Ambiguïté, contradiction, faune sauvage font bon ménage pour les finances écologistes

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Un certain nombre d‘associations écologistes n’ont strictement aucun scrupule à entretenir les contradictions autant que les conflits pour satisfaire leurs affaires financières en lançant des appels aux dons tout en jouant sur la sensibilité des interlocuteurs / donateurs. Les alertes, dangers, menaces les plus diverses sont toujours l’occasion d’organiser des collectes. C’est ce qui se passe actuellement pour Buoux avec la LPO et Férus. (Cf. Communiqué de presse du 9 avril 2014)

- Des catastrophes pour des appels financiers

Il y a quelques années, une alerte catastrophique sur fond de conflit avec la LPO faisait état de la fermeture programmée de Hégalaldia au Pays Basque dans les Pyrénées-Atlantiques. Ce centre existe toujours en 2014 et exporte régulièrement le produit de ses soins jusqu’en Bulgarie. Bien avant encore c’était la volière de Rougon perturbée par l'escalade dans le Verdon. Les volières pour créer des rapaces d’élevage se sont multipliées et l'escalade en falaise se poursuit. Aucune n’a vraiment fermé ou tout au plus a été déplacé. Mais alerter d’une catastrophe est toujours bon pour encaisser des dons. C’est le cas aujourd’hui pour Le centre régional de sauvegarde de la faune sauvage de la LPO PACA qui, parait-il, menace de fermer avec néanmoins des subventions publiques à faire rêver des petites associations et petits clubs sportifs pour gosses des villages de la région.

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- Soins d’élevages pour faune sauvage

Ce qui est contradictoire, c’est de vouloir donner des soins à des animaux qualifiés de «sauvage». Le qualificatif de «sauvage» devrait se rapporter à quelque chose de «conforme à l'état de nature», qui n'a pas subi l'action de l'homme…. «Qui vit en liberté dans la nature, à l'écart des influences humaines». Nous pouvons nous imaginer que le qualificatif puisse être rattaché à un animal « qui n'est pas domestiqué, par opposition aux individus appartenant à la même espèce qui le sont ». Partant de ces observations, nous devons accepter que la vie dans la nature ne soit pas sans risque de tous ordres y compris ceux créés par l’humain qui fait partie intégrante du milieu. Dans ces conditions, la faune sauvage qui vit grâce à l’action directe de l’homme sur la vie de ces animaux est-elle bien encore « sauvage » ou n’est-elle pas déjà passée à la notion de faune d’élevage ? Une chose est certaine, apporter une aide par des soins à la faune sauvage n’est pas naturel. Les conséquences de l’état sauvage avec ses dures lois de la vie perturbent le milieu et la faune que l’on veut sauvegarder. C’est du travail de zoo et non de sauvegarde de la faune.

- Hygiène et bien-être animal c’est pour les autres

Ces associations qui se préoccupent également de l’hygiène et du bien-être animal ne sont pas les dernières à engager des procédures judiciaires contre des éleveurs en infraction avec la législation. Mais lorsqu’il s’agit de leur centre de « sauvegarde de la faune sauvage » c’est une contrainte insupportable. Lorsque nous voyons la quantité impressionnante de règles à respecter, de documents à remplir et de registres à tenir par les éleveurs, il est stupéfiant de voir des associations écologistes écrire:

«Le non-financement de la DREAL PACA s’accompagne qui plus est d’une exigence en matière d’hygiène, de sécurité et de gestion des registres de plus en plus complexe et chronophage de la part des services de l’Etat. Enfin, le centre de sauvegarde nécessiterait des travaux indispensables d’investissement pour la clinique, les volières, le renouvellement de notre véhicule et des congélateurs».

En quelque sorte les règles qu’ils veulent imposer aux autres ne s’appliqueraient pas à eux-mêmes. Curieuse mentalité qui devrait amener l’Etat à réviser sa position quant à l’agrément «environnement» de ces ONG. De la même manière, il semble normal pour ces ONG que la collectivité nationale ou régionale fiance systématiquement leurs activités sans participer aux décisions et à la gestion. L’exercice démocratique du contrôle de l’usage de l’argent public, ils ne connaissent pas, ce n’est pas pour eux mais pour les autres. Ils décident et il faut payer. Souhaitons que les nouvelles contraintes budgétaire de la France imposent des modifications à ce type de comportement.

- Une honte et un mépris de l’humain

A une époque où il est demandé des efforts financiers à tout le monde, le chômage augmente, les services publics, y compris les écoles, ne sont plus assurés dans les villages et les vallées, il est de plus en plus difficile de payer les retraites, des familles, parfois avec enfants, ne mangent pas à tous les repas, etc…. ces associations ont le culot de réclamer comme un dû des subventions pour soigner des animaux sauvages. C’est à la fois une honte et l’expression d’un profond mépris à l’égard de l’humain. Mais comme le disait un éleveur pyrénéen à l’occasion d’un débat sur l’ours à Saint-Girons : « Hitler aimait ses chiens, aimait-il les hommes ? » Ceci nous renvoie à certaines origines de l’écologie profonde. A méditer…

Si nous suivons le raisonnement de la LPO et Ferus, la nature n’est ni plus ni moins qu’un parc animalier où l’homme intervient sur la nature. Pas n’importe quel homme. Il s’agit d’eux et uniquement eux qui auraient des droits pour s’exempter de toutes obligations. Comportement discriminatoire qui justifie à lui seul que l’Etat, via la DREAL PACA, cesse toute aide à ce centre de sauvetage et à d’autres. Les éleveurs d’ovins, bovins et équins sont-ils subventionnés pour avoir des centres de sauvetage pour animaux blessés et handicapés par les grands prédateurs ours, loup et lynx?

Louis Dollo, le 10 mai 2014