Loup: Fin du mythe - Conclusion

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Il apparaît que la sauvegarde et la protection du loup ne peuvent pas se faire aux dépens de l'homme.
La cohabitation est possible avec l'homme mais pas en présence de l'homme – à condition que le loup demeure furtif, restant de ce fait à l'écart des zones d'élevage et des zones d'habitation en milieu périurbain.

Le loup, aussi opportuniste soit-il, se spécialise souvent dans la prédation:
  • En France, avec 6021 victimes inventoriées, 8500 victimes réelles le loup se spécialise dans l'ovin…
    [Ndr: Chiffres de 2012]

"On ne sait pas si on ne va pas perdre la maîtrise de la situation ou si on ne l'a pas déjà perdue. Les choix politiques qui ont été faits jusqu'à maintenant reviennent à dresser le loup à consommer l'ovin. » L. Garde (« Eleveurs et Montagnes appelle au rassemblement", La France agricole mardi 9 avril 2013)

  • Si on compare le ratio nombre de victimes des loups (674) / population des loups (1674) dans les Rocheuses en 2012, au ratio: nombre de victimes des loups (6021 victimes inventoriées, 8500 victimes réelles) / population des loups (250) en France, il est manifeste que dans l'hexagone 76 le loup se spécialise dans la mise à mort d'herbivores domestiques – combien même il n'en consomme qu'une partie.

Ailleurs, le loup se spécialise dans le chien …

De janvier 2001 à octobre 2002, sur un total de 149 entités pastorales en Roumanie (69,9 km2), on a compté 72 victimes herbivores … et pas moins de 187 chiens tués (157 chiens de protection adultes, 2 chiots et 27 chiens de conduite).

Les loups ont mangé plus de chiens que de moutons !

Selon l'entité pastorale, de 80% à 100% des chiens étaient consommés. (164)

Le loup peut se spécialiser dans les humains …

  • "Bien que des incidents isolés se soient produits, ces attaques de prédation ont tendance à se concentrer dans l'espace et dans le temps et continuent jusqu'à ce que les loups soient tués" (p.16 Linnell et al. 2002).
  • 76 attaques sur enfants en 8 mois en 1996, en Inde. (Linnell et al. 2002 p.26)

Vu le nombre d'attaques sur équins et chiens, très peu inventoriées pour les raisons déjà évoquées, que l'on voudrait manifestement nous dissimuler, le loup se spécialisera-t-il dans les équins ou les chiens en milieu périurbain en France?

L'expérience en France démontre que le loup n'arrive pas à côtoyer l'homme dans les zones d'élevage sans impact sur le bétail et à terme sur les personnes.

En extrapolant cette expérience dans les zones périurbaines, avec la gestion actuelle, on ne peut que s'attendre au même résultat.

Certaines solutions semblent exister en agissant au niveau des erratiques, au moment de leur installation dans un nouveau territoire.

Il serait nécessaire d'appliquer une gestion de zéro tolérance à l'égard des loups « problématiques » ainsi qu'à l'égard des erratiques, afin d'éviter de perpétuer sans cesse les mêmes conflits louphomme et d'essayer de permettre au loup de s'installer dans des conditions convenables en tant qu'espèce emblématique, prédateur des espèces sauvages, s'il est encore temps...

… et s'il est possible, car, "Il n'y a pas d'exemple en Europe où des systèmes de pâturage extensif avec de faibles pertes cohabitent avec des populations viables d'ours et de loups dans le même espace". (Petra Kaczensky. Large Carnivore Depredation on livestock in Europe. 11: 59-71. 1999)

L'expansion démographique et géographique du loup amène l'espèce non seulement vers des nouvelles zones d'élevage, exacerbant une problématique déjà très critique mais également vers les lieux périurbains, comme les spécialistes l'avaient bien prédit.

Les particuliers périurbains sont laissés pour compte, sans être avisés des dispositifs de protection que la population pourrait mettre en œuvre afin d’essayer de protéger ses animaux domestiques des attaques de loup – chiens, chats, équins et petit bétail.

