Bilans, comptes de résultat et subventions de La Pastorale Pyrénéenne

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Les éleveurs des Pyrénées et d’ailleurs, notamment ceux d’ovins, sont souvent critiqués pour le montant des subventions qu’ils perçoivent. On oublie toujours de dire que c’est la même situation dans toute l’Europe (PAC), avec des spécificités propres à toutes les régions de montagne. On omet tout autant de mentionner qu’ils produisent des produits de qualité (très peu ou pas du tout d’intrants) à des coûts accessibles à tous les consommateurs et que, dans le même temps, ils ont un rôle écologique, de par leurs pratiques traditionnelles, d’entretien des paysages, de lutte contre les incendies et avalanches et de développement de la biodiversité. Par contre, les associations écologistes font quoi? Produisent quoi? Apportent quoi à la collectivité, aux territoires, au développement durable et à la biodiversité? Le cas de La Pastorale Pyrénéenne est édifiant quant à la démesure des subventions inutiles et coûteuses pour la société qu’elle perçoit pour des objectifs totalement illisibles.

La Pastorale Pyrénéenne, anciennement ACP (Association pour la cohabitation pastorale) a, dans les Pyrénées, un lourd passé. Discrète association de soutien à l’ours importé depuis la Slovénie destinée à aider les éleveurs. En réalité, succursale de l’ ADET-Pays de l’ours, qui cache son nom pour tromper les éleveurs et percevoir des subventions colossales pour faire on ne sait pas très bien quoi. A moins que ce ne soit une succursale du Ministère de l’écologie pour répondre à des besoins de…. Calmer le jeu lors de grosses prédations.

Dans les buts de l’association il y a ce qui est écrit et la réalité. Au début, en 1999, l'association n'était pas clairement affichée en faveur de l’ours même si tout le monde savait qu'elle était issue de l'ADET.

"Rassembler les personnes désireuses de voir s’établir une cohabitation entre le pastoralisme, le tourisme, les actions liées à la protection de la nature, afin de permettre le partage intelligent des zones de montagne".

Le partage intelligent, les bergers pyrénéens le pratiquaient depuis des millénaires. Trés vite l'objet fut modifié par:

"Favoriser un pastoralisme permettant la cohabitation entre l’élevage de haute montagne, les activités liées au tourisme et les actions liées à la protection de la nature sur toute la chaîne pyrénéenne ; proposer des actions pour permettre cette cohabitation ; favoriser un pastoralisme durable en permettant le maintien de la biodiversité".

Mais on cachait encore les arrière pensées liées à l'ours. Toutes ces belles phrases n'avaient aucun sens pour ceux qui sont là depuis des millénaires..... Alors on change encore.... en 2003...

"Favoriser un pastoralisme permettant la cohabitation entre l’élevage de haute montagne, la grande faune sauvage dont l’ours, les activités liées au tourisme, les actions liées à la protection de la nature, sur toute la chaîne pyrénéenne".

Cette fois c'est dit ! En réalité il s'agit du soutien aux éleveurs confrontés à la prédation pour tenter de faire croire que la cohabitation était possible. La duperie n’a pas duré. Personne ou presque n’a fait appel à cette structure qui est vite devenue une sorte d’officine pour faire vivre quelques personnes, y compris des administrateurs associatifs, servant de vitrine de la création d’emplois grâce à l’ours. Des emplois subventionnés à 100%.

Système pervers décrié par certains membres et élus de l’association, démocratie associative interne bafouée, démissions en cascade, contrôle de la cour des comptes pour en arriver à un changement de direction et de statuts sans rien compromettre à la perception des importantes subventions de l’Etat. Et nous avons ce nouvel objet en 2009:

"Favoriser un pastoralisme permettant d’améliorer la cohabitation entre les activités d’élevage, la faune sauvage et toutes les activités liées au multi-usage (tourisme, chasse, activité forestière, etc) ; rassembler les éleveurs, bergers, vachers, apiculteurs et les acteurs du milieu rural désireux de mettre en oeuvre des moyens pour se protéger de la prédation et des dérangements, oeuvrer à un pastoralisme durable en proposant et en soutenant tous moyens et actions qui permettraient d’améliorer la viabilité de l’activité pastorale en cohérence avec les nouveaux enjeux environnementaux ; assurer la formation et l’information dans tous les domaines qui concourraient à la réalisation de ses objectifs".

On ne parle plus d'ours mais de "nouveaux enjeux environnementaux". Bel "enfumage", tromperie parfaite pour faire croire que tout se passe bien...

Evolution juridique de La Pastorale Pyrénéenne

Nous voilà donc en 2008 / 2009 avec une structure déguisée pour faire semblant et poursuivre les petites affaires qui se limitent toujours à deux fonctions: fournir des bergers venant ponctuellement en aide aux éleveurs et placer des chiens Patou (Bergers des Pyrénées) élevés par les uns et les autres.

