Ours, chasse et chasseurs des Hautes-Pyrénées - 2009

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De tout temps, la chasse à l'ours a existé dans les Hautes-Pyrénées que ce soit pour le loisir ou par nécessité de défense des troupeaux. Cette situation perdure. Mais de nouvelles contraintes liées à la protection rendent l'exercice difficile et parfois judiciairement périlleux même en situation d'autodéfense.

La chasse en montagne en Hautes-Pyrénées

- Commentaires sur le document de travail d'information des chasseurs.

Ce document de travail tente de banaliser l'ours comme un animal classique que nous trouvons en milieu naturel tel le sanglier, l'isard ou le chevreuil. Ce fait est assez nouveau et nous éloigne, pour la première fois, de la notion de "bête humanisée" que nous retrouvions dans tous les discours. S'agit-il d'une évolution de mentalité ou d'un grand écart vis-à-vis des associations écologistes?

Il est néanmoins curieux que pendant des siècles le comportement de l'homme ait été la crainte et la peur de l'ours. Il doit bien y avoir une raison.

Comment ne pas tenir compte dans la mémoire locale avec l'histoire de Paneilhe d'Héas? Ou bien encore de ce récit d'un berger, aujourd'hui âgé, qui se souvient de son enfance... dure enfance que les enfants d'aujourd'hui ne connaîtrons, fort heureusement, jamais. Ou bien aussi rappeler ce qui est arrivé à ce bûcheron de Luchon et raconté dans la Dépêche du Midi de l'époque. Et puis, comment ne pas se souvenir de la fête faite au dernier ours tué à Estaing par Prosper Poulot en 1947.

Ce ne sont que quelques exemples. D'autres témoignages existent qu'il conviendrait de recueillir et développer afin d'écrire les véritables histoires des Pyrénées et de l'ours car les Pyrénées sont pluriels et une addition de différences d'une vallée à l'autre et parfois d'un village à l'autre.

Aujourd'hui, ce qui est proposé au chasseur est, à s'y méprendre, ce qui est recommandé aux randonneurs. Par ailleurs, les propose du Préfet des Hautes-Pyrénées viennent "casser" toutes les élucubrations écologistes stigmatisant la chasse face à l'ours: "Conformément aux engagements pris par l'Etat en 1996, au moment du premier plan de restauration de l'ours brun dans les Pyrénées, aucune mesure règlementaire restreint la chasse en présence d'ours dans le massif. Il n'y aura pas de modification sur ce point dans le cadre du plan de restauration tel que nous le connaissons à présent."
Ceci semble bien vouloir dire qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre chasse et présence de l'ours tout comme entre randonneurs, bergers-éleveurs et ours. La cohabitation semble se banaliser. C'est du moins la volonté des pouvoirs publics alors que de leur côté les écologistes maintiennent la pression sous une forme conflictuelle. Pourquoi ne pas l'avoir dit haut et fort plus tôt?
Encore une erreur de communication de l'Etat qui, décidément les accumule dans ce domaine depuis plus de 10 ans.

Mais alors comment expliquer la légitime défense reconnue dans la mort de Melba et très probablement pour Cannelle? Pourquoi engager des poursuites judiciaires? Pourquoi toutes ces exigences des pro-ours à vouloir l'interdiction de la chasse? Pourquoi toute cette haine contre les chasseurs sur tous les forums pro-ours? Ne serait-il pas bon de les informer également?

L'information du Préfet ne rassure pas pour autant. Si l'animal n'est pas dangereux, pourquoi ces précautions oratoires sur les responsabilités des maires. Il suffisait sans doute de dire: "l'ours n'est pas pire que le sanglier ou le chevreuil". Le problème c'est que cela, personne n'a osé le dire, surtout à la tribune de l'Assemblée Nationale. A moins que Madame Olin, Ministre de l'écologie, ait été mal informé par ses services (en particulier DIREN Midi-Pyrénées) ou ait succombé aux assauts du lobbying pro-ours mené par l'ADET et FERUS.

Dans le document de travail, il est écrit: "Le comportement de l'ours brun lors d'une rencontre avec l'homme n'est pas guidé par une attitude offensive mais par la peur et la volonté d'échapper à un danger."

- En résumé, ceci signifie qu'il y a deux attitudes possibles:

Le tout sans attitude offensive.

- Questions:

1/ Est-ce que la peur et la volonté d'échapper ne peut pas rendre son attitude offensive? Comment le savoir à priori? La réponse est donnée par Frédéric Decaluwe: "On ne peut vous garantir qu'il n'y aura pas de risque pour le chien ou le chasseur". Le ton est donné: il y a un danger de plus à chasser dans les Pyrénées contrairement aux autres régions de France tout comme il y a des contraintes supplémentaires pour les éleveurs pyrénéens. C'est sans doute cela les "Pyrénées sauvages" imaginé par le passé par un cabinet de marketing.
2/ Comment savoir qu'une ourse est suitée et que dans ce cas l'attitude peut devenir offensive pour protéger sa progéniture?

