Arrêté préfectoral de protection de biotope - APPB

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Les «arrêtés de biotope», pour employer le langage usuel, terrorisent le plus souvent les maires et habitants des petites communes de montagne (et de plaine). Ils sont autoritaires et contraignants et le plus souvent mal compris car pris dans la précipitation sans aucun dialogue. Ils sont le plus souvent issus d’une réflexion intellectuelle sur des bases livresques, écologique et administratives, plus rarement sur des réalités de terrain mais sans jamais tenir compte des aspects sociaux, économiques, humains et patrimoniaux. Ils peuvent parfois conduire à l’effet inverse de celui recherché en partant du principe qu’il vaut mieux chasser l’objet du mal plutôt que le conserver.

L’arrêté préfectoral de protection de biotope est parfois improprement appelé «arrêté de protection de biotope» ou «arrêté de biotope». On utilise également les abréviations APB ou APPB. Il est pris par le préfet pour protéger un habitat naturel, également appelé biotope, abritant une ou plusieurs espèces animales et/ou végétales sauvages et protégées.

L’APPB peut concerner un ou plusieurs biotopes pouvant se trouver sur un même site. Par exemple: forêt, zone humide, dunes, landes, pelouses, mares...

L’effet du classement est particulièrement contraignant quant au droit de propriété. Il suit le territoire concerné lors de chaque changement de son statut ou de sa vente. Et ceci, le plus souvent, pour plusieurs années.

Quelle est l’utilité d’un tel arrêté?

L’APPB consiste à promulguer l’interdiction de certaines activités susceptibles de porter atteinte à l’équilibre biologique des milieux et/ou à la survie des espèces protégées y vivant.

En savoir plus sur les mesures de protection

- Cadre réglementaire d’un APPB

- La procédure conduisant à l’APPB

L’APPB est proposé par l’État, en la personne du préfet et généralement étudié par les DREAL concernées et signé après avis de la commission départementale des sites, de la chambre d'agriculture, et le cas échéant du directeur régional de l’ONF si une forêt publique est concernée ou si le territoire est soumis au régime forestier.

Bien souvent, il est fortement suggéré par des associations écologistes à la DREAL qui propose au Préfet.

En savoir plus.....

- Il n’est pas soumis à enquête publique.

Le plus souvent, (certains diront systématiquement mais c’est laissé à l’appréciation du Préfet) un avis des conseils municipaux est demandé mais ceci n’a pas un caractère obligatoire.

L’APB une fois signé est:

- Les acteurs de la protection du biotope et leur implication

Actualisation / Evaluation

- Discussion

Sans parler d’arbitraire, nous sommes face à une décision administrative autoritaire où les élus, structures issues de la démocratie élective, n’ont aucun droit. Néanmoins, la loi instituant cette procédure autoritaire a été votée par des parlementaires. C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas parler de procédure arbitraire ou dictatoriale au sens des droits de l’homme même si cela y ressemble.

Toutefois, il se pourrait que cette procédure légale ne soit pas conforme à l’application de la convention européenne d’Aarhus et donc de l’article 7 de la charte environnementale adossée à la Constitution.

Dans tous les cas, un tel arrêté constitue une captation des droits de liberté de travail et de circulation des personnes sans aucune consultation préalable et sans tenir compte de l’avis des personnes concernée. Même si des dérogations peuvent être prévues dans un arrêté, les habitants des territoires deviennent les spectateurs d’une contrainte qui leur est imposée.

Les habitants de ces territoires sont en fait les victimes de leurs bonnes pratiques environnementales conduisant à la présence d’espèces protégées sur leur territoire. S’ils n’avaient pas respecté ces bonnes pratiques, ces espèces n’existeraient plus et un arrêté préfectoral de protection de biotope ne se justifierait pas pour la tranquillité de tous. Un tel comportement préfectoral n’incite pas à protéger des espèces dites protégés sur des territoires avec activités humaines.

Une opposition des habitants et des conseils municipaux peuvent conduire à de nombreuses difficultés d’application telles que: non affichage en mairie (ou de manière aléatoire), détérioration des panneaux indicateurs de l’aire de protection, manifestations en tout genre bien plus perturbatrices que l’absence d’arrêtés. Ce type d’arrêté n’est donc pas, à priori, le meilleur moyen d’assurer une protection pérenne lorsqu’une non-acceptation sociale existe.

