Chiens de Protection des Troupeaux et Usagers de la montagne, randonneurs, touristes, cyclistes, vtt....

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Les conflits entre usagers de la montagne et éleveurs se multiplient. Le problème? Les chiens de protection des troupeaux généralisés sous le nom de Patou (1). Des chiens qui mordent, s'en prennent aux randoneurs et touristes qui déposent des plaintes..... L'incompréhension totale entre bergers et randonneurs conséquence de l'incompétence et des délires écologistes qui occasionnent des procédures judiciaires au détriment de ceux qui travaillent et louent et entretiennent un espace pour les plaisir des touristes. Un comble!
La fonction première de ces chiens de protection n’est pas de faire joli dans le paysage pastoral. Leur rôle est de protéger le troupeau de tous intrus pouvant constituer une menace. Il ne distingue pas le randonneur d’un autre chien, d’un loup ou d’un ours. Il ne connait qu’une chose: le troupeau et ses brebis auquel il s’assimile. Un troupeau étant par définition en liberté, le chien l’est aussi. Même derrière une clôture, comme cela est souvent le cas en plaine ou dans les basses vallées, le chien saute pour s’opposer à l’approche d’un intrus. Il joue son rôle de protecteur. Il est en action de travail. Néanmoins, ce n’est pas un molosse dangereux. Il peut être abordé en prenant certaines précautions.
(1) On donne souvent à tort le nom de Patou à tous les chiens de protection des troupeaux. Il ne devrait être employé que pour le "Montagne des Pyrénées", grand chien blanc assurant la protection. D’autres races assurent cette protection mais ne sont pas des Patou

- Comprendre la présence des Chiens de Protection Louis Dollo, le 15 octobre 2013

Pour comprendre la présence ou nom du chien de protection et les pratiques pastorales qui vont avec, il faut connaître un minimum l’évolution histoire complexe trés différente d’un massif à l’autre, d’une vallée à l’autre mais en aussi en fonction des races et du milieu.
Dans les Pyrénées, les éleveurs ont toujours refusé l’ours, son introduction et l’argent qui va avec. De ce fait, il y a peu de chiens de protection, peu d’ours, peu de conflits. Dans les Alpes la situation est différente. A la fin des années 1990 les syndicats alpins optent pour une cohabitation et prenne pour argent comptant le principe de l’arrivée naturelle du loup. Donc, acceptation d’une situation. La protection des troupeaux devient une évidence. Il n’est pas obligatoire selon que l’on se trouve en zone loup ou non. Tout est question d’indemnisation des prédations. Et petit à petit, les bergers s’équipent.

- Les Bergers sont chez eux

Le peuple «premier» des montagnes sont les bergers. Sûrement pas les randonneurs et autres acteurs de loisir. Ce sont eux qui qui ont ouvert les chemins, les paysages en conduisant leurs troupeaux. Ils sont à l’origine des premiers habitats de montagne. Ils ont fait la vie des montagnes depuis plus de 6000 ans.
Aujourd’hui, ils perpétuent cette vie en s’étant, petit à petit, adaptés aux contraintes de la modernité.

- Modernité dans la Tradition

Contrairement au commerce et l’industrie où il suffit de casser pour reconstruire un outil nouvelle génération, l’évolution du pastoralisme est moins évidente et parfois plus long. Il fait appelle à deux contraintes: le vivant, c’est-à-dire le troupeau qui ne produit qu’une fois par an et le milieu et ses contraintes physiques et climatiques qui ne changent pas.
Au cours des millénaires les races ont évolués pour s’adapter à un milieu spécifique selon les régions en même temps que les pratiques et les spécialisations (viande ou laitier). Des pistes, des routes ont vu le jour et la voiture a remplacé l’âne et le mulet. Les cabanes ont dû suivre l’évolution du confort, etc…. Dans le même temps, ces mêmes bergers se sont débarrassés d’une contrainte coûteuse pour leur activité, les grands prédateurs ours, loups et lynx. C’est ainsi que nous passons du 19ème siècle au 21ème siècle.

