Le chauffage au bois est-il écologique? Ou une remise en cause de l'écologie bobo et idéologique?... - 2013

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Ou une remise en cause de l'écologie bobo et idéologique?......

Il n’y a pas très longtemps, les organisations écologistes auraient pratiquement voulu que nous revenions tous au chauffage à la cheminée comme pendant la dernière guerre en utilisant le bois. Pour eux, il fallait tout faire au bois y compris les maisons car c’était un matériau dit renouvelable contrairement à l’énergie fossile.

Depuis que nous avons découvert que le bois de chauffage était créateur de particules polluantes, ces mêmes associations se font plus discrètes. D’un autre côté, les personnes sérieuses ont développé des technologies de chauffage au bois économes, agréables et non ou moins polluantes que le simple feu de cheminée si agréable pour l’ambiance des soirées d’hiver ou à l’occasion d’un barbecue.

Au final, il était indispensable de ne pas faire confiance aux bobos écolos et leur idée glorieuses qui auraient conduit à la destruction des forêts ou à une pénurie de chauffage. Nous publions ci-dessus un article du site d’information Univers Nature qui nous amène à une autre réflexion sur le feu de bois.

Voici une question à laquelle on a spontanément envie de répondre par l’affirmative, sans même demander un petit temps de réflexion. Pourtant, il convient d’apporter quelques éléments de réflexion.

Commençons pour cela par le matériau combustible à proprement parler : le bois. Essence naturelle, prélevée dans nos forêts, le bois rejette néanmoins, lorsqu’on le brûle, tout le CO2 qu’il a dû capturer pendant des années pour croître, avant que l’on n’abatte l’arbre auquel il appartenait. En cela, brûler du bois n’est pas un acte écologiquement neutre. En revanche, il peut le devenir s’il arbore un label ou une certification («NF Bois de chauffage» est un bon exemple) qui garantit que pour chaque arbre prélevé, un arbre est replanté. L’arbre brûlé émettra une certaine quantité de CO2, qui sera nécessaire au nouvel arbre planté pour achever sa croissance. L’empreinte carbone est réduite à peau de chagrin. On ne peut pas en dire autant de certains chauffages au gaz ou au fioul.

Le bois que l’on choisit de brûler pour se chauffer n’est pas le seul élément à prendre à compte pour juger de la durabilité de ce mode de chauffage: l’appareil (poêle, cheminée) que vous choisissez joue un rôle prépondérant dans vos émissions de CO2. S’il est âgé de plus de 15 ans, il se peut que votre appareil de chauffage à bois soit obsolète, parce qu’il affiche un rendement largement inférieur à la moyenne des produits vendus aujourd’hui. En clair, il vous faut brûler beaucoup plus de bois avec votre ancien poêle pour obtenir la même quantité d’énergie offerte par un modèle plus récent. En plus de libérer du CO2, la combustion du bois de chauffage rejette du benzène, des particules fines, ou du monoxyde de carbone. Plus votre poêle (ou cheminée) est ancien, plus vous brûlez de bois, plus vous rejetez d’éléments nocifs qui contribuent, en plus de la pollution globale, à la pollution intérieure de votre foyer.

Mais évidemment, il est plus facile d’émettre le souhait de changer de cheminée que de le faire, certains de ces équipements affichant des tarifs en magasin qui font reculer nombre d’acheteurs potentiels: c’est pour cela que l’Etat propose des aides publiques pour ces travaux de rénovation énergétique, dont les conditions sont disponibles ici (plus disponible).

Pour revenir à la question posée au début, nous pouvons alors répondre: «Oui, le chauffage au bois est écologique, à condition toutefois de bien faire les choses».

Source: Univers Nature du 21 décembre 2013

- Commentaires

Lorsqu’il s’agit de bois, la notion d’énergie renouvelable est très discutable comparé à l’eau et le soleil. Des questions doivent se poser telles que: combien de temps faut-il pour faire un arbre? De quels types d’arbres? Quelle est sa valeur calorique? Combien faut-il d’arbres pour X superficie de maison? Etc…. Nous n’avons jamais vu de réponse à ses questions.

