De : "enoff" <enoff@wanadoo.fr>
Envoyé : vendredi 9 février 2001 13:54
Objet : réponse lettre N°2 En vallée d'Aspe
Tunnels et axes routiers.
La vie en Vallées du Carol et d'Ax. La bourse ou la vie?
Bien sur les tunnels restent très pratiques pour les automobilistes. Cependant,
depuis l'ouverture du tunnel du Puymorens chaque matin vers 5 heures, une
myriade de camions lancé à grande vitesse dans la nuit troublent le sommeil
des habitants de la vallée. Ces camions partent à vide vers le talc de Luzenac
ou vers les silos de la plaine de la Garonne.
Ils en reviennent chargés -même très très chargés- et ralentissent considérablement
la circulation des véhicules légers qui perdent le bénéfice illusoire d'un
tunnel réducteur de temps de route.
Les tunnels appellent inévitablement les camions. Nos routes de montagnes
qui traversent les villages et hameaux offrent une nuisance certaine et
des conditions de sécurité douteuses - cf. les villages de Porta, d'Enveitg
de La tour de Carol avec sa cour d'école en contre bas immédiat d'un virage
non calibré! et Ur, et Bourg-Madame qui devient CamionsCity! -.
Des aménagements sérieux s'imposent ou alors interdisons aux poids lourds
en transit de circuler les conditions de circulation n'étant pas conforme
à la sécurité des citoyens.
En vallée du Carol l'axe routier sert à la fois aux animaux d'élevage, aux
piétons qui traversent ou rejoignent un chemin de rando ou une gare, aux
enfants des villages, aux randonneurs en vélo, aux engins agricoles, aux
vacanciers automobilistes qui se baladent, aux automobilistes en transit
donc pressés, aux camions surchargés, aux motards, aux personnes âgées qui
vont faire tranquillement leur courses, aux camions d'essence d'Andorre
non dégazés véritables bombes roulantes...
Grande diversité de protagonistes et donc grands risques...
Il est vrai que les trains de marchandises sont devenus rares en vallée
du Carol et que le maïs ou le talc sont des denrées périssables qui ne peuvent
attendre et circuler à la vitesse du train... Quand au carburant qui monte
de Narbonne vers l'Andorre suivit de près par des automobilistes qui prendront
un malin plaisir de le redescendre, on nage en pleine irrationalité.
Que ne ferions nous pas pour quelques francs! Sur la route des cigarettes
et de l'alcool frelatés nous portons sans questionnement nos deniers et
notre caution au pays de l'argent sale et aux lois sociales si peu démocratiques.
Les habitants de Mérens ne sont peut-être pas des écologistes virulents
mais ils doivent être bien déçus de ne voir personne se battre avec succés
pour qu'un traitement convenable soit rapidement mis en place pour préserver
leur qualité de vie comme celle d'ailleurs de tous les habitants des vallées
traversées par un axe routier.
Ce mépris de la vie n'est pas digne d'une société moderne. En vallée du
Carol, des rencontres soutenus avec le préfet, le directeur des routes,
le ministre, n'ont rien donné quand à l'aménagement de l'axe routier. Le
citoyen, qu'il soit écologiste ou pas, ne peut qu'être désespéré devant
une telle attitude irresponsable. Certains, animés par une énergie
farouche expriment ce désarroi peut être maladroitement mais en tout cas
avec sincérité et générosité. Il est très probable que nos décideurs n'aient
pas une telle sincérité et un tel souci du respect de la vie.
Il n'est guère facile dans l'action d'être habitant en vallée, écologistes
ou non, sincère mais spolié, aimant la vie en montagne. L'énarque, élite
de la nation, objectivement alliés du CAC 40 et du pétro dollar a plus de
facilité à faire prévaloir ses objectifs même s'ils se retournent contre
le citoyen.
La devise des bandits de Grands Chemins n'est-elle pas: la bourse ou la
vie!
Pierre ENOFF.
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