- Présentation de "Franchir demain les Pyrénées"
- La carte des projets prioritaires fer et mer
- Ce que pense une chercheuse de la TCP
- La traversée des Pyrénées joue l'interactivité
- La réponse d'ACTIVAL le 18 avril 2006
- Une pétition contre la TCP
- Présentation de "Franchir demain les Pyrénées"
Comme pour l'ours, la Traversée Centrale des Pyrénées a des opposants et ses supporters. Si nous connaissons depuis longtemps les opposants avec ACTIVAL et No Pasaran nous avons enfin découvert des supporters au sein d'une association "Comité Traversée Centrale des Pyrénées". Gaston Fourcade préside aux destinés de cette association avec Ginette Faillières et Albert Danjau bien connu du milieu écologiste lourdais.
Pour le Comité TCP, les enjeux du développement durable, de la préservation de l'environnement et des patrimoines naturels sont des enjeux mondiaux donc des enjeux pyrénéens. Reste à savoir si favoriser la TCP sur des territoires et dans des vallées pas encore trop atteintes par la pollution et la détérioration des paysages c'est remplir ces trois conditions.
Le Comité TCP propose une exposition conçue en 2005 (que nous n'avons pas encore vu) "offrant aux citoyens une information et une réflexion sur l'impact des transports dans
l'espace régional et plus particulièrement sur le massif pyrénéen."
Cette exposition s'articule autour de 7 espaces:
- Vers la saturation
- L'accélération des échanges
- Mobilité: nuisances et dégradations
- Route, rail mer: avantages et inconvénients
- Les Pyrénées à l'horizon 2020
- Eviter la congestion
- Peut-on dissocier la croissance économique et celle des transports?
L'exposition sera ouverte au public du 19 au 27 avril prochain à la salle des fêtes (1er étage) de l'Hôtel de ville de Tarbes. Le financement de cette présentation est assuré par la ville de Tarbes qui fourni l'espace, le Grand Tarbes à hauteur d'environ 1000 euros et... Eurosud Transport, association financée par le Conseil Régional Midi-Pyrénées pour mener une opération de lobbying en faveur de la TCP
Pour apprécier la qualité de cette présentation et son objectivité, il faudra attendre le 19 avril. Néanmoins, il semble bien que l'exposé part du postulat de "saturation du trafic" déjà erroné puisqu'un rapport récent du Ministère des transports dit que "sur la période récente, le rythme moyen [de progression] est deux fois moins rapide, même si la progression est forte". Par ailleurs, rien ne nous permet d'apprécier les incidences de
- La nouvelle ligne à grande vitesse (GV) Figueras-Perpignan se prolongeant vers le couloir rhodanien et le Nord de l'Europe
- Doublement de la ligne sur la côte Atlantique par le Pays-Basque
- Le développement du cabotage et les possibilités d'accueil de Port 2000 au Havre pour dégager le Port de Sinès vers l'Europe du Nord et limiter le transit camion
- Les possibilités offertes dans quelque temps par les aménagements du port de Fos sur Mer dont les travaux devraient démarrer avant la fin de l'année avec la plate-forme logistique "Clesud" alliant mer, fer et fluvial
- La stabilisation du développement économique de l'Espagne dopé par son entrée dans l'Union Européenne avec une sous évaluation de la "pesetas" et l'apport des fonds structurels.....
Beaucoup d'inconnues et d'éléments nouveaux par rapport à une réflexion qui commence à dater (réalisation en 2005 sur des données antérieures).
Si cette exposition a le mérite de poser certains problèmes, il ne semble pas qu'elle aborde tous les problèmes et en particulier des questions qui nous concernent directement:
- Quelle est la part de décision des territoires? A quoi bon vouloir proposer au grand public des éléments de réflexion si par ailleurs les promoteurs du projet considèrent qu'une TCP est indispensable et dans la logique des choses? Voir à ce sujet certains propos tenus à Lannemezan vendredi soir au sujet de la TCP par la vallée d'Aure: "il faut débuter rapidement les études avant que l'opposition ne s'organise".
- Les Français, et plus précisément les Pyrénéens, doivent-ils se soumettre au dictat et à l'arrogance des aragonais pour assouvir leurs exigences de développement. Deux éléments
posent problème:
- L'Aragon crée une plate-forme multimodale à Saragosse et nous dit "il faut que la TCP arrive ici donc elle doit partir d'ici"
- L'arrogance du conquerrant qu'ils ont adopté l'an dernier dans les Pyrénées-Atlantiques lorsque la route du Somport s'est écroulée.
- Pourquoi venir polluer notre région au nom du "développement durable" pour seulement regarder passer des trains? Imaginer que le passage d'une ligne de chemin de fer créera des emplois c'est avoir une vision passéiste de ce type de travail et se transposer 50 ans en arrière. N'y a-t-il pas d'autres solutions de développement entre le Nord et le sud des Pyrénées que de vouloir à tout prix développer un moyen de transport dont les apports régionaux n'ont jamais été prouvés.
Au milieu de tout ceci, il faudra également analyser la part d'échanges inter-régionaux et la part de transit, ce qui semble ne pas apparaître clairement au travers des titres qui nous sont fournis. Il en est de même pour les chiffres transmis récemment par le Ministère des transports concernant la flotte de camions: "Le pavillon espagnol se situe largement en tête des pavillons assurant le transit par les Alpes, les Pyrénées ou le poste de Bâle. Alors qu'il comptait pour moins d'un quart en 1993, il atteint désormais 37%...." " ... le pavillon portugais double presque sa part en cinq ans..." "...dans le flux d'échange transpyrénéen, le pavillon espagnol confirme également son rang de premier pavillon. Six poids lourds sur dix sont espagnols"... "Il résulte de ces évolutions une détérioration du pavillon français...". (voir l'étude complète)
Lorsque l'on sait par ailleurs que le principal transporteur routier français est... la SNCF... tout se passe de commentaire!
