Réunion du Groupe National Ours du 24 juin 2009

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Alors que tous les acteurs des territoires de montagne refusent de participer aux travaux du Groupe National Ours, celui-ci poursuit son travail décalé par raport à une réalité de terrain. A la suite de la réunion du Groupe (GNO) de décembre 2008, des groupes de travail ont été constitués. Ils devraient rendre leurs conclusions maintenant... sans grand espoir de voir s'appliquer ce que peu de monde accepte.

La mise en place du Groupe National Ours et le boycotte des opposants aux introductions

Réunion du Groupe National Ours du 18 décembre 2008

- La position de l'ADDIP et de ses associations

- La position des Chambres d'Agriculture

- Consultation des chasseurs

- Pourquoi s'obstiner?

Il est surprenant que l'Etat poursuive ses palabres et gesticulations dans une pseudo concertation à laquelle aucun acteur des territoires de montagne des Pyrénées ne veut participer.

De leur côté, les associations de la coordination pyrénéenne en relation avec les Chambres d'Agriculture et les syndicats agricoles ont déjà fait connaître leur position depuis longtemps à travers des motions et manifeste souvent en liaison avec leurs homologues et élus espagnols également concernés par les décisions françaises et manifestement négligé par l'Etat français comme l'a rappelé une motion unanime du Sénat espagnol.

Les positions pyrénéennes peuvent se trouver dans ces divers documents connus de l'administration:

A ceci, il faut rajouter l'important travail des inspecteurs généraux de l'agriculture et de l'environnement auxquels des propos assez édifiants ont été rapportés et pas toujours transcrits dans les rapports pour préserver une lecture "politiquement correcte".

Face à cette situation, le Groupe National Ours fait figure de marionnettes d'un intérêt assez marginal pour des gens qui sont en plein travail de transhumance ou de fenaison. Difficile pour eux de prendre cette maladie de la réunionnite au sérieux pour redire ce qui a toujours été dit et écrit depuis des années. Contrairement aux associations environnementalistes il faut noter que les associations de la coordination pyrénéenne ne touchent pas un centime de l'Etat pour se payer des permanents qui préparent les dossiers et qui ont du temps et de l'argent à perdre dans des réunions.

- L'ours est-il le centre du problème?

L'ours n'est qu'une anecdote que certains obsédés veulent mettre en avant pour des raisons purement idéologiques qui n'ont rien à voir avec l'écologie et le développement durable des territoires. Pour les associations pyrénéennes, le vrai problème est essentiellement économique et social dans le cadre du développement durable développé aussi bien à la Conférence de Rio que dans le Grenelle de l'Environnement. La vraie question est de savoir "que veut-on faire de nos territoires de montagne?" tout en sachant qu'il y existe un tissu humain et social totalement exclu par les écologistes dans leur analyse qui se limite à imposer en prétendant, eux qui n'y vivent pas et n'y travaillent pas, que la cohabitation est possible sans en amener la preuve.

Le GNO ne pose pas la problématique dans des termes humanistes socioéconomiques. Partant de ce constat, il ne peut pas intéresser les acteurs locaux. Pire encore, il pose des problèmes qui sont étrangers aux acteurs et habitants des territoires avec des gens qui sont étrangers aux territoires de montagne.

Tandis que certains palabres sur l'avenir d'un zoo sur tout le territoire des Pyrénées, les Chambres d'Agriculture, avec les syndicats et toutes les forces vives des vallées s'investissent dans de vrais projets de développement avec notamment des contrats "Leader" en liaison avec le commissariat à l'aménagement des Pyrénées et autres structures. Malheureusement, nous constatons que ces projets structurants et engagés sont à l'opposé des résultats des travaux des ateliers du GNO, auxquels ils ont refusé de participer. Si d'aventure les idées fumeuses du GNOP étaient mises en application nous assisterions à une véritable entreprise de démolition de tous les projets de développement qui se mettent en place.

- Carnivores prédateurs = pauvreté et désolation

Nous constatons à travers l'Europe que partout où les grands prédateurs carnivores sont installés soit il n'y a pas d'activités pastorales, humaines et économiques soit c'est la pauvreté et la désolation.

