Détresse des éleveurs ovins de Savoie - 2015

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Bramans
La salle à Bramans

Le 2 septembre 2015, au terme de discussions âpres, depuis cette nuit jusqu’à maintenant, la FDSEA des Savoie, la Chambre d’Agriculture Savoie Mont-Blanc, les Jeunes Agriculteurs de la Savoie et le Syndicat Ovin de la Savoie ont obtenu une réunion de travail cet après-midi à Saint Jean-de-Maurienne

- Bramans - Les éleveurs ovins retiennent les représentants du Parc de la Vanoise et réclament des prélèvements de loups

Une réunion publique sur le projet de charte a abouti à la séquestration, toujours en cours, de Guy Chaumereuil et Emmanuel Michau par un groupe d'agriculteurs

La discussion, ferme, se poursuit en ce milieu de nuit entre les éleveurs ovins et le président et le directeur du Parc national de la Vanoise. Au départ, il s'agissait d'une réunion publique sur le projet de charte entre le Parc national de la Vanoise et les communes du secteur, organisée par la commune de Bramans, pour recueillir l'avis de la population locale. En fin de réunion, une forte délégation d'éleveurs ovins a posé le problème de la prédation du loup et annoncé son intention de retenir les représentants du Parc national de la Vanoise jusqu'à ce que leurs revendications soient satisfaites, dont l'autorisation de tirs de défense contre le loup, y compris dans la zone centrale du Parc, ce qui à l'heure actuelle est impossible juridiquement. Les moutonniers réclament le prélèvement de cinq prédateurs.

Les éleveurs ont pris contact avec le préfet de la Savoie. Il semble que les positions de l'Etat et des éleveurs ne soient pas forcément très éloignées sur le fond, mais qu'en revanche, le mode d'action choisi par les seconds soit considéré comme inacceptable par le représentant de l'Etat. Sur place, les élus tentent des médiations mais à l'instant, Rozenn Hars, vice-président du conseil départemental de la Savoie, souligne que s'il est possible d'aller dans le sens de tirs de prélèvement du loup en zone centrale du Parc national de la Vanoise, il ne peut s'agir que d'une décision de l'Etat. "Il est tout à fait légitime de poser cette question au conseil d'administration du Parc", ajoute-t-elle. Pour l'heure, le président du Parc national de la Vanoise, Guy Chaumereuil, tout en indiquant qu'il n'est pas un écologiste à tout crin, précise qu'il ne peut pas se prononcer sur la question des tirs contre le loup en zone centrale, et ne souhaite pas s'exprimer sous la contrainte.

Une intervention des forces de l'ordre pour faire cesser la "prise d'otages" des représentants du Parc national de la Vanoise pourrait avoir lieu aux premières heures de la matinée. En ce moment même, les gendarmes locaux observent la situation.

Auteur: Frédéric Thiers
Source: Le Dauphiné Libéré du 02/09/2015 à 03:38

- Loup: des éleveurs séquestrent le président du parc de la Vanoise

Guy Chaumereuil, le directeur du parc national de la Vanoise, est actuellement séquestré par une cinquantaine d'éleveurs en colère. Ils exigent de pouvoir abattre "cinq loups en Savoie d'ici à la fin de l'année".

Une cinquantaine d'éleveurs séquestrent depuis mardi soir le président, le directeur et un agent du parc national de la Vanoise, en Savoie, pour réclamer des mesures concrètes contre les attaques de loup. Le président du parc, Guy Chaumereuil, son directeur Emmanuel Michau, et un agent du parc, ont été retenus dans la salle des fêtes de Bramans à la suite d'une réunion publique sur la nouvelle charte du parc, a annoncé la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) des Savoie mercredi matin dans un communiqué.

"Les éleveurs demandent l'autorisation de tuer des loups dans le coeur du parc et la mise en place de moyens réels pour prélever cinq loups en Savoie d'ici à la fin de l'année", a indiqué Jean-Claude Croze, directeur de la FDSEA 73. "Les éleveurs sont excédés, ils sont à bout. Etre toutes les nuits dans le stress permanent, ce n'est pas possible", a-t-il ajouté.

"Les discussions sont en cours"

Dans un tract diffusé mercredi, les éleveurs réclament aussi "l'exclusion des loups de toute zone pastorale". La séquestration des responsables du parc, premier parc national créé en France, a débuté à 23h mardi et s'est déroulée sans violence jusqu'à présent. Des discussions étaient en cours avec la préfecture mercredi matin mais aucune intervention des forces de l'ordre n'était envisagée à court terme. "Les discussions sont privilégiées", a indiqué à la préfecture de Savoie. Guy Chaumereuil n'a pas souhaité faire de déclarations.

Fin août, les éleveurs dénombraient 130 attaques de loups depuis le début de la saison d'estive, contre 105 sur l'année 2014, selon le tract de la FDSEA. Trois loups ont été abattus cet été en France, dont un en Savoie, selon la préfecture.

Source: BFMTV avec AFP le 2 septembre 2015 à 11h20

- Loup: trois membres du Parc national de la Vanoise séquestrés par des éleveurs de moutons durant quinze heures

Le président, le directeur et un agent du Parc national de la Vanoise (Savoie) ont été retenus par une cinquantaine d'éleveurs de moutons durant 15 heures entre mardi soir et ce mercredi 14h. Ils ont été empêchés de quitter la salle des fêtes de Bramans, en Haute Maurienne mardi soir à l'issue d'une réunion. Les éleveurs exigent l’abattage de cinq loups dans le département d’ici la fin de l’année.

