptibles de l'attirer.»

Présent depuis plusieurs mois?

Si l'ensemble de la population a appris la nouvelle ce jeudi, il se pourrait que le loup soit dans les parages depuis plusieurs mois. Les chasseurs avaient pour mot d'ordre de ne pas en parler tant que rien n'était sûr. Christian Roques, président de la société de chasse, explique «avoir remarqué des problèmes depuis pas mal de temps. Au début de la saison de chasse, vers septembre-octobre, il y avait très peu de chevreuils, beaucoup moins que d'habitude. La situation est petit à petit revenue à la normale. Je pense que l'animal était présent avant la période de chasse. L'arrivée des chasseurs aux sangliers et des meutes de chiens l'ont sûrement éloigné. Et depuis que la chasse est finie, quatre carcasses de chevreuils ont été trouvées près des pistes», raconte-t-il. Et Christian Roques d'ajouter: «Et il y en a sûrement que l'on n'a pas trouvées.»

Traque du loup: la chronologie des faits

Forêt de Triby. Nous sommes le 5 février. La première carcasse de chevreuil est découverte par des chasseurs. Dès le lendemain, un agent technique de l'environnement se rend sur place, constate les morsures. L'hypothèse de braconnage est alors écartée. Mais celle d'un gros chien est toujours d'actualité. Des faits similaires s'étant produit l'année précédente.

Hypothèse de courte durée: le 7 février une nouvelle carcasse est trouvée sur la commune de Saint-Amans-Soult, à 2,5 km du premier. Les indices relevés par le correspondant départemental du réseau Lynx-loup de l'ONCFS écartent a priori une attaque de chien: animal pris par le larynx, des trous de plus de 3 mm de diamètre, des empreintes de pas de 10 cm sur 8 cm similaires au loup.

Le week-end du 9 et 10 février, une équipe de 5 agents parcours le secteur. Elle découvre notamment un excrément, à environ 800 mètres du dernier lieu de prédation.

Un mois après les premières découvertes, Claude Roques, piégeur et garde-chasse à Saint-Amans-soult, découvre une troisième prédation sur la commune d'Albine.

Enfin, le 16 mars, à nouveau sur Saint-Amans-Soult, une quatrième carcasse est trouvée. Pour l'agence technique de l'environnement venu sur les lieux le 17 mars, tous les indices concordent pour attribuer cette nouvelle prédation à un loup.

1886: le dernier loup tué dans le Tarn

Alain Levy, ancien directeur de la Bibliothèque et des Archives de Castres, rappelle que «dans le Tarn comme partout, le loup a inspiré de la terreur, cause d'ailleurs de sa disparition. Si quand il a faim et qu'il ne trouve plus sa nourriture sur son territoire, il s'attaque aux animaux d'élevage. Il ne s'en prend presque jamais aux êtres humains, sauf quand il est enragé. Jusqu'à la découverte du vaccin par Pasteur, les textes mentionnent au fil du temps des cas dramatiques de personnes mordues par un loup enragé et qui en ont perdu la vie. Pierre Borel au XVIIe siècle cite le cas de deux agriculteurs habitant près de la Chartreuse de Saïx. En 1812, le Préfet du Tarn signale le décès d'une femme morte également de la rage dans les mêmes circonstances».

Concernant la chasse aux loups, il évoque «la louveterie, organisée dès 1520, sous François 1er et à partir du Premier Empire pour procéder à la destruction des loups. De 1804 à 1900, le nombre de lieutenants de louveterie tarnais a été de 33, en général ce sont de grands propriétaires, proches politiquement du régime alors en place. Ils sont plus nombreux à proximité des zones boisées (La Grésigne, Monts de Lacaune et Montagne noire) où se rencontrent les loups. De la Révolution au milieu du XIXe siècle le Tarn semble avoir compté un nombre relativement important de ces animaux, suivant les années plusieurs dizaines sont tuées soit à l'occasion de battues, soit par des particuliers qui touchent alors une prime, demeurée tardivement faible».

Alain Levy enchaîne: «Cependant, après 1850 les loups disparaissent peu à peu. Encore dans les années 1880, par grands froids, des agriculteurs déclarent en avoir vu ou entendu hurler. Le dernier loup tué dans le département l'a été en 1886. Mais au cours de l'hiver particulièrement rigoureux de 1956, une meute aurait été aperçue près de Montredon-Labessonnié, certainement de passage»

Auteur: J.-B. M.
Source: La Dépêche du Midi du 22 mars 2008

Montagne Noire (Tarn): Loup y es-tu? Loup y es-tu?

Repéré une première fois le 5 février 2008, un loup se serait établi dans le Montagne Noire tarnaise entre Saint Amans Soult, Albine et le Pic de Nore. Depuis, 4 carcasses de cervidés ont été retrouvées portant toutes les traces caractéristiques d'une attaque d'un loup (traces de morsures à la gorge, peau retournée...).