Le choix est donc entre le développement proposé par les uns et la pauvreté et la décadence proposée par les environnementalistes avec "un retour 2000 ans en arrière" et au "tout sauvage" (Cf. les divers rapports de FERUS et WWF). Il n'est pas besoin de grand-messes pour choisir. Les pyrénéens se tournent résolument vers le développement comme ils l'ont toujours fait depuis plusieurs siècles (il faut aussi connaître l'histoire).

Les motifs de refus de participation à cette mascarade qu'est le GNO et ses rencontres satellites semblent clairs, définitifs et non négociables de la part des associations pyrénéennes.
La problématique pyrénéenne est avant tout économique et social dans un cadre de protection environnementale (définition du développement durable et ses 3 piliers) et non pour ou contre l'ours. Le GNO ne représente rien, n'a aucun intérêt, aucune légitimité. Il suffit de voir la liste des présents à la réunion pour s'en convaincre.
Alors, pourquoi insister?

- La gestion des ours existants?

Pour les associations pyrénéennes les ours d'origine slovène et leur descendance n'ont rien à faire ici. Sauf l'Etat et les associations écolos, personne ne les a demandés. Ce n'est donc pas aux pyrénéens de gérer une situation qu'ils n'ont pas voulu. A l'Etat d'assumer ses erreurs. Participer à la gestion des erreurs? Il ne semble pas qu'il en soit question. Les réponses du Président de l'ADDIP, Philippe Lacube sont claire. L'Etat dispose donc de deux solutions:

1/ Capturer les ours importés et leur progéniture pour les renvoyer en Slovénie où ils seront chassés
2/ Les livrer aux chasseurs français et espagnols pour les éradiquer. Il faudra alors le courage politique nécessaire pour employer ce terme déjà exprimer devant les Inspecteur Généraux en 2008. Il ne restera alors que les deux mâles pyrénéens entre Béarn et Navarre sans avenir si les navarrais ne les tuent pas prochainement comme certains en ont exprimé le désir.
Pour ce qui est des conditions juridiques? Ce n'est pas le problème des pyrénéens qui n'ont rien demandé. C'est celui de l'Etat et lui seul. Il n'appartient pas aux pyrénéens de gérer les erreurs de quelques fonctionnaires en mal d'oursons pour dormir.

Nous pouvons dire aujourd'hui que grâce aux écologistes l'avenir de l'ours dans les Pyrénées est définitivement scellé. L'intransigeance extrémiste d'une idéologie voulant imposer son point de vue à une population à forte identité qui, historiquement, a toujours résisté au pouvoir central royal ou républicain, conduit à la faillite de l'objectif à atteindre. Dans les Pyrénées, rien ne peut être fait contre les pyrénéens. Il faut avoir leur adhésion pour réussir.

Louis Dollo, le 26 juin 2009

- "Groupe national Ours dans les Pyrénées": Propositions des groupes de travail - Communiqué de la Préfecture

M. Dominique Bur, préfet de la région Midi-Pyrénées, préfet coordinateur du massif pyrénéen a réuni le Groupe National Ours dans les Pyrénées [GNOP], instance de dialogue et de concertation où l'ensemble des acteurs de la chaîne des Pyrénées a été invité.

Cette réunion avait pour objectif de présenter les propositions issues des groupes de travail qui ont fonctionné ces derniers mois.

Le 26 juin 2008, Madame Kosciusko-Morizet , alors Secrétaire d'Etat chargée de l'écologie, avait installé à Toulouse le "Groupe National Ours dans les Pyrénées".

Lors de la réunion du "groupe national ours" du 18 septembre dernier, trois ateliers associant l'ensemble des membres du groupe ont été constitués sur les sujets suivants:

Ces ateliers se sont réunis au cours du premier semestre 2009 et ont formulé des propositions.