- L’aide aux bergers

Comme Ferus avec Pastoraloup, voilà une association subventionnée qui se substitue à des structures comme les services de remplacement pour satisfaire, sans trop le dire, la bonne conscience de l’état dans le cadre de l’article L 113-1 du Code Rural

- Le placement de chiens de protection

Il est étonnant que ce rôle d’éleveur soit accordé à une association subventionnée par le Ministère de l’Ecologie. Pourquoi n’est-il pas raccordé à l’élevage? Pourquoi l'élevage de chiens de protection dépend-il du Ministère de l’écologie et non de l’agriculture comme tous les élevages? Pourquoi le subventionner à ce niveau impressionnant? Par idéologie? Pour faire face à une non acceptation sociale du monde de l’élevage et cacher une carence imposée par la Directive Européenne Habitats (Natura 2000)?

- Des subventions impressionnantes

La subvention du Ministère de l’Ecologie représente plus de 98% des revenus de l’association. Ceci revient à dire que l’association gère sans contrôle démocratique des élus de la République une part du budget de l’Etat. Et ce budget est consacré, selon les années, à 60 à 64% aux salaires et charges sociales. Voilà un exemple de création d’emploi tout à fait remarquable mis en avant par les pro-ours et pro-loup. Pourquoi ne pas créer ouvertement des emplois de fonctionnaires?

SubventionsSalaires et charges sociales
2006 - ACP151 20080.000
2007 - ACP (1)211.50096.000
2008 - La Pastorale190.000100.482
2009 - La Pastorale247.041155.772
2010 - La Pastorale418.000279.293
2011 - La Pastorale420.200265.182
2012 - La Pastorale (2)350.000215.227
Totaux1.987.9411.191.956

- Des emplois peu stressants

Pour la garde des troupeaux, les éleveurs pyrénéens ne font pas appel à cette structure qu’ils rejettent dans leur très grande majorité. La Pastorale n’intervient qu’à la demande des services de l’Etat et avec l’accord de l’éleveur, sur des estives faisant l’objet de fortes prédations, afin de déboucher sur un protocole d’effarouchement. En fait il n’y a que très peu d’interventions qui n’ont pour seul objectif que de calmer le jeu vis-à-vis des éleveurs sans jamais résoudre le vrai problème: la prédation. La Pastorale joue, dans ce cas, le rôle d’amuseur public. D’ailleurs, berger à La Pastorale n’est pas très stressant. En 2 nuits et 3 jours, la semaine est terminée. Il en faut un autre au même poste. Si tous les éleveurs pratiquaient de la même manière, il y aurait effectivement beaucoup d’emplois de créés grâce à l’ours. Mais à quel prix? Et qui paie? Ici c’est l’Etat. Est-ce pour autant durable?

- La Pastorale grand sage national

Avec si peu de travail dans les Pyrénées, voilà que des missions « alpines » lui sont confiées. La Pastorale Pyrénéenne collabore avec l’Institut de l’Elevage pour imaginer des systèmes de protection contre la prédation de loups avec des Patous. Système dont nous pouvons constater l’échec depuis 20 ans de palabres. Echec acté lors du séminaire du Cerpam le 4 juin 2013 à Valdebore. Mais, pas grave… Tant que ça peut rapporter à La Pastorale et quelques autres apprentis sorciers du chien de protection qui sont tous aux abois pour toucher une part du gâteau.

A moins que le grand sage national qu’est devenu La Pastorale ne se prépare à l’arrivée, voir même à des lâchers, de loups dans les Pyrénées. D’autres indices, du côté de l’ONCFS, peuvent apparaître comme prémonitoires d’une arrivée prochaine et soudaine comme partout en France.

- Une succursale ministérielle.

Avec plus de 98% de ses recettes constituées d’une subvention du Ministère de l’Ecologie, il est difficile de croire à l’indépendance de cette association. Elle gère un budget ministériel hors de tous contrôles des élus. Voilà une situation étonnante d’autant qu’il s’agit d’une activité réelle non lisible dans l’objet de l’association, qui est très largement rejetée par les acteurs locaux que sont les éleveurs / bergers des Pyrénées. Curieuse situation…

 20112012
Total des recettes315.388427.791
Subventions350.000420.000
% des subventions / recettes98.4898.18
Charges de personnel215.227265.182
% charges de personnel / recettes60.5661.98
% charges de personnel / subventions61.4963.14

- Rapports du commissaire aux comptes sur les comptes annuels

2010
2011
2012

- (1) Travaux réalisés en 2007 pour 211 500 Euros

Chiens de protection

- Pastoralisme

- Echanges agricoles

(2) Voir le rapport d'activités 2012 - Pôle Chiens de protection.... 457 chiens suivis dans l'année. Où sont-ils? Sûrement pas dans les Pyrénées en zone de présence de l'ours.