La grande question qui n'est pas posé par cette exposition est donc: à qui profitera cette TCP?
Les bigourdans trouveront-ils la réponse?
L'histoire des Pyrénées est pleine de grands projets transpyrénéens qui n'ont jamais abouti, que ce soit pas chemin de fer ou par route et de réalisations abandonnées. Cette TCP aura-t-elle sa place sur une étagère de musée?
Auteur: Louis Dollo
Article paru dans Lourdes-Infos le 11 avril 2006 à l'occasion de la venue de l'exposition à Tarbes.
- Ce que pense une "chercheuse"
Pour la chercheuse au CNRS qui a participé à cette exposition, sans la TCP "les Hautes Pyrénes risquent de devenir une réserve d'indiens" mais la TCP est "un projet de ferroutage Saragosse - Toulouse"
Cherchez l'erreur..... ci-dessous.....
Observation:
Les hauts pyrénéens ont de fortes chances de ne se contenter qu'à regarder passer les trains. Quel avantage pour eux?
- La traversée des Pyrénées joue l'interactivité
En entrée de l'exposition "Franchir demain les Pyrénées", une corbeille de fruits illustre le marché des fruits et légumes. Dans cette première partie intitulée "Accélération des échanges", le visiteur est invité à reconstituer le puzzle de la Clio à partir des pièces fabriquées dans plusieurs pays européens. Puis, il s'agit de deviner quel est le plus grand pays touristique du monde entre la France, l'Espagne et les états-Unis. Via des panneaux (en français et en espagnol), des maquettes, des ordinateurs (proposant son et image), l'exposition est volontiers interactive, ludique. "Les contenus sont succincts, clairs. C'est très bien fait. L'exposition pourrait donner lieu à l'édition d'un petit livret que l'on pourrait diffuser dans les mairies, les écoles, etc.", apprécie Dominique Vivier, chercheuse au CNRS. Elle travaille sur les "Eurocorridors" et suit le projet de la Traversée centrale des Pyrénées (TCP) depuis six ans. "Tous les élus la veulent mais ils refusent qu'elle passe dans leurs vallées. Pourtant, l'Aragon et les Hautes-Pyrénées risquent de devenir des réserves d'Indiens. A Saragosse, la plate-forme pour un projet de ferroutage Saragosse-Toulouse existe déjà." En matière de TCP, la chercheuse prône la solution du ferroutage.
Car, comme l'explique un panneau de l'exposition, le trafic routier transfrontalier France-Espagne a explosé. Un camion et trois voitures franchissent les Pyrénées toutes les deux secondes. Un jeu propose de planter des drapeaux sur les points de passages afin d'apprécier la densité du trafic. Le visiteur est ensuite invité à visualiser les zones d'ombre ou de saturation du trafic en appuyant sur un bouton.
La visite se prolonge par le projet de tunnel ferroviaire sous le Vignemale. Un autre point évoque la pollution liée au gaz d'échappement.
L'évolution du paysage et la transformation de l'habitat et des infrastructures après la construction d'une voie rapide.
Un autre panneau compare les avantages et les inconvénients de la route, du rail, de la mer.
A la fin de l'exposition, le visiteur est invité à répondre à une enquête et à donner son avis sur l'exposition. "Elle ne repose pas que sur la Traversée centrale des Pyrénées. Elle évoque les problèmes de fond, n'apporte pas de réponse mais propose des bases de réflexion, loin de toute polémique", explique explique Ginette Faillières, secrétaire du comité TCP, organisateur de l'exposition.
Auteur: Thierry Jouve.
Source: La Dépêche du Midi
L'exposition est visible à La Mairie de Tarbes jusqu'au 27 avril 2006
- Une pétition contre la TCP
Dans le hall de la mairie de Tarbes, quatre panneaux de l'Association contre le tunnel inutile dans les vallées d'ailleurs et du Lavedan (ACTIVAL), intitulés "S'affranchir des idées reçues sur le franchissement des Pyrénées". Sur une table, le visiteur peut se procurer un document dans lequel l'association décline les dix raisons pour lesquelles il convient de se mobiliser contre la TCP. On peut aussi s'y procurer le manifeste contre le projet de tunnel sous le Vignemale.
L'association propose aussi de signer une pétition contre la TCP.
Gérard Trémége, maire de Tarbes, est le premier à l'avoir signée.
Observation:
Le Maire de Tarbes n'est pas seulement Maire. Il est aussi un observateur et acteur attentif et particulièrement bien placé de l'activité économique de Tarbes et des
Hautes-Pyrénées. Expert comptable depuis plus de 30 ans à Tarbes, ancien Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie, il avait, dans un premier temps, au titre de la CCI
était favorable à un tel projet.
Au fur et à mesure que les idées du projet avancent et des voix nouvelles expriment des avis divergents, il a, lui aussi, évolué et conclu que la TCP n'était pas une bonne chose
pour Tarbes et le département.
L'évolution de Gérard Trémège et les incohérences du dossier devraient inciter ceux qui y sont encore favorable à une certaine réflexion.