L'ours des Pyrénées et Nicols Hulot - 2007

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Il est intéressant de connaître les avis de certains ténors de l'environnementalisme français. Nicolas Hulot en fait, bien entendu, parti. Ce médiatique "écolo" nous fait souvent rêver par les images qu'il nous ramène de par le monde. Ses commentaires sont parfois plus discutables surtout lorsqu'il s'amuse à comparer certains pays à la France. Nous suivrons ici ses prises de position quant à l'ours des Pyrénées.

- Pascal Boniface interview Nicolas Hulot

- Que pensez-vous de la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées?

- Nicolas Hulot répond

J'ai toujours dit que j'étais pour. Maintenant, la démocratie participative, c'est de tenir compte de la vie des gens localement. Je suis pour, pas par exotisme ou par nostalgie, mais parce que la France ne pourra faire entendre sa voix à l'échelle internationale, notamment quand on siège à la Cites (Commission internationale sur le trafic des espèces en danger), que le jour où elle sera exemplaire chez elle. Quand on demande au Zimbabwe de prendre en charge 50.000 éléphants et que chez nous on échoue, on ne peut pas être légitime. La biodiversité n'est pas divisible.

Source: Interview de Sud-Ouest

- Commentaires

Comme beaucoup de "talibans de l'écologie", Nicolas Hulot est victime d'une certaine forme de paranoïa dès qu'il parle de l'ours des Pyrénées. Il s'agit, dans ce domaine, d'une psychose chronique caractérisée par l'organisation logique d'un délire autour d'une espèce dite "emblématique" sans aucun soucis de ce qui se passe en périphérie. Sa réponse ci-dessus en est un exemple parfait.

1/ La démocratie participative est une excellente chose à laquelle tous les pyrénéens aspirent. Le problème est qu'en matière d'importation d'ours celle-ci n'a jamais existé. Quoique... lorsqu'elle a existé à partir de l'IPHB, le ministère de l'écologie l'a faite taire en coupant les vivres c'est-à-dire le robinet des subventions. Par contre, ce robinet est resté ouvert pour les tenant de la dictature auxquels Nicolas Hulot est associé.

2/ Nicolas Hulot dit ne pas être pour "l'exotisme ou la nostalgie".... Et pourtant c'est exactement ce qu'il fait. Vouloir revenir 50 ans en arrière, c'est quoi? C'est refuser de voir que les Pyrénées ont évolué, ne sont pas et n'ont jamais été une chaîne de montagne sauvage. Il y a toujours eu une vie, une activité humaine, comme dans toute la France et à des altitudes élevées.

3/ Oser dire que "la France ne pourra faire entendre sa voix à l'échelle internationale" ne manque pas d'un certain culot après avoir parlé de démocratie participative. Faut-il que l'Etat français se comporte en dictateur (le député Jean Lassalle a parlé de "viol") vis-à-vis des Pyrénées pour imposer son point de vue à l'échelle internationale?

4/ Faire référence au CITES pour parler de l'ours des Pyrénées c'est soit avoir une bouffée délirante soit méconnaître la réalité pyrénéenne. Le CITES est la Commission internationale sur le trafic des espèces en danger. Quel trafic existe-t-il dans les Pyrénées? Il serait intéressant de le connaître. Ce serait un scoop! Par ailleurs, et jusqu'à preuve du contraire, l'ours brun n'est pas une espèce en danger. Elle ne figure pas dans la liste rouge de l'UICN. Il faudrait être cohérent, Monsieur Hulot!

5/ La France n'est pas l'Afrique et les Pyrénées ne sont pas le Zimbabwe. Il faudrait peut-être analyser les problématiques au cas par cas en fonction du milieu et des enjeux et ne pas tout mélanger. Un ours n'est pas un éléphant.

6/ "La biodiversité n'est pas divisible." Voilà un point sur lequel nous sommes d'accord. Le problème est qu'il y a ceux qui en parlent comme Nicolas Hulot et ceux qui le vivent comme les pyrénéens. La biodiversité c'est l'ensemble du vivant animal et végétal y compris l'humain. Ce n'est pas seulement UNE espèce emblématique comme l'ours. Il faut donc savoir prendre en compte la globalité de la problématique dans un contexte de développement durable. Cela n'a jamais été le cas et Nicolas Hulot n'en fait nullement référence.

La réponse de Nicolas Hulot est assez peu cohérente. Nous pouvons même nous interroger sur son niveau de compétence. Normal de la part d'un animateur de TV qui ne connaît les Pyrénées que part "flash" télévisuel. Pour parler de l'ours il faut aussi connaître l'histoire des pays et vallées pyrénéennes, la géographie, le milieu, l'économie, la sociologie, etc... S'il avait fait cet effort, il aurait appris que les vallées pyrénéennes pratiquent la démocratie participative depuis bien avant le Moyen Age et que, de ce point de vue, non seulement l'Etat français et des amis "talibans de l'écologie" ne l'ont jamais pratiqué, mais les pyrénéens n'ont pas de conseils à recevoir de Nicolas Hulot.

Lorsqu'on veut parler de quelque chose, mieux vaut savoir de quoi on parle. Ce n'est pas le cas de Nicolas Hulot en matière d'ours des Pyrénées.

Louis Dollo, le 15 novembre 2007