A 14h ce mercredi une trentaine d'éleveurs sont entrés en réunion à la sous-préfecture de Saint-Jean-de-Maurienne avec les représentants de l'Etat et le directeur du Parc national de la Vanoise. Ce dernier est libre après avoir été retenu par les éleveurs un peu plus de 15 heures dans la salle des fêtes de Bramans, tout comme l'agent du Parc en charge du secteur de Modane et le président du Conseil d'Administration du Parc.

Le préfet de Savoie Eric Jalon a souligné en préalable à la réunion que la séquestration était inacceptable et qu'il y aurait des poursuites.

Le Préfet accepte l'autorisation d'abattage de cinq loups en Savoie d'ici la fin 2015 mais l'exigence des éleveurs de tirs du loup dans la zone centrale du Parc national de la Vanoise relève d'une décision du ministère de l'Ecologie. Ségolène Royal, voire l'un des représentants de son ministère, pourrait venir dans les prochains jours en savoie discuter ce point.

Rappel de ce qui s'est passé mardi soir: vers 22h30 salle des fêtes de Bramans, Guy Chaumereuil, le président du Parc National de la Vanoise, Emmanuel Michau, son directeur et Franck Parchou, le chef de secteur, concluent une réunion publique consacrée à la fameuse charte du Parc, tant décriée par plusieurs communes des environs.

Mais rapidement, ce n'est plus cela le sujet qui fâche. Car soudain, une cinquantaine d'éleveurs de moutons, jusqu'à présent discrets, interviennent et annoncent aux trois responsables du parc qu'une longue nuit commence pour eux. Les éleveurs n'y vont pas par quatre chemins, ils sont désormais leurs otages et ils le resteront tant que le préfet de Savoie n'aura pas pris l'engagement solennel d'autoriser cinq tirs de loups supplémentaires dans le département, d'ici la fin de l'année. Le ton est cordial, mais ferme.

Les éleveurs se disent excédés par les attaques de loups à répétition et l'inaction de l'Etat dans ce dossier. Une nuit dans une salle des fêtes, c'est disent-ils, bien peu de choses en comparaison de toutes ces nuit passées à la belle étoile à protéger leurs troupeaux.

Ils affirment que depuis le début de l'année, les attaques de loup s'élèvent à 156, rien que pour la Savoie, ce qui représente un total de 600 brebis tuées par le prédateur. Et l'estive ne finira pas avant fin septembre. A titre de comparaison en 2014 en Savoie 104 attaques de loups ont été comptabilisées.

Source: France Bleu Pays de Savoie du 2 septembre 2015 à 3h55

- Des représentants du Parc National de la Vanoise séquestrés pendant 15 heures par des éleveurs en colère après des attaques du loup

Le président, le directeur et un agent du Parc de la Vanoise auront été retenus 15 heures dans la salle des fêtes de Bramans (Savoie). Les éleveurs entendaient protester contre les attaques du loup sur leurs troupeaux. L'affaire s'est achevée par une réunion où le préfet a accordé 6 tirs.

C'était une séquestration bon enfant, mais une séquestration tout de même. Guy Chaumereuil, le président du Conseil d'administration du Parc, Eric Michau, le directeur, et un agent ont passé la nuit du 1er au 2 septembre dans la salle des fêtes de Bramans. Ce qui semble les avoir marqués, c'est "la violence des propos des éleveurs"

Mardi soir, ils ont profité d'une réunion autour de la place du loup dans le Parc de la Vanoise pour se manifester. Une centaine de personnes, dont des habitants de Maurienne, avait pris place devant et dans la salle. A l'issue de la mobilisation, les représentants du Parc ont été "invités" à rester.

Parmi les revendications de ces éleveurs, le prélèvement de cinq loups d'ici à la fin de l'année et la possibilité d'organiser plus rapidement la riposte lors des attaques. Les éleveurs doutent en effet des modalités actuelles des prélèvements.

Des attaques de loups, il y en aurait eu beaucoup ces dernières semaines dans les alpages savoyards. France Bleu Pays de Savoie cite le chiffre de 156 constats depuis le début de l'année, avec 600 brebis tuées par le prédateur. Le Dauphiné Libéré explique que le problème concerne en particulier le coeur du Parc, endroit hautement protégé.

Des méthodes "inédites et inacceptables"

Durant toute la matinée, le préfet est resté en contact avec les éleveurs, mais refusait de négocier sous la pression. Finalement, une table ronde a été programmée en début d'après-midi dans une salle polyvalente de Saint-Jean-de-Maurienne. C'est à cette heure que les agriculteurs ont relâché les trois personnes retenues.

En préambule, Eric Jalon a jugé les méthodes utilisées "inédites et inacceptables", ne dissimulant pas son envie de poursuivre les personnes ayant mené la séquestration. Une fois les remontrances passées, le représentant de l'Etat a accordé six nouveaux tirs. Concernant les abattages dans le coeur du Parc National, le préfet a expliqué avoir alerté le Ministère de l'Environnement qui doit envoyer des experts dans les jours qui viennent.

Plus de blablas, des résultats!

Dans un communiqué commun, FDSEA des Savoie et Jeunes Agriculteurs justifient leur action coup de poing. Les syndicats agricoles évoquent une situation "insupportable" dans le Parc qu'ils considèrent comme "le principal réservoir à loups". "Nous demandons la possibilité, comme ailleurs, de pouvoir prélever et réguler les loups. Nous devons obtenir l'exclusion des loups de toute zone pastorale." Et de conclure: "plus de blablas, des résultats!"

Auteurs: Isabelle Guyader et Didier Albrand
Source: France 3 Alpes du 2 septembre 2015 à 8h31

Précisions sur certains propos

Louis Dollo, le 2 septembre 2015