Ours en Italie 2014: un film témoignage à voir absolument

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Un film de l’anthropologue Valentina De Marchi fait à partir des images tournées par un berger dans le Parc Adamello-Brenta (à Malga Ghirlo). Tout est vrai, ours, troupeau, chiens, hommes, c'est du vécu au quotidien. Une incroyable immersion dans l'univers de ce berger avec les ours qui rôdent. Une vision qui n’est certes pas celle d’un «éco-touriste», encore moins celle d’un écologiste totalement plongé dans les théories, mais vraiment celle d’hommes qui ont pratiqué cette « cohabitation » avec des ours qu'on pourrait dire "semi-domestiques" ! Des ours qui n'ont pas peur des hommes et ne s'éloignent pas du troupeau car c'est une nourriture facile. Il n'y pas de haine, mais beaucoup de réalisme. La cadre est magnifique.

Le berger s’appelle Lorenzo Froner, il a tant observé l’ours qu’il en est devenu un spécialiste lui aussi. Mais au bout de quelques années de "cohabitation" Lorenzo a décidé de quitter l’endroit après qu’un ours ait attaqué son fils Matteo. Un autre berger a repris son alpage à la suite, il a également jeté l’éponge deux ans plus tard. Ainsi va l'abandon qu'on imagine être une sorte de "fatalité du monde moderne". La première fois que Lorenzo a vu un ours c’était en 2001, il a commencé à le filmer durant l’été 2004, et a continué les années suivantes. Il dit avoir tant filmé qu’il a fini par se lasser! Michele Corti sur son blog Ruralpini a écrit en 2012 un article très intéressant après avoir vu ce film.

On peut le visualiser sur Viméo. Il y a une aussi une version sous-titrée en anglais ce qui permet de comprendre les dialogues entre les bergers et les passages poétiques. Le texte qui suit est uniquement la transcription en français de ce que dit Lorenzo dans les parties en noir et blanc du film, où c'est la voix d'un narrateur qui reprend ses propos.

Celui-ci au début du film raconte qu’un jour il a vu l’ours, de près, 10 m, au point de pouvoir sentir son odeur acre, et il a décidé d’acheter une caméra même s’il ne savait pas vraiment s’en servir parce qu’il avait peur que les gens ne le croient pas et même son épouse! «Je ne savais pas très bien comment m’en servir mais j’étais sur de vouloir le filmer»

Les vieux bergers racontent qu’autrefois l’ours ne se faisait jamais voir, le matin ils trouvaient des brebis dévorées, ils voyaient les traces de l’animal. «Les ours d’autrefois avaient un autre comportement, ils étaient plus sauvages».

«En 98/99 avec le projet Life Ursus, environ 15 ours ont été apportés sur les montagnes du Brenta. Mais les journaux racontent des mensonges, je pense qu’ils en ont introduit plus....Il y avait 7/8 ours autour de mon alpage chaque année, sans compter les oursons. Depuis les ours se sont reproduits et aujourd’hui ils sont plus de 40 exemplaires. Mais vous comprenez ? Ils sont trop nombreux pour une zone habitée comme la notre».

«Tant de fois je n’ai pas réussi à le filmer. J’arrivais et je voyais tout à coup qu’il était en train de blesser une brebis. ...entre l’émotion et la surprise je n’avais pas le temps de sortir la caméra du sac et de l’allumer. C’est difficile de garder son calme et de continuer à filmer quand l’ours est là, à deux pas du troupeau, affamé, menaçant»

«L’ourse avec ses deux petits était la pire, celle-là parfois elle me faisait peur à moi aussi, elle ne s’enfuyait jamais, elle était née là-haut, elle était jeune, à sa première portée. Daniza l’ourse avec un seul petit était moins mauvaise. Daniza était plus âgée, elle était la mère de l’ourse avec deux petits».

