200 ours, mais mal connectés - 2011

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Les experts défendent la nécessité de renforcer les corridors naturels permettant la connexion entre les deux zones de présence des ours.

- La population orientale connaît un grave risque d’extinction

Conseiller à l’Environnement, l’Aménagement du Territoire et aux Infrastructures de la Principauté, Francisco González Buendía s’est réservé l’honneur de dévoiler les faits: «Aujourd’hui nous pouvons dire, sans risque d’erreur, que la population d’ours atteint 200 individus sur la chaîne cantabrique.» C’était lors de la présentation de deux études réalisées ces dernières années par l’Université d’Oviedo et le CSIC /équivalent du CNRS français/. Elles ont permis un recensement précis de la population d’ours, entre 195 et 210 avec une faible marge d’erreur, mais aussi fourni des informations importantes sur ses caractéristiques génétiques, tout en permettant d’analyser le comportement individuel de quelques spécimens et d’identifier les couloirs de connexion entre les populations orientale et occidentale.

200 ours: c’est plus du double qu’en 1995 où il y avait alors, d’après Javier Naves, chercheur au CSIC, seulement entre 70 et 90 ours dans la cordillère. Aussi Naves demanda-t-il la permission de pouvoir «se réjouir» de ces chiffres même si, comme il le rappela ensuite, «nous continuons à parler d’une population en risque d’extinction.»

Cette sensation ambivalente fut relayée par Ana Domínguez, professeur de génétique à l’Université d’Oviedo, qui expliqua que ce nombre de plantigrades indique que «la population a atteint la taille minimum indispensable» pour assurer sa viabilité «à court terme», mais que ces chiffres sont «très loin» de garantir cette viabilité à moyen et plus encore long terme. En effet, précise-t-elle, pour cela «il faudrait aux alentours de 2000 bêtes.»

Autres révélations importantes de ces études, l’augmentation du nombre de passages d’individus entre la population orientale (essentiellement implantée dans les Asturies) et l’occidentale (plutôt présente en Castille – Léon et dans la Cantabrie), et l’apparition de deux oursons nés du croisement de géniteurs des deux populations jusqu’alors «bien différenciées».

Et c’est ce contact qui est vraiment une excellent nouvelle, parce que, pour Ana Domínguez, l’insuffisante population orientale, avec en outre peu de femelles, «court un grave risque d’extinction pour diverses raisons», la consanguinité entre autres. Pour la spécialiste en génétique «il est très important que cette sous population soit renforcée grâce aux relations avec la population voisine», mais bien que l’on ait pu démontrer «que des mâles circulaient entre les deux zones, il est fondamental qu’ils se reproduisent.»

Sur ce plan Javier Naves précise en effet que si le total de la population cantabrique atteint entre 195 et 210 plantigrades, il y en a entre 175 et 190 dans la zone occidentale. Conséquence, pour le Conseiller Buendía le défi est sans ambiguïté: «Faciliter la communication entre les deux populations en profitant des corridors naturels, et améliorer la qualité de l’habitat et la cohabitation entre les ours et les humains. Le tout exigeant une minutieuse attention pour éviter que les infrastructures ne viennent interrompre ce passage.»

Auteur: A. Villacorta
Source: El Comercio Digital - Asturias du 23 janvier 2011 / Oviedo

Traduction: B.Besche-Commenge – ASPAP/ADDIP