Des empreintes et des poils sont venus confirmer que les bois du Tarn abritent bien la bête. Couverte à 75% par des bois et des forêts profondes où parfois l'homme n'a pas ou peu mis les pieds, la zone montagne du Tarn (Monts de Lacaune, Monts d'Alban, Sidobre, Montagne Noire) est propice à l'accueil de loups. Ici les élevages sont parqués (ce qui est un avantage pour les protéger) et les forêts regorgent de gibier de toutes sortent (cerfs, chevreuils, sangliers, lapins...). Durant l'hiver 56, c'est toute une meute qui avait été aperçue aux abords de Montredon-Labessonnié. Toutefois, l'homme ne court aucun danger, selon le Préfet du Tarn, car depuis la réapparition du loup en France en 1994, aucune morsure ou attaque n'a été à déplorer. Très discret et très craintif, le loup seul devrait se cacher des randonneurs. Il serait surtout dangereux s'il chassait avec une meute.

Source: Le Post du 4 avril 2008: Il est précisé: "post non vérifié par la rédaction"

- Le loup toujours dans la Montagne noire

Le loup est toujours dans la Montagne noire. Ou du moins il y est passé très récemment. Claude Roques, piégeur et garde-chasse sur la commune de Saint-Amans-Soult, a découvert de nouvelles traces de pas ce mercredi en marchant dans la Montagne noire. Elles se trouvaient sur une piste forestière, dans le secteur de Roque fleurie, non loin de la croix de la Roque.

"Ces traces sont fraîches", estime-t-il, observant minutieusement la forme, la taille et la profondeur des empreintes. "Il y en a dans les deux sens sur le chemin et elles remontent au maximum à 48 heures (ndlr: avant la journée de mercredi)". Avant celles-ci, les dernières traces relevées par le piégeur remontaient au lundi de Pâques.

"Pas d'appréhension a avoir"
Continuant de sillonner la piste, le piégeur s'arrête sur une nouvelle trace de pas. "Celles-là sont similaires par la forme mais elles viennent d'un renard. Les autres sont presque trois fois plus grosses", commente-t-il.

C'est à quelques mètres seulement que Claude Roques avait aperçu l'animal le 7 février dernier. Et c'est aussi dans ce secteur que plusieurs carcasses de chevreuil ont été trouvées. La dernière prédation trouvée remonte au 16 mars. Il n'y en a pas eu d'autre depuis.

L'office National de la Chasse et de la Faune Sauvage continue de prospecter dans le secteur mais s'est refusé à tout commentaire sur la question. Le garde-chasse de Saint-Amans-Soult a quant à lui été invité à retirer tous ses pièges de la forêt pour ne pas blesser ou tuer l'animal. Les analyses ADN des excréments trouvés le 9 février sont toujours en cours. Elles devraient permettre de connaître la provenance de l'animal.

Le secteur n'est, heureusement, pas devenu un "no man's land" pour autant. Randonneurs et cyclistes l'arpentent régulièrement. Président de l'association Autan rando, Daniel Baraillé explique avoir été dans ce coin récemment. "Mais il n'y a pas de curiosité particulière ou d'appréhension démesurée. Les randonneurs sont, en général, des gens curieux et amoureux de la nature. Mais je serais étonné de tomber dessus alors que l'on se balade en groupe", explique-t-il avant de conclure: "Si on le voit tant mieux, sinon, il faut le laisser tranquille".

Quand le loup tuait dans la région
Le loup n'est pas un "mangeur d'hommes". Mais il a, à l'occasion, dans le passé, tué: Jean-Marc Moriceau, historien, a recensé 3.000 décès attribués en France à l'animal du XVe siècle au XXe siècle. Dans un livre, "Histoire du méchant loup" (Fayard), l'historien dresse notamment une liste circonstanciée des attaques des loups (prédateurs ou enragés) dans notre région.: 23 morts dans l'Aveyron, 15 en Haute-Garonne, 1 dans le Lot-et-Garonne, 1 dans les Hautes-Pyrénées, 4 dans le Tarn. Derniers cas recensés: 6 morts à Forgues (Haute-Garonne) en 1778 et 8 aux environs d'Albi, mordus par une louve enragée. C'était en 1786...