«On m’a dit qu’il était rare de voir un ours au milieu d’un troupeau, moi je l’ai vu de très nombreuses fois de près pendant qu’il était en train de me dévorer une brebis sous les yeux. Je l’ai vu jusqu’à le connaître, jusqu’à lui parler. L’ours et moi, nous nous regardions, je l’observais pendant qu’il mangeait ma brebis. Il savait que j’étais là, de temps en temps il relevait la tête pour surveiller, mais il savait aussi que je ne lui ferais rien, nous nous connaissions»

«L’ours privilégie les proies qui viennent d’être tuées ; les brebis qu’il tue, s’il peut, il les mange de suite, il n’attend pas qu’elles prennent une odeur. Puis, il cache les carcasses sous l’herbe et les recouvre avec beaucoup de soin de sorte qu’à distance c’est impossible de les voir. Ainsi, quand il a faim, il sait où revenir et il se contente alors de la viande putréfiée» ( on voit dans le film un ours qui déterre une carcasse, vers 16’)

«L’ours sait choisir les meilleures brebis, les plus grasses, il ne tue pas les maigres, il est vraiment salaud! Seuls les ours inexpérimentés prennent les brebis boiteuses ou malades.»

«J’ai appris à distinguer les ours à partir de leur taille, de la couleur de leur fourrure et de leur comportement. Je les voyais grandir d’une année à l’autre, d’oursons devenir adultes, de filles devenir des mères.»

«L’ours peut attaquer aussi bien de nuit que de jour. S’il a faim, même le double enclos électrifié ne l’arrête pas. Quand les brebis sont dans l’enclos et sentent arriver l’ours, elles s’affolent. Ce soir-là, quand l’ours est arrivé, à quelques pas du refuge, j’ai entendu les brebis bêler très fort. Elles s’appelaient entre elles, les mères cherchaient les agneaux et elles s’entassaient toutes les unes contre les autres. Elles sentaient la mort s’approcher de l’enclos.»

«Une nuit l’ourse avec ses deux petits m’a tué 14 brebis. Cette fois il y avait mon aide berger Carlo au refuge, et le matin quand il est arrivé vers le troupeau, il a trouvé le filet à terre et l’ourse toujours là, à l’intérieur de l’enclos, qui tuait des brebis. Alors Carlo l’a affrontée avec son bâton. « elle se tenait debout, tu aurais dû voir ça» m’a-t-il dit. Mais ça a été difficile d’éloigner l’ourse parce que les oursons restés à l’intérieur de l’enclos avaient peur des décharges d’électricité. La mère les attendait dehors mais eux n’osaient pas sauter le filet et Carlo les chassait avec le bâton. La moitié des brebis s’étaient échappées et on les a retrouvé loin, elles avaient marché 3/4 km pendant la nuit. Elles étaient terrorisées les pauvres bêtes. Quatorze brebis tuées cette fois là, quatorze! Et je n’ai pu filmer que les carcasses. Après ce massacre de brebis, la Forestale (équivalent ONCFS) est même intervenue pour faire peur à l’ourse et l’éloigner. Les techniciens ont tiré des projectiles depuis l’hélicoptère, l’ourse courrait, terrorisée. Le jour suivant, à Trente, on en parlait dans tous les journaux. Ça a créé une polémique parce que l’hélicoptère s’était déplacé sans donner d’explication officielle. Il est clair que la Forestale ne voulait pas alarmer l’opinion publique.»

«Moi je n’ai rien contre l’ours. Certes, si on les laissait en Slovénie, je serais content moi aussi. Mais je suis contre ‘l’organisation de l’ours’, c’est ça qui ne fonctionne pas. Car pour moi, il y a des gros intérêts économiques en jeu: la Province de Trente avec le projet de réintroduction de l’ours reçoit beaucoup d’argent de l’Europe, c’est la vérité. Je suis d’accord sur le fait que l’ours a le droit de vivre aussi, mais ce il n’est pas juste qu’il vive à mes dépens. C’est ma profession, mon métier, mes revenus. Ceux qui les ont apportés veulent te convaincre qu’avec l’ours tout le monde est gagnant, que c’est une ressource pour le territoire et qu’en fin de compte il ne mange que les brebis maigres, vieilles ou malades. Et le Parc t’indemnise en grande partie. C’est comme ça qu’ils essayent de t’avoir, mais je ne marche pas! C’est ça que je ne supporte pas, ils ne comprennent pas que chaque brebis a une valeur différente, l’une peut valoir 50 et l’autre 200 euros, et il n’y a que moi qui puisse l’évaluer. Et puis si l’ours tue une brebis qui allaite, l’agneau mourra facilement, et la perte sera double. Sans compter le stress que chaque attaque provoque au troupeau, la baisse des naissances due à ce traumatisme. Et qui se préoccupe de ma souffrance de voir mes brebis tuées?»