Par ailleurs, tout le monde ne peut pas se chauffer au bois pour des raisons pratiques notamment en milieu urbain. Il faut disposer de lieux de stockage ou il faut que la commune soit dotée d’un système de distribution d’énergie collective.

- Avons-nous assez de bois?

Nous ne disposons pas d’études précises pour connaître les réserves de bois de chauffage disponible. Actuellement, ce mode d’énergie n’est pas trop développé. S’il venait à l’être, ne serions-nous pas confrontés à des problèmes d’approvisionnement? Le bois brûle plus vite qu’il ne pousse…. Et si en plus, comme le souhaitent les écologistes, nous fabriquons plus en bois qu’en plastique…

Quel serait également l’économie de CO2 entre l’exploitation, le transport et la consommation? Toutes les régions de France ne disposent pas des mêmes réserves et certaines de ces réserves en milieu protégé comme les Parcs Nationaux ne sont pas exploitable et d’autres le sont à des conditions de contraintes telles qu’elles ne sont pas rentables (Natura 2000 notamment)

Il faut également rappeler que dans bon nombre de forêts communales (souvent gérées par l’ONF), seul le taillis est coupé tous les 20/25 ans, en laissant sur pied une quantité importante de gros arbres (chênes, Fresnes, charmes, bouleaux, etc…) pour poursuivre leur croissance encore longtemps afin d’être utilisé comme bois plus noble par les scieries (souvent après plus d’un siècle !) pour la menuiserie et la charpente. Si le bois coupé repousse naturellement sans besoin de replanter, il lui faudra quand même de 20 à 25 ans pour être à nouveau en état d’être coupé en bois de chauffage. Et si l’ONF décide de faire des coupes « à blanc » c’est à dire de faire couper tous les arbres, il faudra replanter et attendre encore plus longtemps tout en débroussaillant tous les ans sans pour autant produire du bois de chauffage

Nous voyons là les limites de la notion d’énergie renouvelable dans ce domaine et la nécessité de ne pas s’arrêter à des slogans de militants écologistes.

- Un problème de population?

Depuis la nuit des temps l’homme s’est chauffé au bois et les retombées écologiques passaient inaperçues, d’une part par le manque de moyens de mesures et d’autre part parce que la population humaine était peu nombreuse. Au 21ème siècle nous ne sommes plus dans les mêmes conditions que celles du Moyen Âge ou même du 19ème siècle. La population a été multipliée par 7 en un peu plus d’un siècle. Etant plus nombreux dans un même espace avec des exigences de confort supérieures au passé, il faut trouver des solutions en adéquation entre les exigences sociétales et la préservation de l’environnement comportant l’air, l’eau, la terre et la végétation.

Certains, notamment les écologistes, préconisent des solutions malthusiennes de limitation des naissances comme en Chine, au niveau national et mondial. Certains extrémistes écologistes sont mêmes favorables aux guerres, famines et épidémies pour réguler la population planétaire. Doit-on en arriver à ces extrêmes qui pourraient bien nous plonger dans l’horreur des années 1940?

Le problème est complexe et ne peut en aucune manière être traité à la légère par des communiqués d’associations militantes qui ont des exigences. Des analyses techniques, économiques et sociales doivent être menées avant toutes prises de décisions à long terme. Il n’est pas sûr que cela ait été le cas actuellement comme dans le passé pour le photovoltaïque qui alimentait plus des emplois à l’étranger qu’en France, remettant ainsi en cause les principes mêmes du développement durable à partir d’énergie nouvelle dite renouvelable ou non polluante. La course à l’anti-nucléaire à tout prix peut conduire à ces errements des plus déplorables.

Louis Dollo, le 22 décembre 2013