Ours, effarouchement et disfonctionnement de l'Etat, la presse en parle 2013

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Le dossier européen Life Nature 2003 (LIFE 2003 NAT/CP/IT/000003) qui établit les "Principes pour l'établissement d'une métapopulation d'ours brun alpine", nous a montré comment la presse pouvait être manipulée au sujet de l'ours. En 2010, l'ADDIP avait dénoncé ces méthodes tout en mettant en avant les "mensonges d'Etat".

A l'occasion de la battue d'effarouchement organisée par l'ASPAP en Ariège - Pyrénées sur les estives au-dessus de Saint-Lary en Bellongue (Couserans), une conférence de presse était organisée en présence de la coordination pyrénéenne ADDIP et de plusieurs élus. Il a été remis un document sous le titre significatif: "Le problème ours dans les Pyrénées depuis 1991 – Un disfonctionnement majeur de l’État". Voyons comment la presse et l'ensemble des médias en rendront compte....

- Patrouilles dans la montagne ariégeoise pour effrayer l'ours

Feux de broussailles ou explosions de pétards au milieu des pâturages: tout est bon pour les éleveurs de l'Ariège pour effaroucher l'ours qu'ils menacent d'un sort funeste si rien n'est fait pour protéger leurs brebis.

Une soixantaine d'éleveurs excédés par les attaques régulières de plantigrades dont ils se disent victimes depuis la sortie de l'hibernation au printemps, ont mené samedi à Saint-Lary une battue d'effarouchement censée éloigner les ours de leurs estives.

L'opération, à caractère symbolique, s'est déroulée dans le calme et était surtout destinée à alerter médias et pouvoirs publics quant à leur exaspération. Les «anti-ours» avaient dans leur grande majorité respecté la consigne de ne pas porter d'armes pendant cette battue dont ils reconnaissent eux-mêmes l'illégalité.

Les opérations d'effarouchement sont en principe menées par les agents de l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) sur décision de la préfecture.

Bâton de berger à la main, les éleveurs ont cheminé sur les sentiers forestiers pour monter jusqu'à l'estive du Barestet, un tapis herbeux et fleuri flanqué de sommets encore enneigés, où paissent pendant l'été un millier de brebis appartenant à différents exploitants.

Cloches de vaches, pétards, canons effaroucheurs d'oiseaux, il s'agissait de faire le maximum de bruit.

«Il y a un gros sentiment d'exaspération et d'abattement complet», commente Gérard Dubuc, maire de Saint-Lary et membre de l'Aspap, une fédération d'associations opposées à la présence de l'ours. «On voit aujourd'hui des éleveurs qui ne veulent plus monter aux estives, des pâtres qui découragés, stressés, abandonnent la profession. Trop c'est trop!».

Au milieu d'immenses sapins centenaires, trois carcasses de brebis gisent éventrées, dégageant une odeur nauséabonde.«Et voilà le travail», fulmine Jean-Luc Fernandes, président des chasseurs de l'Ariège, pour qui il ne fait aucun doute que l'ours est le coupable.

Selon l'Aspap, les attaques des ours sont régulières et leurs victimes se chiffrent par dizaines, alors que les troupeaux sont montés tardivement dans les estives cette année en raison de la neige tombée en masse durant l'hiver.

L'ours réintroduit à partir de 1996 ne subsiste plus en France que dans le massif pyrénéen, et l'essentiel des 22 plantigrades recensés vivent dans les Pyrénées centrales.

- «Espèce parapluie»

Les défenseurs de la biodiversité parlent d'une espèce «parapluie», qui, lorsqu'elle fait l'objet de mesures de conservation, protège de nombreuses autres espèces. Ceux qui sont hostiles à sa présence le considèrent comme une menace et un frein au développement économique. Ils dénoncent une volonté de voir les Pyrénées retourner à l'état sauvage au détriment des activités humaines qui ont contribué à façonner l'aspect actuel de la montagne.

«On dit à l’État: +soit vous les mettez où vous voulez, soit c'est nous qui nous en occuperons+», menace Bruno Besche-Commenge, porte-parole de l'Aspap.

«Les parcs électriques, les patous», gros chiens de montagne blancs utilisés pour protéger les troupeaux, «c'est du folklore, et au niveau humain, on ne sera jamais assez nombreux pour éviter les attaques», affirme l'éleveur Jean-Claude Pujol.

L'ours, «si je le croise en montagne, c'est lui ou moi», dit-il sans trembler.

Les défenseurs de l'ours ont immédiatement dénoncé cette opération, l'association Ferus demandant à l'Etat «une réaction rapide, active et sans équivoque en faveur de la protection et du maintien de l'ours en France». Selon l'association, «'entre 18.000 et 30.000 brebis meurent chaque année dans les estives des Pyrénées» de causes diverses, un chiffre à mettre en rapport avec les 272 victimes de l'ours officiellement recensées en 2012.

«Lorsque que les troupeaux ne monteront plus, c'est l'ours qui descendra», prédit lui, alarmiste, le vice-président PS du Conseil général de l'Ariège, Robert Zonch, commentant la battue.

L'élu, qui milite pour une « éradication de l'ours» dans ce territoire, a annoncé qu'un courrier serait adressé au président François Hollande pour réclamer le «cantonnement des ours sur les communes qui les ont souhaités», «l'autorisation du port d'arme pour les professionnels de la montagne» et une «vraie battue».