- Siècle des loisirs

Fin du 20ème et début du 21ème siècle, contrairement à toute attente des années 1970, le pastoralisme subsiste. Il résiste aux grandes idées de production massive et industrialisée hors sol. Mieux encore, la qualité de ses produits est valorisée. Ses pratiques collent avec les idées de développement durable qui émergent à la Conférence de Rion puis le Grenelle de l’Environnement. Mais un gros problème apparait dans les années 1990: l’ours et le loup. Avec cette apparition, manifestement artificielle, issue de la volonté de quelques hauts fonctionnaires porteurs d’une idéologie sectaire, se développe également les loisirs de pleine nature avec de plus en plus de touristes en montagne alors qu’il y a moins de bergers et qu’apparaissent, sans aucune préparation préalable des grands prédateurs.

Les écologistes créent les conflits

Le problème n’est pas la cohabitation entre bergers et pastoralisme d’une part et acteurs des loisirs de nature de l’autre mais entre chiens de protection, conséquence de la présence de grands prédateurs, d’une part et les consommateurs de loisir mal informés de l’autre. Personne n’a jamais informé les touristes, et les pratiquants de sport de nature. Ni les fédérations sportives, ni les offices de tourisme. Pire encore: il n’existe aucun module de formation dans ce domaine pour l’obtention des brevets d’état et/ou fédéraux. On laisse planer l’idée que la montagne appartient à tout le monde. Erreur historique fondamentale. Depuis 1789 tous terrains a un propriétaire. Les bergers sont soit propriétaire, soit locataire de l’espace dans lequel ils évoluent. Le randonneur est un usager à titre gratuit qui traverse le terrain d’autrui. Le berger et l’éleveur sont des professionnels qui travaillent pour produire et vivre. Le randonneur et là pour son loisir et lorsqu’il s’agit d’un professionnel du type accompagnateur, il est un professionnel mal formé dans ce domaine qui exerce son activité professionnel rémunérée sur un terrain sur lequel il n’a aucun droit.
Le conflit est bien réel puisque des actions judiciaires sont engagées. Quelles solutions pour les éviter? Faire ce qui ne s’est jamais fait: mettre les acteurs et uniquement les acteurs autour de la table c’est-à-dire d’un côté les éleveurs et de l’autre les acteurs du tourisme. Ceci exclue tout intermédiaire tel que les associations écologistes qui n’ont ni légitimité ni compétence pour discuter de ces sujets. Quant aux CDESI (Commission Départementale des espaces, sites et itinéraires), le constat de leur néant dans ce conflit n’en fait pas une structure de dialogue adaptée.

- Liens à consulter


- Un "Patou" mord un randonneur: le berger devant le tribunal!

Dans les Pyrénées, il nous est régulièrement expliqué que la présence du chien de protection (Patou ou Pastou) est la solution à beaucoup de problèmes si ce n'est Tous les problèmes liés aux attaques d'ours.
Par la même occasion, il nous est expliqué par les associations de défense de l'ours et les services du Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable que la présence de l'ours est une chance économique pour nos régions. Cette présence peut attirer des touristes à qui sait faire la promotion "adaptée".
Dans les Alpes; les recommandations que nous connaissons (chiens, gardiennage, clôtures) sont des obligations pour lutter contre les prédations de loups si l'éleveur veut être indemnisé. Ils ont donc une expérience que nous n'avons pas dans les Pyrénées.
Mais quelle expérience, comme vient d'en faire les frais un éleveur de la Savoie.
Son chien de protection Patou est accusé d'avoir mordu un randonneur.
Drame!
Selon la justice qui a poursuivi l'éleveur, nous pouvons comprendre que ce n'est pas au randonneur de prendre des dispositions mais à l'éleveur et surtout au berger qui doit, non seulement garder les moutons mais aussi le chien et surveiller l'évolution des randonneurs.
Nous avons pu nous procurer la convocation au tribunal de Bernard Dinez sur laquelle étaient mentionné les chefs d'accusation qui lui sont reprochés (extrait).
"... d'avoir à Sollieres-Sardières (73), le 5 juin 2006, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou les règlements, causé à Lambert Stéphane une atteinte à l'intégrité de sa personne, sans qu'il en résulte d'incapacité totale de travail."
Jeudi 26 octobre 2006, l'éleveur se retrouvait donc devant le tribunal.
Le Dauphiné Libéré fait un compte rendu de cette affaire:

- L'animal avait mordu un randonneur: Les chiens patous dans l'enclos judiciaire

Aucun aboiement n'est venu troubler la sérénité des débats présidés, hier après-midi, par le juge éric Martinville. Les Patous qu'avait amené, avec elle, la délégation du Syndicat ovin de Savoie sont restés bien sages, à l'extérieur de la salle d'audience.
Leurs maîtres, un peu moins. Ils ont parfois grondé lorsque certains aspects du dossier étaient évoqués.
Les Patous considèrent les troupeaux comme les leurs et les protègent, la profession fait de même avec ses membres. "La personne qui porte plainte dit qu'elle veut pouvoir se promener partout, sans contrainte, comme avant", constate Hubert Covarel, président du Syndicat Ovin de Savoie." Nous ne sommes pas d'accord ". Puisque le loup est là, il faut que tout le monde en prenne son parti, et tienne compte de ce qui est fait pour en protéger les troupeaux...
"Ce n'est pas fautif d'avoir un patou, puisque c'est obligatoire"
En fait, l'accusation et la défense sont presque sur la même longueur d'onde. Le procureur de la République Henri-Michel Perret est venu lui-même, ce qui est rare devant le tribunal de police, représenter le ministère public, avec une grande modération.
"Cette affaire est emblématique, assure-t-il, elle est l'occasion de résoudre une fois pour toutes la question de la responsabilité du berger".
Pour le procureur, la présence en alpage de chiens Patous est une tentative imposée par l'état lui-même pour ménager l'équilibre entre préservation d'une espèce protégée (le loup) et poursuite de l'activité pastorale.
"On ne peut imposer aux bergers d'être tout le temps avec leur troupeau", reconnaît-il.
Bernard Dinez, de fait, était absent, lorsque le lundi de Pentecôte, un de ses chiens a "pincé" le mollet de Stéphane Lambert.
C'est la preuve que l'équilibre n'est pas parfait, d'ailleurs la victime n'est pas la première. Les autres randonneurs mordus ne sont pas allés jusqu'à la phase judiciaire, les assurances ont pris le relais. Pour qu'il y ait condamnation pénale, souligne Henri-Michel Perret, il faut qu'il y ait faute, et caractérisée. Et "ce n'est pas fautif d'avoir un Patou, puisque c'est obligatoire".
Cela ne l'empêche pas de se questionner sur les faits eux-mêmes. La clôture était-elle assez haute? La victime, au contraire, est-elle "allée elle-même au-devant de sa mésaventure", d'autant qu'elle fréquentait pour la troisième fois le même secteur et que le Patou l'avait vue à chaque reprise? Il laisse au tribunal le soin d'apprécier les faits en limitant ses réquisitions, si culpabilité devait être reconnue, à une amende de 500€ avec sursis.
Me François Bern proteste pour la forme: "On ne résoudra pas le problème en augmentant la taille des clôtures de 10 centimètres".
D'ailleurs, souligne Bernard Dinez, les siennes sont du modèle préconisé par la préfecture, et inscrit dans le contrat qui le lie à l'état, qui lui accorde des subventions en échange des mesures de protection qu'il met en place.
"On réclame à cor et à cri la sauvegarde du loup, sans avoir conscience de ce que cela implique", estime le défenseur. Le tribunal dira le 2 novembre si la liberté du randonneur doit rester totale, ou s'il doit lui aussi, par la prudence, prendre sa part de la protection de l'environnement montagnard qu'il est venu admirer.

