Les Vautours s'attaquent au corps d'un accidenté en montagne au Pic du Midi d'Ossau

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Le vautour fauve, rapace nécrophage, ne fait pas la distinction entre un cadavre humain et un cadavre animal. Il est donc normal, même si cela choque, qu’il s’attaque au corps d’une personne morte en montagne. C’est la loi de la nature par ailleurs défendue par beaucoup de personnes se disant «écolos». Néanmoins, une interrogation peut exister dans le cas où l’accidenté n’est que blessé.
Les «spécialistes» nous disent que le vautour fauve peut s’attaquer à une bête en position de faiblesse. Une personne blessée n’est-elle pas dans ce cas ? Et ne parlons pas de celui qui aurait envie de faire la sieste….

- Pourquoi les vautours ont dépecé un corps

- La présence des vautours sur le corps du randonneur espagnol retrouvé mort dimanche dans la vallée d'Ossau (64) suscite le débat.

«Le pauvre gars qui a fait une chute ce week-end au pic du Midi d'Ossau a bien été dépecé par les vautours», nous alerte un lecteur. «Détail terrible, lorsque le corps du randonneur s'est écrasé à terre, une vingtaine de vautours se sont précipités sur sa dépouille», écrivions-nous effectivement dans notre édition de lundi. Une information que ne dément pas la préfecture. «Une enquête est diligentée par le PGHM d'Oloron», annonce Frédéric Loiseau, directeur de cabinet de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.

Cette affaire n'est pas sans rappeler la mésaventure subie par quatre randonneurs en Pays Basque il y a quatre ans. Le samedi 9 juin 2007, un groupe se promenait sur le Mondarrain, sur les hauteurs d'Itxassou. Dans la descente, l'un des marcheurs s'est effondré, victime d'une rupture d'anévrisme. En attendant les secours, les randonneurs ont dû lutter contre un groupe de vautours qui tentaient de s'approcher du cadavre. Ils ont dû faire de grands gestes pour effaroucher les charognards. « Il est certain que les oiseaux auraient attaqué le corps s'il s'était retrouvé seul », avaient déclaré les camarades du défunt. L'accident de dimanche dernier prouve sans doute qu'ils n'avaient pas tort.

- Un cap de plus

On est en train de franchir un cap de plus. Il va falloir réagir. Moi, j'aime bien faire la sieste quand je vais en montagne. Je ne vais plus oser le faire », craint ce randonneur. «Qu'arrivera-t-il au malheureux pris de malaise tout seul, ou qui se brisera les deux jambes et ne pourra plus bouger?» s'inquiète ce chasseur à la suite de ce qui est, selon eux, un changement de comportement de l'oiseau. « C'est un charognard. Il mange de la viande. En tout cas, le vautour ne s'est pas attaqué à une personne vivante. Et s'ils sont allés si vite, c'est qu'ils étaient vraiment affamés », constate ce militant d'une association environnementale bien connue, sous couvert de l'anonymat. « Mais n'oublions pas que c'est le comportement humain qui a modifié celui de ces rapaces, avec leur multiplication dans les élevages de porcs ou de poulets en Espagne », poursuit-il. «Quand les éleveurs ont dû faire appel à l'équarrissage à cause de la crise de la vache folle, tous ces vautours se sont retrouvés sans nourriture, ce qui explique qu'aujourd'hui ils sont affamés», rappelle-t-il.

- «Ça reste un nécrophage»

Véronique Zénoni, ancienne responsable des expertises vétérinaires pour les dégâts causés par les vautours dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, rappelle elle aussi que le vautour est nécrophage. Pour Gwenaëlle Plet, de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), les craintes du randonneur et du chasseur ne sont pas justifiées. « Lorsque vous faites la sieste, vous êtes vivant, vous respirez. Le vautour se nourrit de chair morte animale », affirme-t-elle. « En Inde, les cultures locales utilisent le vautour fauve pour nettoyer leurs cadavres parce qu'elles n'ont pas de bois pour les incinérer ou parce qu'elles sont sur de la roche et qu'elles ne peuvent pas les enterrer. » Pour elle, il n'y a aucun changement de comportement du vautour.

«Vous dites que les secouristes ont dû chasser les vautours. Mais il faut savoir combien de temps s'est écoulé entre l'alerte et leur intervention. Il n'y a pas de changement sur le régime alimentaire des vautours. Ils se nourrissent toujours de viande morte. Ça reste un nécrophage », insiste-t-elle.

Gwenaëlle Plet a travaillé sur les inventaires pour dénombrer les vautours fauves en 2006 et en 2007. « En 2006, on dénombrait 580 couples de vautours fauves. En 2007, on en a compté 525. En principe, un nouvel inventaire devrait être lancé en 2012. On verra si cette baisse se confirme », annonce-t-elle.

Auteur: Marcel Bedaxagar
Source: Sud-Ouest du 1 octobre 2011