Situation économique en montagne dans les Alpes

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"Dans le prolongement de la mission" qui a été confiée à Joël Giraud, député (PRG) des Hautes-Alpes, par le premier ministre "sur un acte II de la loi montagne et en tant que Président de la commission permanente du Conseil National de la Montagne", estime utile, avec Bernadette Laclais, députée (PS) de Savoie « d’alerter sur plusieurs points concernant l’économie de la montagne » le Premier Ministre. Sept points sont abordés dans cette lettre du 28 décembre 2015 et, à aucun moment, l’agriculture de montagne, fortement impactée, n’est mentionnée. Quant au loup et l'avenir du pastoralisme qui préoccupent particulièrement les éleveurs, notamment dans les Alpes du sud, il ne font pas partie de l'actualité des deux députés alpins.

Pour les deux députés alpins, seules les conséquences «météorologiques d’une extrême douceur» sur le tourisme ont droit de citer. Apparemment, l’économie montagnarde se limite au seul tourisme au point d’ignorer l’agriculture, notamment l’élevage, qui, manifestement n’a aucun problème dans les Alpes… et ailleurs.

Le premier point est, étonnament, les attentats du 13 novembre dernier constituent un problème quant au ressenti de sécurité par les touristes. Les Alpes ne sont pas les seules impactées. Devons-nous comprendre, que tout à coup, les acteurs du tourisme alpin prennent conscience qu’ils ont des concurrent européens?

Le second point est la douceur hivernale. C’est le problème de tous les massifs… et tous les pays alpins.

Le troisième point est l’avenir des offices de tourisme et la loi NOTRe…. Votée par les deux députés qui s’inquiètent. Il aurait peu-être fallu y penser avant.

Le quatrième point fait état du décret sur « les motoneiges et aux accès aux restaurants d’altitude ». Depuis le 14 septembre… fallait-il attendre les difficultés climatiques de cet hiver pour soulever le retard pris dans la parution du décret?

Le cinquième point concerne le démontage des pré-enseignes en application d’une loi de 2010…. Plus de 5 ans après, il est temps de solliciter la modification d’un texte…

Le sixième point concerne la garantie financière des opérateurs de tourisme, notamment les hôteliers, conformément à un décret de septembre 2015 avec pour conséquence une augmentation des tarifs et donc une perte d’attractivité des territoires de montagne. Il est étonnant que l’on découvre ces conséquences maintenant et qu’un décret ait été pris sans réflexion sur les conséquences. Sans parler que c’est l’ensemble de l’hôtelerie française et du tourisme qui est concerné. Pas seulement les Alpes.

Le septième et dernier point concerne tous les massifs et milieux ruraux, pas seulement les Alpes. En effet, en matière de services médicaux d’urgence héliportés (SMUH), une règle européenne impose d’avoir deux membres d’équipage par hélicoptère en plus de l’équipage médical à partir du 1er janvier 2016. On peut s’étonner d’une réaction aussi tardive d’un sujet datant d’octobre 2012 et traduite par une instruction ministérielle du 26 septembre 2014 d’autant que cette réaction ne semble pas totalement en adéquation avec celles de professionnels.

Et les préoccupations de l’agriculture de montagne?

Les deux députés alpins s’adressent à Manuel Valls «dans le prolongement de la mission… sur un acte II de la loi montagne» et pour Joël Giraud « en tant que président de la commission permanente du Conseil National de la Montagne ». Il s’agit d’alerter le Premier Ministre «sur plusieurs points concernant l’économie de la montagne».

Or, nous constatons que nous sommes en présence de deux élus de la montagne des Alpes qui ne semblent pas savoir que l’économie de la montagne ne se limite pas au tourisme mais inclus notamment une activité importante qu’est l’agriculture, en particulier l’élevage. De cet aspect économique, pas un mot, à croire qu’ils vivent sur autre planète.

Et pourtant, l’élevage de montagne est fortement fragilisé, par exemple avec:

Et pourtant, c’est grâce à l’élevage et l’action millénaire des hommes et leurs bêtes que nous avons la diversité des paysages que nous connaissons et qui attirent les touristes. C’est aussi grâce à ces éleveurs que s’est développé la biodiversité déclarée « remarquable » au point d’en faire des Parcs Nationaux et des réserves. Ce ne sont pas les mesures de protection sanctuarisées des Parcs Nationaux qui ont permis cette biodiversité contrairement à certaines affirmations. C’est aussi cette agriculture qui produit des produits de qualité appréciés notamment par les touristes. Ce n’est pas le tourisme qui permet ces produits. Mais il y a là une complémentarité des deux activités. C’est aussi grâce à l’élevage qu’il est possible de lutter contre les avalanches et les incensires…

Tous ces aspects liées à une activité économique impotrtante créant également du lien social par la vie dans les vallées sont toalement occultés. Pour les deux députés, et par voies de conséquence la commission permanente du Conseil National de la Montagne, l’agriculture de montagne n’existe pas ou, du moins, n’a pas de problème ni aucune difficulté.

Face à ce comportement, nous pouvons légitimement s’interroger: «que veut-on faire de ces territoires de montagne? » Et encore, « avez-vous demandez l’avis des populations locales?»

Mais peut être que Bernadette Laclais et Joël Giraud, associés dans d’autres structure à Europe Ecologie – Les Verts, militent en faveur du rewilding, c’est-à-dire l’ensauvagement des territoires comme cela a débuté dans la Drôme et donc espère le développement du loup et le départ des éleveurs de montagne?

Il faudra être très vigilant avec la prochaine loi montagne.

Louis Dollo, le 9 janvier 2016