Auteur: Frédéric THIERS
Source: Le Dauphiné Libéré du vendredi 27 octobre 2006
Ndr: Compte rendu de l'audience du tribunal de police de Saint-Jean de Maurienne du 26 octobre 2006

Pour le contexte général, d'après le secrétaire général de la FDSEA de Savoie, il y a déjà eu plus de 100 plaintes de déposées dans ce seul département en moins de 4 ans et c'est la première qui vient devant le tribunal ou l'accusé (éleveur) a pu apporté la preuve qu'il ne fait qu'appliquer les préconisations de la préfecture et des ministères. Donc ce n'est pas lui le responsable.
Attendons la décision du Tribunal le 2 novembre prochain qui pourrait bien faire jurisprudence à défaut de législation sur le sujet.

- Défaut de législation?

Et oui! Les chiens de protection au milieu d'un troupeau ne font l'objet d'aucune législation spécifique. Ils peuvent parfaitement être considéré comme étant en divagation.
Comme pour beaucoup d'autres choses en matière de cohabitation hommes / grands prédateurs, rien n'est prévu, rien n'est pensé. une preuve supplémentaire de l'incompétence des services du ministère de l'écologie qui agissent plus en fonction de sentiments, ressentis, idéologie, dogmatisme et parfois sectarisme qu'en fonction de la réalité du terrain à étudier et analyser directement avec les acteurs concernés.

- Compte rendu du délibéré

Relax pour le berger. Les patous pourrons continuer de protéger les troupeaux
Mais 150 euros de dommages et intérêts a verser au randonneur à titre de préjudice (100€ pour les dommages matériels + 50€ pour dommage moral).
Où est la logique dans cette affaire?
Il y a faute ou pas faute? S'il n'y a pas faute (relaxe) pourquoi payer pour le préjudice? Et pourquoi le randonneur n'a pas fait de déclaration d'assurance pour couvrir cette partie civile?

- Un chien Patou mord un promeneur: l'éleveur du troupeau ovin relaxé

Un éleveur ovin de Sollières-Sardières (Savoie), poursuivi par un promeneur qui avait été mordu par un chien de race Patou, alors qu'il était à proximité du troupeau, a été relaxé jeudi par le tribunal de police de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie).
Le tribunal a néanmoins jugé la constitution de partie civile du plaignant recevable, et lui a octroyé 150 euros de dommages et intérêts, dont 100 euros pour le préjudice matériel et 50 euros pour le préjudice moral subi. Il avait été mordu devant ses enfants, alors qu'il fréquentait pour la troisième fois le secteur dans lequel se trouvait le chien gardant le troupeau.
Le tribunal a jugé qu'il n'y avait pas de faute pénale, conformément aux réquisitions du ministère public pour lequel "ce n'est pas fautif d'avoir un patou, puisque c'est obligatoire".
La présence de chiens Patous, qui est recommandée par les autorités, permet de défendre les troupeaux face au loup, une espèce protégée.
Le président du Syndicat ovin de Savoie, Hubert Covarel, qui était présent à l'audience fin octobre avec une délégation d'éleveurs, avait déclaré:
"la personne veut pouvoir se promener partout comme avant, sans contrainte. Nous ne sommes pas d'accord, le fait que le loup soit là, change la donne et le promeneur doit en tenir compte".
Le randonneur avait été mordu le 5 juin par le chien mais n'avait pas subi d'incapacité temporaire de travail.

Source: Le Monde du 2 novembre 2006

Un Promeneur mordu par un chien Patou...

