10 éleveurs condamnés, Arcangéli a politiquement tout perdu!

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Hier matin, une délégation pyrénéenne se rendait en voyage d'étude dans les Asturies en Espagne dans le cadre d'une mission de l'inspection générale de l'Environnement demandée par le Ministère de l'écologie. Y participent, François Arcangéli, bien sûr, maire d'Arbas et Président de l'ADET-Pays de l'ours, mais aussi Augustin Bonrepaux, Président du Conseil Général de l'Ariège particulièrement hostile à l'introduction d'ours dans les Pyrénées et trois membres des Associations de l'ADDIP dont deux de l'ASPAP, l'association organisatrice de la manifestation ayant conduit les 10 éleveurs devant un tribunal.
Ambiance garantie pour le voyage dans le même bus et les repas à la même table.

Nous pourrions croire que les éleveurs ont perdu compte tenu de la charge que représente la condamnation et qu'aucun n'est capable de payer. Un éleveur n'a pas le revenu d'un architecte, maire d'Arbas. Et pour l'ASPAP "c'est le montant de son budget annuel".
Autant dire que la colère était à son comble hier après midi du côté de l'Ariège.

En première instance, outre les condamnations au pénal à des peines de prison avec sursis en pour quelques tagues, du sang sur les murs de la Mairie et une "statue" brûlée (en fait un tronc d'arbre pourri érigé en statue d'ours et qui a été remplacé par une véritable oeuvre d'art exposée à la Mairie d'Arbas) les éleveurs ne devaient payer que 4.300 Euros pour 60.000 demandés par le maire d'Arbas. Non satisfait de cette somme, il fait appel et vient d'obtenir 6.796 euros de réparations pour dégradation de biens publics et 2.000 euros de frais de justice. Apparemment, le maire d'Arbas a gagné, mais ne nous y trompons pas. Comparé au 60.000 Euros hors frais de justice, la somme de 6.800 euros ne représente que 11 % des prétentions de François Arcangéli, c'est-à-dire une somme assez dérisoire. Le tribunal semble donc avoir "recadré" le véritable préjudice.

Loin de calmer le jeu, il semble bien que ce verdict déclanche une colère encore plus grande qu'il y a un an. Ceux qui croyaient que "en partant tous dans les Cantabrique, c'est un début de dialogue" se trompent totalement. "Arcangéli reste l'ennemi N° 1 du pastoralisme pyrénéen, aucun dialogue ne peut être envisagé avec lui."

Philippe Lacube, porte parole de l'ASPAP et Président de l'ADDIP nous précise: "Pour nous, la somme d'environ 6.700 euros reste importante, mais nous avons la satisfaction de savoir qu'elle ne représente que 10 à 11% des demandes du maire d'Arbas" et de rajouter "L'ASPAP ce n'est pas l'ACP avec ses 200.000 Euros prélevés sur nos impôts." C'est effectivement des sommes importantes que les associations dites "pro-ours" perçoivent à des titres divers du Ministère de l'Ecologie sans que l'utilisation en soit contrôlée et même justifiée selon divers rapports d'inspection et missions parlementaires. Philippe Lacube poursuit en nous disant que "ce n'est pas ainsi que le maire d'Arbas va enterrer la hache de guerre. Il n'a pas la main tendue. "En clair, il ne faut se fier aux apparences, il n'y aura jamais de dialogue".

Pour le maire d'Arbas qui s'exprimait au téléphone, dans le bus qui traverse le Pays basque, face a ses opposants "sans aucune pudeur et avec un total mépris" selon des témoins, "c'est un jugement mesuré même si pour eux c'est une somme pas négligeable". Pas négligeable en effet. Ils ne peuvent pas la payer.... Et il précise que "le premier jugement était très en deçà d'un équilibre et là, on s'y est approché." Voilà un maire "sans aucun scrupule", nous dit-on. Certes, la somme est doublée, mais là aussi il n'y a que les apparences: ce n'est que 11% des sommes réclamées. Pas de quoi crier victoire sauf que 10 éleveurs sont aujourd'hui anéantis et que la situation pourrait bien créer d'autres actes de colère.

Marie-Lise Broueilh, Présidente de l' ASPP 65 qui se trouve, elle aussi, dans le même bus que François Arcangéli nous déclare: "Les syndicats agricoles, FDSEA, CDJA ainsi que l'ADPP 65 sont solidaires. Nous allons voir de quelle façon contribuer au paiement de cette réparation de "préjudice". Pour elle, "le juge n'a pas suivi le maire d'Arbas... C'est la preuve d'une exagération de la part de monsieur Arcangéli". Et elle nous rappelle "qu'il y a un an, l'amplitude de la colère était le résultat de la manière dont avaient été traité les éleveurs, c'est-à-dire de mépris. Dans cette manifestation il y avait des éleveurs des Hautes-Pyrénées. Cette condamnation c'est celle de l'ensemble du mouvement d'opposition aux introductions. On a voulu casser ce mouvement par l'instrumentalisation d'une manifestation. La réponse a été donnée avec plus de 5.000 manifestants à Bagnères de Bigorre"

Pour tous les interlocuteurs contactés, Arcangéli a tout perdu sur le plan politique. "Il n'est pas et ne sera jamais un interlocuteur". Et chez certains éleveurs la colère était telle que certains n'hésitaient pas à dire "si on retourne à Arbas, on saura comment faire." Et dans tous les cas, "ne vous y trompez pas. Etre dans le même bus ne signifie pas cautionner et nous allons lui dire."

Aujourd'hui les associations appellent à "la solidarité pyrénéenne pour payer tous ensemble cette condamnation". Phlippe Lacube fait savoir que les dons peuvent être transmis à l'ASPAP, 32 rue Général de Gaulle - 09000 Foix
Ca, ce n'est pas une apparence!

Louis Dollo
Le 26 novembre 2007

- Les suites du procès

Selon un responsable de l'ASPAP contacté ce matin (27 novembre) le montant réel des frais, en incluant les frais d'avocats de la première instance, s'élèveraient à environ 15.000 Euros. Ceci signifie "la faillite pour les uns, la marginalisation pour les autres." Un éleveur nous dit, au sujet de cette situation sociale, "le maire socialiste d'Arbas peut être fier de lui. Il fait vivre son association avec l'argent public, il n'admet pas la contestation, il impose son point de vue à toute une région et maintenant il met 10 personnes et leur famille à genou." Selon certains, "il va falloir éclaircir le rôle de l'ACP et de l'ADET et avoir des explications sur leur financement."

Nous apprenons également qu'une des personnes condamnées ferait parti du prochain voyage en Italie organisé par l'inspection générale de l'Environnement à la demande du Ministère de l'Ecologie. Cette inspection générale a déjà "égratigné" à plusieurs reprises les modes de financements de ces associations.

L'affaire est loin d'être terminée

Louis Dollo, le 27 novembre 2007

- Informations diverses