Source: 20minutes.fr / AFP du 27 juillet 2013

- A propos de "l'espèce parapluie"....

- Observation du Webmaster

Il est déplorable mais pas étonnant que le correspondant de l'AFP ne fasse aucune mention de la conférence de presse et du document sur les disfonctionnements de l'Etat depuis 1991 qui a été remis aux journalistes présents.

- Saint-Lary. Battue d'effarouchement de l'ours

Les éleveurs sont excédés par les attaques de l’ours sur les troupeaux en estives. L’ASPAP appelle à participer à une battue d’effarouchement ce matin à Saint-Lary. Les élus départementaux dénoncent avec force la présence des ours.

Coup de chaud dans les estives. Arrivés en altitude avec un mois de retard, les troupeaux sont la cible d’attaques d’ours (lire notre édition du 17 juillet). Les éleveurs, pâtres et bergers sont sur les nerfs. Certains ont décidé de ne pas monter cette année, un autre au moins de redescendre une semaine après être arrivés. Et puis, il y a les nombreux autres qui vivent très difficilement la situation. «Trop, c’est trop !» affirme l’association pour la sauvegarde du patrimoine d’Ariège-Pyrénées (ASPAP) qui appelle à participer à une battue d’effarouchement ce matin à Saint-Lary «pour repousser les prédateurs le plus loin possible des estives du Barestet et de l’Estremaille.» «Nous n’allons plus discuter: ce que l’état ne fait pas nous allons le faire nous-mêmes» affirment les militants de l’ASPAP. Une position dénoncée par l’association Férus qui demande «une prise de position ferme de l’état pour assurer la protection des ours.»

Ce matin, les militants de l’ASPAP devraient trouver à leurs côtés les élus locaux et départementaux très remontés sur le sujet. Hier matin, au conseil général, Augustin Bonrepaux, le président du conseil général, les députés Alain Fauré et Frédérique Massat, également présidente de l’ANEM, les conseillers généraux Christine Téqui et Robert Zonch, aux côtés de Claude Carrière, président de la fédération pastorale ont réaffirmé leurs inquiétudes. «La situation dans le Couserans est insupportable» a affirmé Augustin Bonrepaux pour qui «le seul projet c’est de sortir les ours.» La fédération pastorale de l’Ariège a recensé plus d’une trentaine d’attaques d’ours entre le 1er et 17 juillet. 79 brebis ont été retrouvées mortes dont 33 sont d’ores et déjà imputables à l’ours. Mais ce chiffre devrait évoluer puisque des dossiers sont à l’instruction à la commission d’indemnisation des dégâts des ours (CIDO).

- «Le Couserans n'est pas un sanctuaire»

«Nous n’accepterons jamais un Couserans sanctuaire» s’est enflammé Robert Zonch, conseiller général de Castillon où de nombreux passages d’ours et de dégâts sont signalés. «Certains éleveurs ont renoncé à monter en estives. D’autres sont redescendus. L’analyse est simple: quand les troupeaux ne monteront plus, c’est l’ours qui descendra aux abords des villages» met en garde Robert Zonch qui «accuse l’état de ne pas respecter une profession noble. L’état se doit aussi de respecter des populations qui n’ont pas voulu de l’ours.» Très remonté, Robert Zonch travaille avec les élus du Castillonais à une demande de battue à ours pour déplacer les ours ou les éradiquer…» Il n’exclue pas non plus de demander au préfet «un port d’armes pour les professionnels: bergers, peronnes chargées de l’entretien des sentiers.» Pour Claude Carrière, président de la fédération pastorale, «il y a un risque que la montagne se vide. Les jeunes qui arrivent ne résisteront pas. On met le pastoralisme et le tourisme à mal. Nous, nous demandons à vivre en paix. Les ours, on ne les a pas voulus, on peut les mettre à côté dans les communes qui les voulaient.» «La montagne ariégeoise doit être vivante et occupée» a plaidé Christine Téqui, la conseillère générale d’Oust qui s’est interrogée sur la pérennité des investissements consentis pour le pastoralisme et le tourisme. Faisant écho à la colère et au désespoir des pastoraux, elle a regretté que la mission de suivi de l’ours «était un peu juge et parti.» «Il faut arrêter d’être angélique» a ajouté Alain Fauré, député qui a mis en garde contre le danger de fermeture de la montagne si les troupeaux abandonnent le terrain. La députée Frédérique Massat également présidente de l’ANEM a rappelé que «la position gouvernementale avait évolué puisqu’on ne parle plus de réintroduction.» Les contacts noués au niveau parisien par les parlementaires ariégeois vont déboucher sur la visite la semaine prochaine de représentants des ministères de l’agriculture et de l’écologie pour une mission d’information sur le terrain. L’occasion pour les élus ariégeois de réaffirmer leur opposition à l’ours. Augustin Bonrepaux «craint la désertification de la montagne et ça, on ne peut l’accepter.»

- Les bergers d'Arréou portent plainte

La colère gronde sur l’estive d’Arréou où les bergers avancent la disparition de 36 brebis. Ils pointent des disparitions inexpliquées de 175 bêtes dans les 3 dernières années dont 92 pour la seule année 2012. Dans le sillage de Gérard Pujol, ils ont déposé, hier, une plainte en bonne et due forme à la gendarmerie d’Oust. En attendant éleveurs et bergers testent un dispositif préventif sécuritaire, qu’ils gardent secret.

Auteur: Arnault Paul
Source: La Dépêche du Midi du 27 juillet 2013