Le randonneur a porté plainte. Une affaire insolite examinée par le tribunal de police de Saint-Jean-de-Maurienne
Le 05 juin 2006, un promeneur a été mordu par un "Patou", un chien de berger, alors qu'il se trouvait à proximité d'un troupeau sur la commune de Sollières-Sardières, en Savoie. Le promeneur a porté plainte et l'affaire a été examinée par le tribunal de police de Saint-Jean-de-Maurienne. Le jugement a été rendu le 02 novembre 2006
Le promeneur, mordu devant ses enfants, n'a pas subi d'incapacité temporaire de travail. Jamais la justice ne s'était prononcée sur ce type de dossier. Pourtant, de nombreuses plaintes ont été enregistrées ces dernières années. Le jugement était très attendu. Le tribunal de police a jugé qu'il n'y avait pas de faute pénale, conformément aux réquisitions du ministère public. Le propriétaire du chien a été relaxé sur le plan pénal. En relaxant Bernard Dinez sur le plan pénal, le juge a estimé qu'il n'avait commis "aucune violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence prévue par la loi ou le règlement". En revanche, sur le plan civil, le propriétaire du chien est reconnu responsable des dommages causés par le Patou. Il a été condamné à verser 150 euros de dommages et intérêts à la victime. Les organisations professionnelles sont scandalisées. Ce jugement renvoie dos à dos les différents usagers de la montagne: il rappelle aux randonneurs qu'ils doivent respecter les recommandations de prudence quand il traverse une zone occupée par des troupeaux. Par ailleurs, il signifie à l'éleveur ses responsabilités quant au comportement de son chien...

Source: France 3 Rhone-Alpes - Auvergne du 3 novembre 2006

- L'éleveur de Montsapey relaxé

L'éleveur du Monsapey qui faisait l'objet de poursuite spudiciaires pour divagation de chien Patou vient d'être relaxé. En vidéo sur France 3 Alpes.

- En Savoie, les patous, chiens de berger, croquent du randonneur

Il n'était pas venu depuis quinze ans en Haute Maurienne (Savoie) et, lors de sa première balade, le 15 juillet, sur un chemin très fréquenté du parc national de la Vanoise, Jean-Luc Renaud, 55 ans, est "tombé des nues avec le patou". Cet enseignant de Chartres (Eure-et-Loir) s'est fait mordre à huit reprises, depuis les mollets jusqu'aux épaules, par trois chiens de montagne des Pyrénées qui se sont précipités sur lui.
De tels incidents se multiplient sur les estives savoyardes depuis que les éleveurs s'équipent en moyens de protection pour faire face à la présence du loup. Le nombre de patous est estimé à 200 dans le département, à raison de deux au minimum pour un troupeau de 150 têtes, et leur nombre ne fait qu'augmenter avec l'extension de l'aire de colonisation du loup.
"La contrainte est assez simple, il y a des endroits où l'on ne va plus", reconnaît Damien Soyard, fondateur d'Oxygène Aventure à Lanslevillard. "Je préfère ne pas y emmener mes clients pour éviter tout problème et toute crainte."
L'agression d'une randonneuse, le 28 juillet, a conduit le maire de Termignon, Jack Pinson, à prendre un arrêté obligeant l'éleveur à retirer ses chiens de l'alpage.
"Les chiens posent problème, mais ce n'est pas la faute des éleveurs", souligne la fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de la Savoie. Dans un communiqué publié le 31 juillet, la FDSEA estime que "la responsabilité est celle de l'Etat (...), qui impose des soins palliatifs sans en mesurer toutes les conséquences".

- Fichier Généalogique

C'est aussi vers l'Etat que se tournent les professionnels du tourisme. Claude Ponson, directeur du développement à l'agence touristique départementale de la Savoie, a ainsi adressé, en son nom propre, un courrier au ministre de l'agriculture, Michel Barnier, et suggère de retirer les patous des alpages.
Les éleveurs sont moins convaincus. La présence des patous, associée à celle d'un berger et au regroupement nocturne des moutons, a fait la preuve de son efficacité: il y a moins de victimes par attaque de loup. Encore faudrait-il disposer de chiens de qualité. La technique de protection des troupeaux par les patous était complètement méconnue - en dehors des Pyrénées - il y a moins de vingt ans. Et les éleveurs savoyards, confrontés à une gestion totalement nouvelle de leur cheptel, sont souvent désarmés.
Un fichier généalogique national des chiens de protection permettrait d'identifier les bonnes lignées. Annoncé pour fin 2007, il n'est toujours pas opérationnel.

