Climat et évolutions climatiques en montagne

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Les évolutions climatiques, également appelés "changements climatiques", affectent particulièrement la montagne notamment les Pyrénées, les Alpes, l'Himalaya, la Cordillère des Andes, les Rocheuses et les montagnes de l'Arctique comme de l'Antarctique, les plus proches des Pôles Nord et Sud. Ce n'est pas la première fois que de telles évolutions sont constatées sur la planète. Nous pourrions dire que c'est l'éternellement recommencement de la vie sur terre.

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Bibliographie sur le climat et la météo

Sciences et pseudo-sciences: les "pour" et les "contre" le réchauffement climatique

- Alpes: les glaciers reculent faute de neige

Depuis le début du 20ème siècle, la hausse des températures estivales est corrélée à la diminution des glaciers des Alpes. Pourtant ce ne fut pas toujours le cas: à la fin du Petit âge de glace, entre le 18ème et le début du 19ème siècle, les glaciers des Alpes ont pris du volume malgré des températures en hausse. Ce sont alors les précipitations qui ont fait la différence, expliquent Christian Vincent et ses collègues du laboratoire de glaciologie du CNRS (LGGE), associés à des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich.

Au cours du Petit âge de glace, de la moitié du 16ème siècle à la moitié du 19ème siècle, les glaciers alpins ont connu une phase d'expansion. Le "sommet" de cette avancée s'est produit entre 1760 et 1830, alors que les températures d'été étaient à cette période supérieures à celles du 20ème. Les abondantes chutes de neige, qui dépassèrent alors la moyenne du 20ème siècle d'au moins 25%, sont responsables de ce paradoxe, expliquent les glaciologues dans les Geophysical Research Letters publiées ce mois-ci.

Les chercheurs ont combiné plusieurs données: les cartes anciennes indiquant la taille des glaciers, des relevés de terrain et des photos aériennes, et ont modélisé les écoulements de glace en fonction des différents scénarios.

Entre 1830 et 1850 les précipitations hivernales ont chuté et les glaciers ont reculé, notent les auteurs de l'étude, sans que les températures estivales soient en cause. A la belle époque de l'expansion, le glacier d'Argentière, par exemple, comptait un kilomètre et demi de plus et arrivait au pied du village du même nom.

Auteur: Cécile Dumas
Source: Nouvel Obs du 25 mai 2005

- Pyrénées: Les chutes de neige tombent en flèche

Lorsqu'il neigeait jadis à Foix, il neige aujourd'hui vers Luzenac. Vers 1450, le poète François Villon s'interrogeait sur les passés neigeux. Le grand Georges Brassens, plus près de nous, en faisait autant. Qui, autour de soi, n'a pas entendu ce refrain: "De mon temps, il neigeait plus".

Les moniteurs de ski d'hier en témoignent. L'un d'eux se souvient être descendu toute une saison durant de Superbagnères à Luchon à skis.
Mais la mémoire n'est pas la même pour tous: la neige du skieur n'a pas le même poids que celle du berger, ni celle de l'hydraulicien, moins sensible à la poésie mais plus attentif à la production de kilowatts. Ni celle, enfin, que craignent les automobilistes et ceux qui, engagés sur les autoroutes, sont en perdition dès qu'il est tombé 2 cm...
L'homme n'a pas vraiment la mémoire du climat.
Il est sensible à ses excès: les avalanches, les inondations, le canicules, les tempêtes. Par contre, la nature enregistre les variations. Les charbons de Carmaux indiquent les climats équatoriaux, les pollens des tourbières sont également des marqueurs, tout comme les cernes des arbres et les moraines (de Montgailhard par exemple).
Mais la mémoire collective, bien que floue, est globalement valable. Lorsque vers 1850-1900 il neigeait à Toulouse, aujourd'hui il neige à Foix, voire à Tarascon.

Et lorsque jadis il neigeait à Foix, il neige aujourd'hui vers Luzenac ou Ax. En cinquante ans, la température s'est accrue d'un degré (source Météo France Saint-Girons) et on estime que depuis 1850 (fin du petit âge glaciaire) la température du Sud-Ouest s'est élevée d'environ 2°.

Rentrerions-nous dans "le grand âge tropical"? Or le gradient (diminution de la température avec l'altitude) est en moyenne de -0,6° par 100 m. Donc, +2° donne une élévation de 333 m.
Ce n'est qu'une moyenne, qui doit tenir compte des effets locaux très importants: Aulus reçoit 1.650 mm de pluie par an; Vicdessos, à la même altitude, 1.100 mm.
Les archives ont bien conservé la mémoire terrifiante des avalanches survenues entre 1800 et 1895 dans le Vicdessos, aux Bazerques, Ax et surtout Orlu. Seize morts à Barèges.
Ainsi, le niveau des neiges a fortement remonté (de 300 à 400 m); globalement, les précipitations diminuent légèrement. Le débit des rivières en témoigne.
En plus, en raison du réchauffement qui s'accélère, la neige fond plus vite, ainsi que les glaciers. On peut penser que dans cinquante ans ils auront disparu des Pyrénées.
Et dans les trente ans qui viennent, le stock de neige diminuera de moitié. Avec ce que cela impose d'adaptation aux stations d'altitude qui ont fait de la neige leur gagne-pain.

Auteur: M. S.
Sources des informations: Météo France, agence de l'eau Adour-Garonne, travaux du glaciologue Pierre René, recherches de Michel Sébastien.
Source: La Dépêche du Midi du 29/10/2004

- La montagne doit s'adapter au réchauffement climatique

La montagne doit s'adapter au réchauffement climatique, dont les conséquences méritent d'être plus précisément étudiées, selon un rapport présenté jeudi à Plaine (Bas-Rhin) au congrès de l'Association nationale des élus de montagne (ANEM).