- La procédure de création d’un arrêté préfectoral de protection de biotope

Le grand avantage des arrêtés de protection de biotope par rapport à l’autre outil réglementaire que sont les réserves naturelles réside dans la souplesse de leur institution. En effet la création d’une réserve naturelle, elle s’appuie sur un processus approfondi de concertation, s’étalant sur plusieurs années.

La procédure de création d’une protection de biotope ne nécessite pas d’enquête publique et peut être rapide à mettre en place si elle ne rencontre pas d’opposition manifeste. Seuls les avis de la commission départementale des sites, réunie en formation de protection de la nature, de la chambre d’Agriculture et si le territoire est soumis au régime forestier, du directeur régional de l’ONF sont requis. Néanmoins, bien que cela ne soit pas obligatoire, il apparaît essentiel de solliciter l’avis des conseils municipaux, des propriétaires (si leur nombre n’est pas trop élevé), des associations concernées et des services de l’Etat concernés.

En effet, la simplicité de la procédure d’élaboration ne doit pas faire oublier que les mesures prises dans le cadre d’un APPB doivent être dûment justifiées puisqu’elles génèrent le plus souvent des restrictions aux libertés publiques, notamment pour les propriétaires des terrains concernés.

Les arrêtés de protection de biotopes sont donc des instruments déconcentrés qui peuvent être efficaces en cas de menaces envers une ou plusieurs espèce(s) et représentent une protection forte même s’ils sont dépourvus de la dimension de gestion des milieux. La Cour de Justice des Communautés européennes considère d’ailleurs que ces arrêtés constituent une mesure de conservation suffisante dans le cadre du réseau Natura 2000, lorsque les mesures contenues dans ces arrêtés permettent une protection effective des espèces à protéger.

En ce qu’ils visent la protection de biotope particulièrement identifiés, l’outil «arrêté de protection de biotope se rapproche des aires protégées de catégorie IV dans la classification UICN, et ceci malgré l’absence de gestionnaire désigné.

Source: Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable du 7 janvier 2010 mis à jour le 2 juillet 2012

- Les mesures de protection

Les biotopes sont de aires géographiques protégées par des mesures réglementaires:les arrêtés de protection de biotope. Ceux-ci ont pour objectif de prévenir la disparition d’espèces protégées. Ces arrêtés de protections ne relèvent pas d’une compétence nationale mais de celle de chaque préfet, représentant l’Etat dans les départements, et ils sont en conséquence limités au maximum à un département. Chaque arrêté vise un biotope précis, dans la mesure où il est nécessaire à l’alimentation, à la reproduction, au repos ou à la survie de la ou des espèces concernées, et peut être de petite superficie ou englober un département entier.

La réglementation instituée par l’arrêté consiste essentiellement en interdiction d’actions ou d’activités pouvant nuire à l’objectif de conservation du ou des biotopes (et non des espèces elles-mêmes). Les interdictions édictées visent le plus souvent: l’écobuage, le brûlage des chaumes, le brûlage ou broyage de végétaux sur pied, la destruction de talus ou de haies, les constructions, la création de plans d’eau, la chasse, la pêche ou encore certaines activités agricoles telles que l’épandage de produits anti-parasitaires, l’emploi de pesticides, les activités minières et industrielles, le camping, les activités sportives (telles que motonautisme ou planche à voile par exemple), la circulation du public, la cueillette...

L’arrêté de protection de biotope ne comporte pas de mesures de gestion, il est limité à des mesures d’interdiction ou d’encadrement d’activités, susceptibles d’être contrôlées par l’ensemble des services de police de l’Etat. Toutefois, si aucune gestion n’est prévue dans le cadre d’un arrêté de biotope, il est souvent constitué d’un comité scientifique ou consultatif de suivi comprenant plusieurs partenaires dont la direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et de la Nature, les associations et les communes concernées.

Source: Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable du 7 janvier 2010 mis à jour le 2 juillet 2012

- Les effets juridiques d'un arrêté de protection de biotope - APPB

- Quelques chiffres et exemples d'arrêtés de protection de biotope

Quelque chiffres

- Des exemples d'arrêtés