Auteur: Nathalie Grynszpan
Source: Le Monde du 8 août 2008

- Quelques précisions....

Que la présence d'un ou plusieurs Patou limite les attaques de loup et éventuellement d'ours, c'est possible. Mais tout dépend de la qualité du chien. Et ça on ne peut le savoir qu'après que le troupeau et son Patou aient été confrontés à la réalité.
Par contre un chien efficace peut l'être également contre un randonneur qui se positionne en intrus au milieu du troupeau. Et c'est là que débutent les problèmes. Un chien gentil avec les randonneurs pourraient bien être inefficace avec un grand prédateur. Et c'est bien là tout le problème.
Une région à fort développement pastoral verra accroitre les risques liés aux Patou pour les randonneurs et donc le tourisme. Faut-il faire, pour autant, un choix entre pastoralisme et tourisme? A priori non. Ces deux activités peuvent être complémentaires. Le pastoralisme servant à entretenir les terrains et les paysages parcourus par les troupeaux. Néanmoins, certains maires des Alpes ont interdits les chiens de protection. De ce fait, les bergers se placent hors protocole ours en cas d'attaque et peuvent perdre des avantages non négligeables tels que celui prévu d'autodéfense et de tir.

- Quelle solution?

Difficile à trouver.
En fait, préserver l'ours ou le loup au nom de la biodiversité est peut-être une bonne chose. Mais faut-il aussi que les troupeaux soient protégés car, eux aussi font partie de la biodiversité et son utiles voir indispensables au maintien de celle-ci dans les montagnes. Le problème c'est que la problématique des grands prédateurs est analysée par des personnes qui n'ont aucune connaissance de la culture, la sociologie et l'histoire des territoires concernés. Ces protagonistes des grands prédateurs se basent sur le principe du "Tout Sauvage" donc l'abandon rapide du pastoralisme et, par voie de conséquence, les patous. Pour eux, le problème est plus pastoralisme ou prédateurs et ils optent pour les prédateurs en priorité.
Il y a donc une opposition totale entre deux visions de la nature, celui des environnementalistes et celui des éleveurs de montagne.

Louis Dollo, le 10 août 2008

- Ne marchez pas dans les pas d'un patou

Le chien des Pyrénées qui protège les troupeaux des ours et des loups a attaqué des randonneurs en Savoie.
Les Patous ne seraient-ils pas aussi bonne pâte que cela? Cet été, les arrière-petits cousins savoyards des gros chiens blancs des Pyrénées ont failli à leur bonne réputation.Le 28 juillet dans le parc de la Vanoise, trois d'entre eux se sont jetés sur une randonneuse, lui ont labouré le corps de leurs crocs, l'ont traînée sur plusieurs mètres et ont laissé la malheureuse dans un sale état. Elle s'en tirera avec 52 points de suture. Cette attaque en règle fait suite à d'autres agressions subies par deux autres randonneurs, au point que le maire de la commune a dû prendre un arrêté pour obliger les propriétaires des chiens à laisser ces derniers en observations chez un vétérinaire.
Depuis, les randonneurs sont invités à se méfier de ces bons gros toutous qui n'ont de gentil que l'air.
Nadine Laffitte, éleveuse dans les Hautes-Pyrénées prend la défense des animaux qu'elle connaît le mieux, qu'elle câline dès la naissance et qui lui rendent l'affection qu'elle leur porte: "Les chiens incriminés dans ces agressions sont des chiens de travail. Ils appartiennent à des lignées qui ne sont pas sociabilisées du tout."