Le rapport détaille 21 propositions pour y faire face, parmi lesquelles la création d'un observatoire du changement climatique en montagne, des mesures de soutien aux professionnels de la neige et d'aide à la mutation du secteur touristique, le développement durable des régions concernées, ou encore la dynamisation de la filière bois.

La poursuite de la baisse de l'enneigement et du réchauffement des températures ne fait "strictement aucun doute", compte tenu de l'évolution constatée depuis le début de l'ère industrielle et des prévisions pour ce siècle, a estimé Eric Brun, directeur de recherche à Météo France, lors d'une table ronde consacrée à ce rapport.

Les études réalisées sur le massif des Alpes, par exemple, montrent que ce massif subit de manière accrue les conséquences du réchauffement mondial.

Selon Christian Chartry, délégué national du service Restauration des terrains de montagne (RTM), l'une des conséquences majeures du réchauffement en montagne sera la "plus grande fréquence des événements exceptionnels", tels que les crues torrentielles ou les glissements de terrain.

Le rapport de l'ANEM préconise entre autres une "adaptation durable" du secteur du tourisme, et notamment en faisant "évoluer les points de vue" en pensant la station de ski "dans son contexte régional", compte tenu des "incertitudes croissantes de l'enneigement".

"L'image de la montagne et les facteurs de son attractivité doivent être renouvelés pour réduire la dépendance des destinations touristiques aux stations de sport d'hiver", propose notamment le rapport.

Source: Le Monde du 25 octobre 2007

- Y aura-t-il encore de la neige dans les Pyrénées?

Selon une étude scientifique espagnole, la hausse des températures d'ici la fin du siècle transformera la neige en pluie dans ces stations de basse altitude.

La pratique du ski dans les Pyrénées risque d'être compromise d'ici la fin du siècle par le réchauffement climatique, selon une étude du Conseil supérieur de recherches scientifiques (CSIC) espagnol.
Les températures dans la chaîne montagneuse qui sépare la France de l'Espagne, augmenteront de 2,8 à 4°C entre 2070 et 2100, ce qui affectera le niveau de neige dans les stations pyrénéennes, selon cette étude.

"Il neigera d'autant moins dans les stations de ski que celles-ci sont à basse altitude, entre 1500 et 2500 mètres. Ce qui était de la neige aujourd'hui sera de la pluie demain", a déclaré jeudi à l'AFP le responsable de cette étude, Juan Ignacio Lopez Moreno.

"A cause du réchauffement climatique, la saison de ski commencera plus tard et la fonte des neiges interviendra jusqu'à un mois plus tôt", analyse-t-il.

"Avec des températures au-dessus de 0°C, les canons à neige ne pourront pas bien fonctionner et la neige qu'ils produiront fondra de suite", a-t-il ajouté.

Le CSIC prévoit des augmentations des températures de 20 à 40% selon le niveau d'émission de gaz à effet de serre, entre 2070 et 2100.

Le centre de recherche espagnol anticipe aussi une baisse du niveau des précipitations de 10,7% à 14,8%.

"Les effets du réchauffement climatique seront plus prononcés sur le versant espagnol des Pyrénées", selon un communiqué du CSIC.

Source: Libération / AFP du jeudi 17 avril 2008

- Le climat a changé dans le Couserans (Ariège - Pyrénées)

Il y a 40 ans, on skiait encore en juillet dans les Pyrénées. Eugène Uchan et Jean-François Maurette se souviennent.

Dans les années 60, l'été, sous l'égide de la direction départementale de la jeunesse et des sports, Eugène Uchan professeur de ski à Guzet, organisait des stages sur le glacier du Port d'Aula.

Parmi la vingtaine de jeunes qui participaient à ces journées de perfectionnement, Jean François Maurette l'actuel directeur de l'école de ski de la station du Couserans, était l'un des élèves les plus doués.

Eugène, 82 ans et toujours un dynamisme de jeune homme, raconte: "Les gendarmes avec leurs 4X4, nous amenaient avec tout le matériel jusqu'à 1 heure de marche du lac de Prat Mateu, où nous établissions notre campement, des petites tentes et un marabout qui nous servait de cuisine et de salle à manger. De part et d'autre de la route menant au Port d'Aula l'épaisseur de la neige atteignait parfois 5 mètres. Le matin dès 6 heures nous étions sur le glacier où nous avions installé un fil neige et on skiait jusqu'à 11 heures. Une langue de neige descendait jusqu'au lac et après le ski on se baignait dans l'eau à 3 degrés. Les après midi étaient consacrés à la randonnée, à la pêche à la truite, au canoë, ou aux leçons d'équitation sur les moutons en transhumance. Parfois nous allions faire un petit tour en Espagne et fort gentiment les carabiniers nous remontaient au campement. Ce glacier de 500 mètres de long a disparu il y a environ une trentaine d'années". Jean François constate lui aussi que les hivers étaient beaucoup plus longs quelques décennies auparavant car il neigeait parfois toute une semaine sans discontinuer dès le mois de novembre. Les étés pluvieux avaient fait surnommer Aulus, "le pot de chambre de l'Ariège".

Depuis 25 ans l'enneigement n'est plus très régulier et cette année est une belle exception qui deviendra à nouveau réalité, si les hommes retrouvent la sagesse.

Source: La Dépêche du Midi du 29 avril 2009