La Buvette des Alpages bave encore et sue la haine comme d’habitude 2013

Logo Facebook
Vous êtes ici : Accueil > Environnement-Pyrenees > Ecologistes-Ecologie > Buvette-Alpage > 2013-02-05-Buvette-Alpages-bave-encore-sue-haine-comme-habitude

C’est une constante, Baudouin de Menten de la Buvette des Alpages (faut tout ça) est souvent incohérent en confondant tout sous de péremptoires affirmations. C’est encore le cas dans son dernier article en ligne: «Les loups mangent zéro virgule zéro six pour cent des ovins 0,06%».

Son «raisonnement» (?): «Il n'y a pas besoin d'argumenter beaucoup /là il a raison, c’est vraiment très très faible!/. Si vous voulez vous faire une idée de la responsabilité du loup dans la crise du pastoralisme, un simple calcul suffit». Son calcul: 7,5 millions d’ovins en France aux alentours de 5.000 tués par les loups soit 0,06% du total. Au passage il ajoute les ours, environ 350 brebis chaque année, 0,005 % du total.

Oh mais c’est qu’il est fort en calcul! En raisonnement scientifique sans doute un peu moins. Le B+A = BA en statistique est de ne pas tout confondre, et notamment de bien spécifier les objets de comparaison et d’analyse en ne plaçant pas au même niveau des réalités d’échelle différente.

Trois exemples dont l’absurdité saute aux yeux:

C’est complètement idiot? Oui, mais c’est exactement le raisonnement du Baudouin qui gagnerait à moins fréquenter sa Buvette un verre à la main.

Mon dernier contre-exemple est celui qui correspond le mieux à la situation. A moins de ne rien y connaître (et dans ce cas c’est le cas), un troupeau c’est un peu comme un manuscrit, pas un objet interchangeable mais le fruit d’un long travail, très souvent accumulé et transmis de génération en génération pour arriver à ce livre unique: ce troupeau.

Travail de sélection de mâles et femelles non seulement pour leurs qualités génétiques, mais pour leur adaptation à un milieu, des herbages, des parcours, une estive, des circuits de commercialisation ; travail d’éducation des bêtes par rapport à l’usage de ce milieu, aux liens qu’elles tissent avec leurs congénères. Tous les travaux scientifiques actuels montrent l’importance de ces paramètres pour le bien-être et la productivité des troupeaux (1).

L’équilibre ainsi constitué est fragile, on travaille avec du vivant pas avec des machines. Le passage du prédateur suffit à casser la complexe alchimie de l’ensemble, très difficile à reconstituer ensuite non seulement avec des bêtes extérieures achetées pour compléter auxquelles il faut faire perdre leurs habitudes afin de les rééduquer, mais à l’intérieur même du troupeau ancien que ce passage véritablement déstructure. Sans parler de l’irrémédiable perte génétique, tous les professionnels savent que tous les béliers ne se valent pas, que telle brebis aux qualités maternelles supérieures n’est pas compensée par telle autre achetée ailleurs, que l’apparence d’une telle bête est une chose, son origine une autre qui commande ce que sera sa progéniture et seul l’éleveur qui l’a vu naître connaît intiment cette origine.

Oui, un manuscrit perdu et qu’il faut reprendre en n’étant pas sûr du tout de retrouver ce que l’on avait mis dans le premier: pas de l’encre et des mots, mais une part essentielle de soi-même, ses tripes, sa vie. Il faut être aussi méprisant, idéologiquement acharné aux grand prédateurs, et d’abord profondément ignare, pour écrire les âneries que Baudouin de Menten de la Buvette des Alpages répand dans son torchon numérique.

Bruno Besche-Commenge – 5 février 2013

(1) Voir par exemple: Alain Boissy, UMR1213 Herbivores, Équipe Adaptation et Comportements Sociaux, Recherche en éthologie appliquée aux animaux de ferme - Concilier bien-être animal et production, Académie Vétérinaire de France – Séance éthologie, Paris, 26 Janvier 2012, et les très nombreux travaux de Michel Meuret, dont, en commun avec l’auteur précédent et B. Dumont et M. Petit, Le pâturage vu par l'animal: mécanismes comportementaux et applications en élevage, Fourrages (2001) 166, 213-238)