En fait, personne ne peut rien savoir par avance.
Que fait-on du principe de précaution?
Les mêmes questions peuvent être posées pour un randonneur à cette exception qu'il n'est pas armé pour se défendre.

Réponse des écologistes: il n'y a jamais eu de mort du fait de l'ours.
Comment le sait-on?
Qui a vraiment connaissance de ce qui se passait dans ces régions de tradition de transmission orale du savoir et non par écrit?
Qui avait connaissance de ce récit de Paneilhe d'Héas si Simon Crampe ne 'lavait pas raconté récemment dans "En baredyo"?
Y a-t-il eu une étude sociologique préalable à l'introduction pour en savoir plus sur l'ours? Qu'est ce qui nous permet de croire les personnes de la DIREN et de l'ETO sans aucune référence que leurs affirmations? Quelle expérience du sujet peuvent avoir ces personnes qui manquent manifestement d'un vécu et d'une implication personnelle et locale dans le sujet?

Les nombreuses absences de réponses aux chasseurs des Hautes-Pyrénées semblent bien confirmer le manque de préparation et de réflexion préalable à la décision. Dommage que cette réunion, comme beaucoup d'autres, n'ait pas eu lieu avant les lâchers. En attendant, le mal est fait.

- L'Etat cherche à obtenir l'avis des chasseurs

Si des fédérations de chasseurs ont participé par le passé à l'introduction d'ours dans les Pyrénées, ce n'est pas le cas de celle des Hautes-Pyrénées. Mieux encore, elle a refusé de servir de faire valoir et d'intermédiaire dans l'indemnisation des éleveurs ayant subis des sinistres dus à l'ours.

D'autres fédérations ont participés aux " ateliers " de travail du Groupe National Ours et s'en mordent les doigts. Ils se sont faits piégés en servant d'alibi. Là encore, ce n'est pas le cas de la fédération des Hautes-Pyrénées.

Néanmoins, les services de l'Etat cherchaient à obtenir l'avis des chasseurs du département dans le cadre des ateliers du Groupe National Ours auxquels, là encore, la FDC 65 ne participait pas. Ce sont donc deux fonctionnaires de la DDEA, Messieurs Chedeville et Fily, qui se sont déplacés pour rencontrer le Président Jean-Marc Delcasso par ailleurs membre du Conseil d'Administration de l'ASPP 65.

Selon nos informations, la discussion a porté sur la "problématique de la chasse (notamment de la chasse en battue des sangliers et cervidés) dans les zones où se trouvent les ours". Pas difficile d'imaginer de quelle manière le Président Delcasso a pu dire tout le bien qu'il pense de l'ours et des réintroductions tout en s'étonnant que les représentants agricoles ne soient pas présents à certaines réunions réunissant l'Equipe Technique Ours, l'Oncfs, etc...

A priori, cette réunion devrait concerner surtout la transmission des informations vers les chasseurs lorsqu'un ours est localisé à un endroit. Ce qui signifie que le protocole actuel est insuffisant (c'est le moins que l'on puisse dire) et justifie la pression exercée sur l'ADET pour qu'elle retire sa plainte contre le chasseur ariègeois.

A l'occasion de cette rencontre, selon un témoin, "le Président Delcasso a réaffirmé aux représentants de l'Etat qu'il était pour nous [Ndr: chasseurs] hors de question de voir naître de quelconques réserves pour ces plantigrades." Il aurait par ailleurs soulevé la problématique des dégâts de sangliers sur les prés de fauche notamment, argumentant en soulignant les risques de voir surtout créer des réserves à grand gibier. Une autre conséquence négative potentielle de la présence des ours.
Nous savons également que, dans un autre domaine, il a démontré sans peine aux agents de la DDEA que les informations de l'ETO ne se conjuguaient qu'au passé puisqu'on dit toujours que "l'ours est passé".
Le FDC 65 précise que, "en matière de chasse, il est donc impensable pour nous de voir apparaître des "patates" sur lesquelles les bêtes velues seraient passées".
Notre interlocuteur précise qu'à sa connaissance, "dans les autres départements dans lesquels s'est tenue cette réunion, les agriculteurs ont été "évités", malgré la demande de certains de nos collègues. Cette invitation "tardive" - nous l'avons reçue à la même date - a été effectuée dans les Hautes-Pyrénées à la demande insistante de Jean-Marc Delcasso."

A la suite de cette réunion, la DDEA s'est sentie "obligée" d'inviter la chambre d'agriculture des Hautes-Pyrénées à donner son avis. La réponse a été claire.

Louis Dollo, le 18 juin 2009