Incendies dans les Pyrénées en 2002: incompétence médiatique

- Incendies en série dans la chaîne pyrénéenne

Les feux d'écobuage allumé par des agriculteurs afin de fertiliser les terres ont ravagé des milliers d'hectares dans la chaîne pyrénéenne au cours du week-end et faisaient toujours rage hier soir.
Plus d'une dizaine de personnes ont été interpellées dans les quatre départements pyrénéens pour avoir allumé ces incendies en dépit des interdictions préfectorales.
Ces feux interviennent après un hiver exceptionnellement sec et plusieurs jours de températures quasi-estivales dans la région.
Durant la journée d'hier, les températures dans les vallées ont atteint jusqu'à 28 degrés.
Il n'a pas plu depuis deux mois sur le Pays basque.

- Ecobuage interdit

A ces conditions météorologiques favorables aux incendies se sont ajoutées "les gelées de la fin novembre qui ont brûlé la végétation", a souligné Jean-Marc Sabathé, directeur de cabinet à la préfecture de Pau.
En raison de ces éléments météorologiques, les feux d'écobuage avaient été interdits dans l'ensemble des quatre départements (Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne et Ariège).
Dans les Pyrénées-Atlantiques, la situation s'est arrangée dans le Pays basque mais de nouveaux départs et reprises de feux se sont produits dans le Béarn.
Cent vingt pompiers du département et des Landes étaient toujours engagés sur le terrain hier soir.
Le commandant de la direction départementale des pompiers des Pyrénées-Atlantiques, Jacques Sampietro, se montrait cependant optimiste. « De la pluie est attendue dans la région et le vent, qui a tourné du sud vers l'Ouest, a apporté de l'humidité «, a-t-il indiqué.
"Le principal foyer, qui s'est déclenché samedi matin au pied du col d'Ibardin, qui relie Urrugne à l'Espagne, a été maîtrisé", a déclaré Jean-Marc Sabathé.
La situation dans le Béarn était en revanche plus préoccupante. Les feux étaient pour l'essentiel localisés à Aydius et Etsaut, dans la vallée d'Aspe, et à Licq Atherey, dans la vallée de Barétous.

- Interpellations

A Salies-de-Béarn, un homme a été interpellé par la gendarmerie après avoir allumé un feu dans son jardin, qui s'est propagé vers la forêt voisine.
Samedi, un agriculteur avait été interpellé à Halsou, à côté d'Ustaritz pour avoir allumé un écobuage qui a détruit une maison d'habitation vide.
La présence des gendarmes a été renforcée dans la région, pour éloigner les curieux et aussi essayer de contrer d'éventuels nouveaux départs de feu.

Source: Le Telegramme 04/02/2002

- Quelques précisions...

Pour commencer il faut être clair:

1. Toutes les Pyrénées n’étaient pas en feu et je peux garantir et témoigner qu’il était possible de se balader sur plus de 99, 99 % du terrain pyrénéen sans sentir la moindre fumée.
2. Ces pratiques n’ont rien d’exceptionnelles. Elles se renouvellent tous les ans depuis la nuit des temps

Sur ces seuls éléments nous pourrions conclure que cet article a un caractère mensonger ou a pour but la manipulation de l’opinion publique
Par ailleurs, il convient de relever certaines citations.
Il est dit: A ces conditions météorologiques favorables aux incendies se sont ajoutées "les gelées de la fin novembre qui ont brûlé la végétation", a souligné Jean-Marc Sabathé, directeur de cabinet à la préfecture de Pau.
Si les propos du Directeur de Cabinet sont exacts, on a ici une belle démonstration de l’incompétence. En effet, l’écobuage ne se fait que l’hiver donc en cours ou après gelées. Et encore, que ce Monsieur Sabathé se rassure. Ces dernières années, les effets du réchauffement climatique se font également sentir dans les Pyrénées-Atlantiques et les gelés y sont moins fortes qu’il y a une vingtaine d’année où l’écobuage y était déjà pratiqué c’est à dire bien avant que vous exerciez les fonctions qui sont les vôtres.
Poursuivons notre lecture
Ce journal fait état, dans son édition du 4 février, d’interdictions préfectorales dans 4 départements. Alors qu’il donne des précisions sur des arrestations, il ne précise pas quand et dans quelles conditions ces arrêtés on été pris. Il ne suffit pas de prendre des arrêtés, encore faut-il les faire connaître au moins aux intéressés potentiels. Mais quand on voit la qualité du site Web de la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques, on comprend mieux la qualité de la communication au 21^ème siècle de cette Préfecture, qui peut être qualifiée de quasiment nulle.(rien, au 1 avril 2002, dans la rubrique des actes administratifs ne fait état d'un arrêté d'interdiction de l'écobuage. mais la facilité de recherche est telle qu'il est probable que ce soit invisible) Probablement aussi nul que ce journaliste qui n’a pas compris que pour faire un écobuage il faut un temps sec (l’herbe ne brûle pas mouillée, c’est curieux!) et de préférence par beau temps et non par brouillard pour assurer une meilleure maîtrise du feu.
Il est évident que l’écobuage peut présenter des risques de débordement, mais au lieu de critiquer et d’interdire, ne vaut-il pas mieux aider, dialoguer et organiser comme la réglementation le suggère par la création de comités. Car de toute manière personne ne pourra empêcher les écobuages sauf la disparition totale de l’agriculture de montagne.
PS:
nous venons d’apprendre que dans les Pyrénées-Atlantiques, à la suite de l’accident de 2000 qui a coûté la vie à plusieurs randonneurs, la Préfecture a assouplie les autorisations administratives. Il faut faire une déclaration en mairie….. un mois avant le projet d’écobuage

Louis Dollo, le 1 avril 2002

Depuis 2002, le site a été amélioré. Mais la recherche des actes administratifs pour le commun des citoyens relève du parcours du combattant ou de la chasse au trésor. Pour un service public, une telle situation est assez surprenante. En janvier 2009, la qualité de l'information de la Préfecture n'est guère meilleure qu'en 2002

(2) en janvier 2009, il n'existe plus aucune archive accessible sur ces incendies dans les Hautes-Pyrénées.