Voyage d'étude de l'ADET Pays de l'ours dans les Monts Cantabrique - 30 octobre 2007

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Des membres de l'association française ADET-Pays de l'ours en visite dans les Asturies.

Cette fin de semaine quatre membres de l'ADET sont venus nous rendre visite, cette association travaille à la conservation de l'ours brun dans les Pyrénées françaises, et plus concrètement à la mise en route de projets de développement local liés à l'image de l'ours. Douze municipalités et des professionnels de la conservation sont représentés dans cette association, ils croient en un modèle qui rendrait compatibles développement socio-économique et conservation du milieu naturel avec l'ours comme figure emblématique.

Le retour de l'ours dans cette zone à travers des programmes de réintroduction d'ours venus de Slovénie est un défi pour cette association à l'heure où elle doit créer un climat social favorable à l'espèce et promouvoir des projets de développement durable.

La visite de Paul, François, Alain et Olivier à Palencia et dans les Asturies a duré quatre jours; leur objectif était double:
- connaître en direct les expériences mises en oeuvre dans ces deux régions pour créer un tissu socio-économique consistant, principalement en liaison avec le secteur touristique;
- connaître les stratégies déployées pour solutionner les conflits sociaux avec certaines collectivités (éleveurs, apiculteurs, chasseurs...), conflits dérivés de la cohabitation entre l'être humain et l'ours brun.

Samedi, le FAPAS a visité les installations que la Fondation Ours des Asturies possède dans la localité de Proaza: aussi bien le centre pour visiteurs que l'enclos à ours où vivent les femelles Tola et Paca ( A). Grâce à l'attention que nous a accordée le président de la Fondation, Carlos Zapico, les membres de l'association française ont pu connaître de façon précise la façon dont ces installations étaient gérées et les programmes d'éducation environnementale développées par le Fond, qui concentre ses efforts sur la vulgarisation et l'éducation à l'environnement.
Ils ont pu ensuite rencontrer Queco, patron d'une entreprise touristique de Proaza, qui a été témoin du décollage économique de la Valle de Trubia: depuis la fin des activités minières, la zone s'appauvrissait inexorablement, mais la création du "sentier de l'ours" et de l'enclos de Paca et Tola l'a revitalisée, et elle est devenue une des zones les plus visitées des Asturies.

L'après-midi nous avons eu une très intéressant échange d'expérience avec A. Hartasanchez sur les conflits avec la population pyrénéenne à la suite des dégâts des ours, principalement les attaques aux troupeaux. Bien que la situation dans la Cordillère Cantabrique soit différente parce que, pratiquement, il n'y pas de dégâts sur le bétail, mais surtout sur les ruches, nous avons pu expliquer comment nous travaillons avec les apiculteurs pour prévenir les dommages et comment sont protégés les troupeaux.

Dimanche
Visite à Somiedo d'un petit rucher dans lequel l'ours avait enlevé il y a un mois deux hausses d'une ruche pour en manger le miel riche. Dans ces petits villages de montagne, où la population locale cohabite avec l'ours depuis des siècles, la présence de l'ours, loin de signifier une nuisance, suscite curiosité et acceptation.

Ici, Alfonso montre une photographie prise par une caméra automatique qui avait saisi en flagrant délit un ours en train d'essayer d'entrer à nouveau pour manger dans un rucher alors que le FAPAS avait renforcé sa protection grâce à l'installation d'une clôture électrique.

Les apiculteurs professionnels, dont la ressource principale dépend de la production de miel, préfèrent installer des barrières préventives (elles sont en outre subventionnées par l'administration) plutôt que demander des compensations économiques si l'ours leur détruit quelques ruches.

A partir de l'exemple de cette photo prise à Somiedo il y a quelques années, Alfonso a voulu montrer aux visiteurs français comment le troupeau, gardé par un "mastin" (chien de protection) est clairement moins vulnérable aux attaques d'ours et de loups.

Les membres de l'ADET voulaient savoir de quelle façon la figure de l'ours avait pu constituer un moteur pour l'écotourisme dans les vallées à ours des Asturies. La visite du "sentier de l'ours" leur a servi d'exemple pour voir que le tourisme peut être compatible avec la conservation d'une espèce comme l'ours brun.

Traduction: B. Besche-Commenge - 14 nov 2007
Source: FAPAS - Hoy - 30 OCTOBRE 2007 - Toutes les photos sont du FAPAS

- Commentaires sur ce voyage

Nous pouvons constater que l'association ADET - Pays de l'ours, comme toutes les associations développant l'idée d'une importation d'ours dans les Pyrénées en vue de repeupler ces montagnes de ce prédateur grand carnivore ne se sont pas du tout étendu sur ce voyage.

Bruno Besche-Commenge qui y a également fait un voyage d'étude fin août 2007 nous commente ce compte rendu avec quelques chiffres intéressant. Il sera par ailleurs intéressant de voir le rapport de l'inspection générale de l'environnement qui effectue également un tel voyage avec des acteurs locaux fin nomvembre 2007.