"Il détecte une présence à plus d'un kilomètre"
"Le loup n'est pas un danger pour l'homme. Il en a même peur". Pour vivre à leurs côtés à l'année, Marc Berthalon, directeur de la maison des loups à Orlu dans l'Ariège, connait bien l'animal. "Pour les loups, l'homme est assimilé à sa position verticale. Nous le constatons très bien au parc. Lorsque l'on rentre dans les enclos, ils s'éloignent. Mais ils commencent à s'approcher dès lors que l'on s'accroupit", explique-t-il. "C'est un animal très discret et il est sûrement présent dans la Montagne noire depuis plus longtemps qu'on ne le pense. Mais la probabilité de le voir est quasiment égale à zéro. Il détecte une présence à plus d'un kilomètre et a donc le temps de fuir. On peut l'entendre hurler éventuellement", poursuit-il.

En amerique, les indiens le vénèraient
Selon lui, l'animal s'installera dans le secteur "si la tranquillité et l'abondance de nourriture lui conviennent. A l'inverse, le dérangement l'effarouchera", enchaîne Marc Berthalon.

Créée en 1997, la maison des loups abrite une vingtaine d'animaux et accueille entre 40.000 et 45.000 visiteurs par an. "Ce parc a pour but de sensibiliser le public sur cet animal qui est entrain de revenir en France. Mais il est vrai que c'est un sujet très sensible. La peur ancestrale est toujours très présente. Par exemple, si vous demandez à un enfant si le loup est gentil, il vous dira que non. Et il va considérer l'ours comme un animal sympathique. En référence aux peluches notamment. Cela n'a pas de sens. Il n'y en a pas un plus gentil que l'autre et ce sont tous les deux des prédateurs. La perception en France est différente de certains autres pays. En Amérique du nord, les Indiens le vénéraient. Ils l'appelaient "le médecin des troupeaux de caribous. Comme c'est un animal qui économise ses forces, il s'attaque toujours aux animaux malades, les plus faibles. Et cela évitait la propagation des épidémies. En Italie, les loups n'ont pas été décimés et sont mieux tolérés. La référence à l'histoire est présente là aussi. Romulus et Rémus, les fondateurs de Rome, ont été élevés par une louve", raconte-t-il.

Les loups présents dans le Massif Central et dans les Alpes où ils ont fait leur retour en 1992 proviennent d'ailleur d'une population italienne. Les analyses ADN en cours permettront de connaître l'origine de celui qui se trouve actuellement en Montagne noire.

Auteur: J.-B. M.
Source: La Dépêche du Midi du 06 avril 2008

- Le loup aurait quitté le Tarn

Où est donc passé le loup aperçu en avril dans la Montagne noire par un chasseur piègeur de Saint-Amans-Soult? Personne n'est en mesure de donner la moindre information, laquelle est d'ailleurs très strictement contrôlée par les préfectures. Des carcasses de chevreuils portant les stigmates caractéristiques d'une attaque de loup et des excréments avaient alors été prélevés pour être analysés. Mais patatras, en raison d'un problème technique rencontré au laboratoire, les résultats qui devaient être connus fin juin ne le seront pas.

En attendant d'autres analyses, le loup court toujours et à la préfecture on confirme que depuis avril "personne n'a signalé la présence d'un loup dans la Montagne noire ni trouvé de nouvelles carcasses d'animaux".

A Saint-Amans-Soult, où il avait été aperçu en avril, le maire Daniel Vialelle souligne à son tour: "Je n'ai aucune nouvelle, ni de la préfecture, ni des chasseurs qui certes, ont bien trouvé des carcasses de chevreuil mais rien ne prouve qu'elles sont le fait d'une attaque de loup". Et le maire d'ajouter: "On a plus de problèmes avec les chiens errants qu'avec le loup".

Ni l'Aude, ni l'Hérault
Dans le département voisin de l'Hérault, où les massifs de l'Espinouse et du Caroux sont limitrophes de la Montagne noire, Philippe Augé, technicien environnement à l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) précise: "Nous n'avons jusqu'ici pas vu de loup, ni recueillis des éléments probants indiquant sa présence dans le département. Mais, conclut-il, il doit y avoir derrière tout ceci pas mal de rumeur, même si le loup a pu éventuellement transiter dans nos montagnes et trouver suffisamment de quoi se nourrir".

Dans l'Aude, qui partage la Montagne noire avec le Tarn, la question posée hier à la préfecture semblait surprendre. Quand à la maison des loups d'Orlu en Ariège, le directeur Marc Berthalon, se contente de confirmer que les loups aperçus en Montagne noire viennent d'Italie. "Plusieurs, explique-t-il, se trouvent dans le parc du Mercantour, en Isère et Haute-Savoie et certains ont réussi à franchir le Rhône pour arriver en Lozère avant d'être aperçus dans les Pyrénées".

Plus vu dans le Tarn depuis deux mois, inconnu dans l'Aude et l'Hérault, le loup joue à cache-cache avec les observateurs. Mais il n'a peut-être fait que passer.

Auteur: R.R.
Source: La Dépêche du Midi du 25 juin 2008