Le maintien de la diversité des races d'ovins dans les Pyrénées

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Les races ovines (moutons, brebis, béliers) font partis du vivant animal. Leur existence participe à la biodiversité. S’agissant de races rustiques vivant en liberté ou semi-liberté sur de vastes espaces de montagne, elles ont toutes leurs fonctions liées au milieu. Leur présence et leur action sur les milieux participent également au maintien et au développement de la biodiversité depuis des millénaires. Le problème reste de sauver, maintenir et développer ces races rustiques et toute leur génétique.

- Maintenir la diversité raciale des ovins

- L'avenir des races locales est-il compromis par la libéralisation annoncée du marché de la génétique? Les professionnels cherchent la parade

Elles s'appellent basco-béarnaise, manex tête noire et manex tête rousse et elles font la spécificité de l'élevage ovin des Pyrénées-Atlantiques. Elles sont les seules à être admises pour la fabrication du fromage en appellation d'origine contrôlée (AOC) Ossau Iraty. C'est dire leur importance dans le paysage agricole du département. Or, ce bel équilibre semble menacé par la loi de l'élevage en préparation qui, selon les spécialistes, "entérine une libéralisation du marché de la génétique". Une des conséquences, pensent ces mêmes spécialistes, sera "la difficulté de maintenir des races locales face à des races à effectifs plus conséquents". Autrement dit et au pire, cette orientation pourrait conduire à la disparition de la basco-béarnaise et de la manex, au profit de la race lacaune, censée plus productive mais pas du tout adaptée à la montagne. "Que deviendront les estives si la transhumance, acte fondamental de l'équilibre fourrager de l'élevage, vient à disparaître?", se demande donc la profession.

- Un collectif des races.

Si elle concerne au premier chef ce département, cette évolution éventuelle de la loi s'adresse aussi à toutes les races locales de la montagne française. Aussi est-ce sur un vaste plan qu'une parade est envisagée. "Si on est assez forts et assez convaincants, la loi permet des ouvertures, comme la mise en place d'un service universel, qui puisse aller vers les zones à faible densité d'élevage et ayant pour objectif le maintien de la diversité raciale", souligne Claude Soulas, directeur du centre ovin d'Ordiarp.
Ainsi est né le collectif des races de massif ou Coram. "Face au lobbying des grandes races de type holstein ou autre, on a décidé de faire ce collectif qui rassemble pour l'instant toutes les races du Massif Central et des Pyrénées. En bovins, nous avons donc l'Aubrac, la Salers, la Gasconne et en ovins on retrouve toutes les races à viandes des Pyrénées et toutes les races ovines laitières", précise Claude Soulas. Il ajoute que les races alpines sont elles aussi en passe de rejoindre la démarche.

- Sur le plan législatif.

L'heure est à la rédaction d'un texte qui doit être prêt avant la fin de l'été. "Ensuite, on veut organiser un grand rassemblement des races locales, pour rendre compte de ce travail de façon officielle en septembre ou en octobre. On espère que ce dossier ira dans les départements, les régions, les massifs et remontera à l'Etat et à l'Europe."
Mais à plus court terme, le temps presse. "On essaie de faire passer au moins le concept de ces races-là dans les décrets et les ordonnances qui s'écrivent aujourd'hui", poursuit le directeur du centre d'Ordiarp. "Heureusement, se réjouit toutefois Claude Soulas, des parlementaires comme Jean Lassalle et le sénateur savoyard Thierry Repentin ont réussi à faire inscrire le fait que la loi puisse permettre des efforts spécifiques sur la préservation des races locales, notamment en zone de montagne."

Auteur: Marcel Bedaxagar
Source: Sud-Ouest du 3 avril 2006

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