Cannelle, le dernier ours femelle des Pyrénées, est été tuée par un chasseur le 1er novembre 2004, le jour de la Toussaint. Comme certains vont au cimetière honorer la mémoire
de leurs morts, d'autres célébrent la disparition d'une ourse.
A chacun ses valeurs...
Mort de Canelle: Un collectif d'associations de défense de l'environnement célébrait hier soir sur la scène du théâtre Saint-Louis de Pau le premier anniversaire de la disparition du plantigrade
"La grande ourse est morte" est inscrit sur une banderole tendue sur la façade du théâtre Saint-Louis de Pau. Une toute petite centaine de personnes s'y est donné rendez-vous hier
soir pour célébrer l'anniversaire de la mort de la dernière ourse de souche pyrénéenne. Cannelle a été abattue, il y a un an sur les hauteurs d'Urdos.
Un collectif d'associations de défense de l'environnement, réuni autour d'André Cazetien, l'ancien maire de Mourenx et membre du collectif Ours, a tenu à marquer cette date.
"L'ourse Cannelle est devenue le symbole du combat que nous devons mener pour la compréhension et le respect de la diversité biologique de la nature dont nous faisons partie",
a-t-il expliqué. Pour l'occasion, il a prêté sa plume à l'interprète Jean-François Baby, qui a composé la chanson "Cannelle", jouée en ouverture et en fermeture de cette cérémonie
hommage. Il y fut question d'art: conteurs, musiciens, chanteuses ont animé la soirée.
Le botaniste Marcel Saule, auteur de "la Grande Flore illustrée des Pyrénées", a livré une fable autour de la mort de la "princesse des Pyrénées". André Cazetien a ensuite repris
le micro. Il a fait état des nombreux soutiens reçus: le navigateur-artiste Titouan Lamazou, Jean Ferrat, ou encore Patrick Poivre-d'Arvor. Avant de s'interroger sur "l'étonnant
silence des élus locaux et nationaux sur une question philosophique: le respect de la biodiversité".
Plainte contre la France.
Le porte-parole de la Sepanso Béarn s'est interrogé: "Cannelle est-elle morte pour rien?" Il a affiché sa volonté d'obtenir des territoires protégés pour l'ours, citant les exemples
italien ou espagnol. Ceci, avant de faire état de la plainte de la Sepanso contre la France auprès de la Commission européenne pour "l'extermination de l'ours pyrénéen".
Gérard Caussimont, du Fonds d'intervention éco-pastoral, a tenu à expliquer qu'en Béarn, "il est aujourd'hui difficile d'afficher son attachement à l'ours, notamment chez les
bergers. Certains subissent des pressions". Il a rappelé son point de vue: "Sans sursaut face à l'extinction de l'ours, on pourra alors dire que sa disparition a été voulue". A
propos de la réintroduction de deux femelles, il estime: "Cela s'appelle réparer ce que l'on a détruit. C'est la responsabilité de notre génération!", a-t-il conclu.
"La réintroduction, c'est réparer ce que l'on a détruit. C'est la responsabilité de notre génération"
Source: Sud-Ouest du 2 novembre 2005
L'ourse Cannelle a été abattue par un chasseur le 1er novembre dernier. Aujourd'hui même, aura lieu une reconstitution de cet événement, par le juge d'instruction chargé de ce dossier.
En même temps vient de paraître aux Editions Loubatières un livre "palidoyer pour Cannelle" écrit par Gérard Caussimont, qui se veut un cri du coeur d'un anturaliste qui voit comment notre "Amazonie pyrénéeenne "est menacée par les affaires des hommes. Gérard Caussimon est un spécialiste de l'ours brun pyrénéen, et l'un des inititateurs du suivi des populations en France comme ne Espagne. Professeur de lycée il est militant bénévole du Fonds d'intervention éco-pastoral Goupe Ours Pyrénées, une association de protection de la nature implantée dansle Béarn.
Un livre qui tente de répondre à toutes les questions que l'on se pose autour de l'ours, et qui affirme haut et fort que ce animal a bien sa place dans le massif pyrénéen.
Source: La Dépêche du Midi du 08/11/2005