Aujourd'hui, la réunion du GNOP a permis de présenter et de discuter les conclusions et les propositions des ateliers. Ces propositions [voir fiche jointe] seront envoyées aux participants pour qu'ils fassent part de leurs avis et de leurs observations avant la fin du mois de juillet. Une fois recueillis, l'ensemble de ces éléments sera transmis à Madame Chantal Jouano Secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, au mois d'août 2009.

- Propositions issues des ateliers du GNOP

L'ensemble du travail conduit dans les ateliers part du principe d'un partage et non d'une partition de l'espace entre les différentes activités humaines et l'ours

Atelier 1:
zones de présence de l'ours et gestion forestière
L'atelier s'est attaché à formuler des propositions en terme de gestion forestière [au travers d'un guide de gestion forestière] de deux ordres:
Sur l'ensemble du massif afin

Atelier 2:
compatibilité des activités humaines et pérennité de la population d'ours
Cet atelier a formulé des propositions selon les trois axes principaux d'activité humaine [indépendamment de l'activité forestière, évoquée en atelier 1]:

Atelier 3:
gestion de la présence de l'ours
Ce dernier atelier a travaillé selon plusieurs axes:

Cet atelier a également posé la question de la viabilité des populations d'ours pyrénéens, en manifestant sa préoccupation vis à vis de la survie du noyau occidental du Haut-Béarn

Réunion du Groupe national Ours dans les Pyrénées [GNOP] le mercredi 24 juin 2009 à la Préfecture de région Midi-Pyrénées

Source: Communiqué de la Préfecture de la Région Midi Pyrénées du 25 juin 2009

- Participation au GNO du 24 juin 2009: une mascarade?

Nous avons pu nous procurer la liste des participants au Groupe National Ours. Surprenante liste officielle où les absents sont plus nombreux que les présents.
Partant de cette observation, il est difficile d'imaginer que les propositions faites aient une quelconque légitimité. Quoique... Lorsque nous savons dans quelles conditions les diverses importations d'ours se sont réalisées, nous pouvons penser que le Minsitère de l'Ecologie et ses supplétifs écologistes sont prêt à tout.

- Quelles forces économiques en présence

Chez les professionnels, il n'y a aucun représentant du milieu agricole et touristique, activités majeures des Pyrénées. Nous ne voyons qu'un représentant des accompagnateurs d'une structure très minoritaire et très divisée. Le représentant présent ne représente, en fait, que lui-même et quelques amis écologistes. Deux forestiers sont présents mais ont présenté certaine réserve. Quant à l'association La Pastorale qui, au mieux, place 50 chiens par an et dont on sait qu'elle n'est, historiquement, qu'une émanation de l'ADET-Pays de l'ours, la notion de professionnel qui lui ait prêtée est purement administrative et assez peu représentative.

- Des associations largement absentes

Dans le collège des associations nous ne voyons que la fédération des chasseurs de la Haute-Garonne avec quelques réserves quant à une association regroupant les chasseurs de montagne hors fédération. Pour ce qui est de la fédération des chasseurs des Pyrénées-Atlantiques, sa présence ne traduit que les ambigüités qu'elle représente. Mais il est à douter que tous les chasseurs de ce département cautionnent, en montagne, les exigences écologistes vu le harcèlement judiciaire dont ils sont l'objet de la part de la SEPANSO, structure régionale de FNE.

Restent les associations écologistes, celles qui ont une adresse dans les Pyrénées comme le FIEP, l'ADET et SOurs créée, dans les Pyrénées-Orientales où il n'y a pas d'ours, pratiquement à la veille de la mise en place du GNO par NKM. Association de circonstance? Quelles sont les véritables actions de terrain de ces associations? Avec quels militants? Cherchez l'erreur!
Et puis, les associations écologistes non domiciliées dans les Pyrénées comme le WWF et FERUS à peu près visible que par leurs actions propagandistes et parfois judiciaires. Concrètement, sur le terrain, que font-elles en faveur de la biodiversité, l'écologie et le développement durable des Pyrénées? Grande question existentielle... Mais ils ont des moyens financiers et humains salariés.

- Et les élus?

