Alors que se dévoilent les étapes du Tour de France 2008, que se termine le Grenelle de l'environnement et que la grogne persiste chez les éleveurs de montagne, la Préfète des Alpes de Haute-Provence déclare devant la Chambre d'Agriculture au sujet des Grands prédateurs: "On ne reviendra pas sur cette politique, tous ceux qui vous disent le contraire se bercent d'illusions". Il n'en fallait pas moins pour raviver les braises. La preuve!
Selon nos informations des éleveurs des Alpes envisagent de bloquer totalement le passage du Tour dans ce massif si le problème des grands prédateurs, notamment le loup, "n'a pas trouvé de solution durable et définitive avant son passage." Conscient du caractère impopulaire d'une telle mesure, "les éleveurs alpins veulent mettre les pouvoirs publics face à leurs responsabilités" selon ce qui nous a été rapporté de source associative et syndicale. Il s'agirait "d'actions dures encore jamais égalées". Mais il est également précisé qu'ils sont "prêts à discuter notamment avec Bernard Hinault, un éleveur qui connaît nos problèmes" tout en insistant sur le fait "qu'une discussion doit aboutir à des décisions."
Du côté pyrénéen, la situation n'est pas meilleure. Il a été clairement dit lundi après-midi que les éleveurs "retourneraient sur le terrain " sans qu'il ne soit précisé quelles actions. A l'issue du procès en appel de 10 éleveurs de l'Ariège, le leader de l' ASPAP et Président de l'ADDIP n'a pas caché ses intentions " nous en parlerons le moment venu mais nous ne resterons pas les bras croisés à attendre que tous nos troupeaux soient dévorés alors que des associations comme l'ADET et l'ACP encaissent et dilapident 300 000 Euros d'argent public pour rien. " Il semble en effet que les grands prédateurs, ours, loups et lynx ne soient pas qu'une question de maintien ou développement de la biodiversité mais surtout une affaire de business pour quelques associations au caractère idéologique. Plusieurs rapports d'inspection (finances et environnement) et parlementaires évoquent ouvertement le sujet.
Dans tous les cas, qu'il s'agisse des Alpes ou des Pyrénées mais aussi le Jura, les Vosges et le Massif Central dont on a vu les dirigeants syndicaux à la réunion de Paris le 10 octobre dernier à la FNSEA, le ton monte avec une exigence de "résultats avant le printemps et des garanties durables pour le prochain été". Les rencontres dans les Pyrénées, au sujet de l'ours, avec Nathalie Kosciusko-Morizet et "Alain Aubé, membre de son cabinet, qui devait rester sur place jusqu'à trouver une solution mais qui s'est très vite enfui vers Paris" ou d'un Grenelle de l'environnement dont "les consultations régionales ont laissé un goût amer" rien n'a changé depuis juillet dernier. Ce type de comportement "nécessite une réaction ferme" nous a-t-on précisé.
Dans l'immédiat, nous n'avons pas pu connaître avec précision les types d'actions envisagées. Mais une chose est certaine, la situation reste explosive.
Louis Dollo, le 25 octobre 2007
Les éleveurs ne perturberont pas le Tour même si à quelques endroits ils pourront faire connaître leurs revendications. "Le Tour est trop populaire pour qu'on le perturbe. Ce serait donner une mauvaise image."
Il n'y a donc pas d'inquiétude à avoir et il semble que ce soit une position durable.
Louis Dollo, le 10 mars 2008