Le loup n'est pas un copain dans les Pyrénées - 2011

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Pas plus que l’ours, le loup n’a jamais été le bienvenu dans les Pyrénées. Auteur de nombreux méfaits sur les personnes et les animaux d’élevage, il a été chassé et éradiqué notamment dans le Pays Basque.

- Dans les Pyrénées, «il» n'a pas que des copains

Qu'en est-il du loup dans les Pyrénées ? Selon Bruno Besche-Commenge, de l'Association de sauvegarde du patrimoine Ariège- Pyrénées, il est bien présent dans les Pyrénées-Orientales.

«Depuis plusieurs années, iI y a quelques loups dans le massif du Madres-Coronat, dans le Capcir, dans les communes de Puyvalador et de Formiguères. L'an dernier, il y a eu une recrudescence des attaques», raconte ce farouche opposant à la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées.

Seuls deux loups, de provenance italienne, ont été officiellement repérés selon les méthodes de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. Un chiffre minime qui indique une présence certaine.

«En Ariège, on a déjà eu très ponctuellement des attaques dans la zone limite des Pyrénées-Orientales. L'année passée, on en a eu une dans la zone limite de l'Andorre. On n'a pas trop communiqué là-dessus, pour de multiples raisons», confie Bruno Besche-Commenge dans un sourire qui en dit long.

- «Le loup s'adapte»

Selon lui, une louve a été repérée du côté catalan espagnol, dans la zone du parc national de Cadí. « Il y avait 10 ou 12 loups depuis un moment, et le ministère catalan de l'Environnement a reconnu la présence d'une louve, ce qui veut dire possibilité de reproduction. Cela va déborder très vite ailleurs », estime-t-il. Plus près de nous, la présence du loup en Álava, province basque d'Espagne, est avérée depuis longtemps. L'expansion de son territoire vers le nord et les Pyrénées-Atlantiques, annoncée depuis des lustres, n'a jamais eu lieu.

Ainsi, cette question : pourquoi le loup des Abruzzes, en Italie, est-il parvenu jusqu'en France, mais pas le loup espagnol depuis les Cantabriques? «L'Álava s'en occupe, sinon vous les auriez chez vous», estime Bruno Besche-Commenge avec le même sourire. Que l'espèce soit protégée ou pas, l'homme défend à demi-mot le braconnage.

«Plus on met en place de mesures de protection, plus il y a d'attaques. Le loup s'adapte», arguë Bruno Besche-Commenge. D'autres estiment que la barrière industrielle du Pays basque espagnol sert d'obstacle au repeuplement des Pyrénées par la souche cantabrique. On compte pourtant un millier de loups dans cette région.

S'il n'a jamais disparu en Espagne, le loup avait été éradiqué dans « nos » Pyrénées. Mais des autorisations de battue ou des textes attestent qu'il était encore présent au début du XXe siècle, notamment en Soule.

Plus récemment, le 3 janvier 1981, Jojo Etchats Asmeheka, chasseur de Larrau, tua un étrange animal lors d'une battue au sanglier. Les scientifiques penchèrent alors pour un croisement de berger allemand et de louve. Mais les habitants de Larrau n'en démordent toujours pas : pour eux, il s'agit bien d'un loup « introduit pour voir quelle serait la réaction de la population ». Quoi qu'il en soit, l'animal, empaillé, trône en bonne place dans la salle du Conseil municipal de Larrau.

Auteur: Marcel Bedaxagar
Source: Journal Sud-Ouest du Vendredi 2 septembre 2011