Ce sont les grands absents de ce groupe. Preuve, s'il en faut une, que les représentants du peuple sont hostiles aux travaux du GNO. Seule, l'ANEM, s'est glissée dans les associations avec, ce que nous pourrions appeler, un observateur pour ne pas dire qu'ils pratiquent la politique de la chaise vide. Mais un observateur non actif puisqu'une motion votée à Ax les Thermes ne laisse planer aucun doute sur ce que pense cette association d'élus de la montagne.
Sont donc absents, les 3 Conseils Régionaux, les 6 Conseils Généraux, les 3 représentants élus de l'ANEM, le Président de l'IPHB, le Président de la commission permanente du comité de massif et le Président du Parc National qui n'est d'ailleurs pas encore élu. Cela fait 15 absents d'un coup. Ca fait vraiment beaucoup. Mais lorsque l'on voit le peu de considération que le Parc National des Pyrénées a pour les élus, il est probable que certaines administrations, notamment de l'écologie, estiment que l'on peut s'en passer.

- L'Etat tout puissant!

Une puissance bien relative. Avec 14 participants, les services de l'Etat restent les bons soldats de l'avenir de l'ours. Peut-être pas si sûr que cela. Du moins, est-ce plus nuancé. Ils appliquent ce que le "patron" leur dit de faire au travers une chaîne pyramidale de responsabilité. Et quand on sait ce qu'à dit le patron de l'Elysée nous ne pouvons que constater que cela peine à parvenir au bout de la chaine de l'ONCFS à la suite de beaucoup de compromissions avec les associations environnementalistes. Disons que c'est le poids de l'histoire...

- Que reste-il?

27 présents (dont 8 fonctionnaires imprévus, essentiellement des DDEA) sur 47 places prévues au départ hors élus puisqu'aucun n'est venu. Cela fait maigre d'autant qu'il n'y a aucun acteur socioprofessionnel sérieux des vallées montagnardes.

Les véritables forces en présence sont d'un côté les services de l'Etat (14), les associations écologistes (6), des chasseurs (2) et des forestiers (3). Ce n'est pas avec aussi peu de représentativité que l'on scelle l'avenir de tout un territoire comme les Pyrénées long de plus de 400 km de chaîne de montagne sur une frontière ou les voisins sont hostiles à toutes nouvelles introductions (Cf. vote d'une motion unanime du Sénat espagnol). Il faudra sans doute que l'Etat revoit sa copie dans sa totalité et envisage beaucoup de souplesse dans la gestion des ours restant tout en allégeant son dispositif de surveillance onéreux dans un contexte économique où le superflus n'a pas sa place.

- Le consensus des participants

Avec une telle participation, nous comprenons la satisfaction du Préfet de région, Dominique Bur. Tout le monde était d'accord autour de la table. Il a raison. Mais il oubli de dire que la majorité des représentants des Pyrénées, les véritables forces vivent, étaient absents et en total désaccord avec ce Groupe National Ours. Et lorsqu'il s'agit des élus, des socioprofessionnels et des associations des territoires concernés, il devrait en tirer la conclusion qu'il a présidé une véritable faillite d'une pseudo concertation / conciliation qui dure depuis plus de 25 ans.

Globalement, sur un plan strictement historique, les pyrénéens ont toujours combattu les grands prédateurs carnivores que sont l'ours et le loup. De manière différente selon les vallées mais toujours avec autant de détermination pour sauvegarder le principal capital de vie de la famille qu'est le troupeau. L'ours et le loup ont toujours été source de malheur pour les familles qui ont eu à le subir. Il suffit d'interroger les anciens pour découvrir combien de ces animaux ont été discrètement enterrés dans les fonds de vallée. C'était, pour l'homme, une question de survie. La véritable culture n'est pas et n'a jamais été dans la cohabitation, que les troupeaux soient gardés ou non. La véritable culture a toujours été au bout du fusil et avant, dans le piège ou le feu. C'est sans doute cette leçon de l'histoire que les services de l'Etat et les décideurs ministériels devront intégrés avant de prendre des décisions.
L'absence de participation au GNO n'est sans doute qu'une leçon ou peut-être déjà un avertissement.

Louis Dollo, le 1 juillet 2009