Aucune information n'est diffusée pour avertir la population des mesures de protection, ni des gestes élémentaires de sécurité à l'égard d'une espèce reconnue potentiellement dangereuse par les experts outre-atlantique.

Le loup, ni bon ni méchant, ni démon ni dieu, est un animal sauvage potentiellement dangereux quand les causes et les conditions sont réunies – c'est le cas en France.

Dans quelques années, y aura-t-il des accidents fatals comme outre-atlantique ?

L'histoire en France, se répétera-elle?

Espérons que ce ne sera jamais le cas...

Néanmoins, les nord-américains font tout pour écarter ce danger, alors qu'en France on fait tout pour mettre ces accidents en scène.

Dans l'hexagone, cela pourrait très bien être pire qu’outre-atlantique.

Sur le continent nord-américain, on prélève les loups qui présenteraient le risque de côtoyer l'homme autour des élevages ou en milieu périurbain et on diffuse des consignes pour les randonneurs.

Les 2 attaques fatales, en 2005 et en 2010, étaient des cas de petites meutes (3 ou 4 loups), tuant et dévorant des promeneurs, hors parcs nationaux.

Si le loup gris américain est beaucoup plus imposant que le loup italien que l'on trouve en France, ce dernier a la taille avoisinant celle d'un berger allemand léger (25-35kg pour le mâle, 20-30 kg pour la femelle) haut sur pattes, avec une tête et une force de mâchoire bien plus puissantes.

Un enfant ou une personne de petite corpulence ne saurait pas s'en défendre et contre une meute, même un homme robuste n'aurait aucune chance de s'en sortir vivant.

Nulle part ailleurs qu'en France on voit des cas d'attaques de loup sur troupeaux en plein jour, en présence des hommes et des chiens - des loups intrépides côtoyant l'homme que l'on ne prélève pas.

Aucune réflexion, ni étude, n'ont été entreprises pour prévenir la problématique du loup périurbain, qui sera rendu d'autant plus aiguë par l'installation d'erratiques provenant de meutes habituées à prélever des animaux domestiques et à côtoyer l'homme.

Aucune gestion satisfaisante pour endiguer la situation désastreuse en zones d'élevage n'a été conçue, alors que des solutions existent par ailleurs.

Valerius Geist signale que « la tragédie de Kenton Carnegie indique de graves lacunes dans les connaissances relatives aux loups » (161) – on trouve les mêmes lacunes en France.

Il ressort un amateurisme manifeste dans la gestion du loup, qui réclame pourtant de grandes exigences.

Au vu des accidents et incidents outre-atlantique, y compris des attaques fatales sur l'homme, il s'avère impératif de prendre toutes les mesures de précaution et de prévention nécessaires en présence de loups.

Le dénominateur commun de la plupart des accidents est l'habituation, entraînant la perte de la crainte de l'homme.

S'y ajoute le facteur de risque du loup qui s'alimente de bétail, le conditionnant à associer l'homme à la prise de nourriture.

La perte de la crainte de l'homme qui modifie le comportement du loup, est un facteur de risque qu'on peut écarter avec un minimum d'informations, de mesures de prévention et surtout, de transparence dans la gestion.

Or, dissimuler, nier, mépriser et falsifier semblent, très malheureusement, être des sports nationaux en matière de protection du loup dans l'hexagone.

Il est manifeste qu'il y aura « peu de place pour le débat avisé qui est nécessaire pour réussir une gestion du loup rationnelle à travers les institutions démocratiques » (Linnell et al. 2002 p.7), tant qu'il n'y aura pas une réelle transparence et une intégrité à tous les niveaux et que persistera de la malhonnêteté, ou tout au moins que l'on y prête foi.

A force de protéger dans le déni, la désinformation, la dissimulation et la manipulation …

Sans avoir pris en compte l'homme et le dilemme en milieu d'élevage ou en milieu périurbain pour des raisons idéologiques, politiques et économiques...

Sans regarder en face le potentiel dangereux d'un grand carnivore, libre d’agir parmi les humains comme bon lui semble…

Sans reconnaître les signes d'une évolution de son comportement …

Ceux qui s'acharnent à protéger le loup à outrance, sans tenir compte de son éthologie, finiront par précipiter sa fin, ils sont eux-mêmes la plus grande menace à sa survie...