- Dissuasion

Elle explique que les chiots de Savoie sont enlevés à leur mère très jeune: "Ils ont à peine 5 semaines et sont placés en bergerie très tôt aussi ils n'ont de contact qu'avec les moutons et le berger et se méfient de toute autre personne"
Originaires des Pyrénées, les patous (du vieux français "pastre": berger) , protecteurs des troupeaux contre les prédateurs, représentent-ils une menace pour les randonneurs? Les éleveurs du chien des Pyrénées nuancent leur propos en précisant" qu'ils ne sont pas élevés pour l'attaque mais pour la dissuasion". Mais ils rappellent que le chien exerce le métier de gardien de troupeau et que dès qu'il sent un danger il s'interpose entre l'intrus et le troupeau en aboyant.
Même si les Patous dans les Pyrénées restent peu nombreux en dehors des Pyrénées-Atlantiques (Ils reviennent très cher à un éleveur qui cependant bénéficient d'aides pour les acquérir), il faut éviter de tenter de les approcher et il faut descendre de son vélo si l'on se balade à VTT, car toute agitation peut être interprétée comme une agression.

Auteur: Martine Cabanne
Source: La Dépêche du Midi du 25 Août 2008

La conduite à tenir face à un chien de protection

- Patous et Loups: Le conseil municipal de Modane en appelle à l'état

S'estimant très régulièrement "pris à parti par les éleveurs, les touristes, les professionnels de la montagne et les habitants", en raison du comportement des patous en alpage, les élus modanais ont pris une délibération cette semaine pour demander à l'état de clarifier la situation "pour permettre le tourisme et le pastoralisme", ainsi "qu'une clarification des responsabilités de chacun".
Une délibération motivée par la grave attaque dont a été victime une randonneuse en Haute-Maurienne en début d'été, mordue par un patou, mais aussi par une multitude de réclamations revenues aux oreilles des élus. Le conseil municipal et le maire Jean-Claude Raffin ont annoncé que d'autres décisions plus véhémentes pourraient suivre.

Source: Le Dauphiné Libéré 73A du 30/08/2008

- Encore une procédure judiciaire...

La Famille Gros (Anne Marie, Olivier, René) est convoquée au Tribunal de Police de Saint-Jean-de-Maurienne"pour avoir laissé divaguer un chien de la race "patou".
Les syndicats d'éleveurs de la Savoie et l'association du Grand Charnier appellent à la mobilisation. Ils attendent de nombreux participants avec leurs chiens pour les soutenir la famille.
Rendez vous devant le Tribunal de Police de Saint-Jean-de-Maurienne le jeudi 25 septembre 2008 à 13h30
Affaire à suivre...

Source de l'info: La Lettre Ovine, journal du Syndicat des éleveurs de Moutons de Savoie - 40 rue du Terraillet 73 190 Saint Baldoph - Tel: 04 79 26 44 17

- Manifestation contre le loup et les pousruites contre un éleveur à Saint-Jean-de-Maurienne

Ce jeudi après-midi, quelques dizaines d'éleveurs ovins de Savoie et de l'Isère ont accompagné devant le tribunal d'instance de Saint-Jean-de-Maurienne un troupeau de quelque 700 moutons.
Ce troupeau, appartenant à un éleveur de Bramans, en Haute-Maurienne, a subi plusieurs attaques de loups ces jours derniers et doit être rapatrié, avec un mois d'avance, vers un alpage plus protégé.
Parallèlement comparaissait devant le tribunal de police un autre éleveur, René Gros, d'Aussois, dont un chien de protection des troupeaux avait mordu, au mois de juin, une gardienne de refuge.
Le jugement a été mis en délibéré au 27 novembre.
Hubert Covarel, président du syndicat ovin de Savoie, insiste sur le paradoxe entre l'obligation de protection mise à la charge des éleveurs s'ils veulent être indemnisés en cas d'attaque de leurs troupeaux, et le fait qu'ils soient cités en justice lorsque ces mêmes chiens mordent des humains.

Auteur: Frédéric Thiers
Source: Le Dauphiné Libéré du 25 septembre 2008