… Les loups « finiront par être autant détestés que par le passé et à terme, ils seront exterminés de nouveau » (Geist 2007 (1) p.33)

A la fin de son article "When do wolves become dangerous to humans ? " 2007, p.33, Valerius Geist, membre de l'UICN, pointe du doigt un extrait d'un document du LCIE:

"Guidelines for population level management plans for large carnivores". LCIE mai 2007.6.4 p.24…

"Comme nous l'avons vu, les grands carnivores, comme groupe d'espèces, représentent un nombre de challenges uniques quand nous essayons de les conserver dans des écosystèmes densément peuplés, à dominante humaine et fortement modifiés, comme ceux en Europe"... …"Ces challenges ont le potentiel d'avoir localement de graves répercussions sur 1) le bétail … 2) les proies sauvages qui représentent des ressources de grande valeur pour les chasseurs … 3) la peur qu'ils induisent chez de nombreuses personnes ... 4) leur association avec une large gamme de conflits sociaux …..5) le fait que les loups et les ours peuvent représenter une menace pour la sécurité humaine en s'attaquant à l’homme..."

"Challenges uniques" ou paris dangereux ? … beaucoup se demandent jusqu'où l'on ira dans toutes ces expérimentations, entreprises aux dépens de l'homme, pour une espèce qui est loin d'être en voie de disparition sur un plan mondial … et s'interrogent sur les intérêts réels qui sous-tendent cette politique.

Et d'autres encore réfléchissent ... en fait, qui sont-ils, que sont-ils à nous avoir imposé ce « challenge » ? … et à s'imposer aux autres ?...

… d'autant plus qu'au sein de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature même, s'est déjà élevée l'opinion que ce "challenge" est "indéfendable" (162)...

- Affaire à suivre…

- Annexe

"Staying safe in wolf country". Division of Wildlife Conservation of the Alaska Department of Fish & Game 2009.
(Plaquette d'information à l'intention de la population, avec des mises en garde particulières pour la protection des enfants et les animaux domestiques, les gestes à adopter en cas d'agression et les mesures de prévention.)
Téléchargez la brochure officielle

Outre-atlantique, la population est informée des dangers sans tabous.

- Notes

(162) Voir (84)
(163) Voir (158)

- Bibliographie

Notes et bibliographie sont mentionnés en bas de chaque chapitre

- Remerciements

Tous mes remerciements au comité de lecture et de soutien:

Caroline Bourda
Charlotte & Olivia Papini
et mon mari – quelle patience!

Merci à:

Yves Derbez et toute l'équipe d’Éleveurs & Montagnes
Christophe Gabert de la Fédération des Acteurs Ruraux
Bruno Besche Commenge
Louis Dollo de Pyrénées-pireneus

"Les filles"

Nella Brun – la passionata
Valérie Aubert – la pile Duracell
Marion et Jean-Marie Martin (Oyopi)

Je tiens à exprimer ma sincère amitié pour les très nombreux éleveurs et bergers, femmes et hommes, qui m'ont témoigné tant de sympathie et de confiance … et qui sont devenus autant d'amis et de confidents.

Une pensée particulière pour Caroline, Patrick et leurs deux enfants, qui s'apprêtent, la peur au ventre, à "vivre avec les loups" une nouvelle saison…

Bon courage et "merde", comme on dit en France, à Caroline qui, courageusement, prépare ses examens de biologie dans de telles conditions.

Tout mon soutien à Louis Ascenzi, qui nous arrache le cœur à tous. Tenez bon !

De grands encouragements pour Didier Trigance, qui doit affronter les loups et les gardes pendant une nouvelle estive et comparaître devant le tribunal au mois d'octobre. Nous te soutenons tous.

Mes amitiés et mes remerciements… au "collectif"… qui s'étend comme une traînée de poudre, de vallée en vallée, de région en région et de pays en pays depuis quelque temps…

Je comprends votre désarroi et votre détermination à tous et que vous soyez poussés à bout.

Merci aux particuliers qui se joignent au "collectif", nous sommes tous concernés