«Un jour l’ourse avec ses deux petits a attaqué mon fils Matteo, alors j’ai pris ma décision : j’ai abandonné pour toujours cette montagne, les pâturages et le refuge»

Source: Traduction du blog "Le loup des voisins" du 20 mai 2014

- Compagnon ours: le film vérité qui met à nu la honte des ours du Trentin

A la suite de l’article présentant le film italien « Compagno orso » , avec une partie du témoignage du berger Lorenzo traduit en français (rappelons pour ceux qui comprennent l’anglais qu’il y a aussi une version sous-titrée), il semble indispensable d’ajouter l’article de M. Corti posté sur le blog Ruralpini. (article de 2012! les "ursologues" du Web ne sont guère curieux, à moins que le "vulgaire film" d'un berger ne soit pas digne de leur science!)

Un berger armé...d'une caméra vidéo amateur et une jeune anthropologue démontent Life Ursus et les mystifications scientifiques des experts. Avant-hier, à Ardesio, j’ai assisté à la projection de « Compagno Orso ». C’est déconcertant et la réalité documentée de manière irréfutable dans le film grâce à l’intelligence et à la sensibilité du berger Lorenzo et de Valentina De Marchi devrait aussi faire s’indigner les amis de la nature et des animaux.

Ce que révèle ce film va bien au-delà de ce qu’on pourrait imaginer. Cinq ours qui stationnent en permanence aux environs du troupeau attendant d’avoir de l’appétit et de ...se servir des brebis de Lorenzo. Lorenzo qui doit assister impuissant à ce qu’on ne peut même pas définir comme une prédation, mais qui est devenu une forme d’alimentation facile et sure aux dépens du berger, qui devient, malgré lui, celui qui élève des ours en plus des brebis. Oui car entre le berger et les ours s’instaure un rapport pour le moins ambivalent. Le berger reconnaît chacun d’entre eux (par sa taille, sa couleur). «Je les ai vus grandir, ils sont devenus adultes sous mes yeux ». Les ours aussi connaissent Lorenzo. Ils savent qu’il n’est pas dangereux. Ils restent à l’écouter quand il parle. Ça peut sembler surréaliste, mais c’est ainsi. Quand l’ourse s’approche, Lorenzo hurle « charogne, salope!» et parfois l’ourse s’éloigne.

Parler comme à des chiens

Mais le berger parle aux ourses aussi dans d’autres circonstances. Pour montrer cette « familiarité » absurde, le matin il hurle à l’ourse (qui s’est reposée sans s’éloigner du troupeau avec les oursons à ses côtés) : « lève-toi, roupilleuse!». A ces hurlements ils se réveillent, d’abord la mère, puis les petits. Une fois Lorenzo est arrivé à filmer en même temps deux ourses avec deux oursons chacune. Il espérait peut-être une bagarre entre elles, mais une s’est enfuie. Lorenzo est parvenu à décrire avec sa caméra amateur beaucoup d’épisodes significatifs et éloquents. Il l’a fait aussi dans des circonstances où un autre, peut-être aussi un berger expert, aurait cédé à l’émotion et aurait pensé à tout autre chose que filmer. Ainsi il a réussi à capter un semblant d’attaque contre son aide berger qui s’était beaucoup rapproché de l’ourse, à capter le savoir du chien «Orbo» qui, bravache, s’approche de l’ourse et celle-ci ne daigne même pas lui donner un coup de pattes mais elle le repousse d’un grand coup de museau. Mais il y a eu aussi des circonstances « où je n’ai pas pu sortir la caméra du sac, tellement tout se passait vite ». Cette observation fait partie des commentaires « réfléchis », ceux que Valentina a fait alterner avec les prises de vue originales, en utilisant le noir et blanc pour marquer les deux narrations. Tandis que dans le film en couleur c’est la voix originale de Lorenzo, dans les reprises de Valentina c’est la voix d’un narrateur qui lit le texte des interviews du berger. L’ensemble est très efficace et sans baisse de tension.

Un formidable documentaire humain et scientifique

Les images, mais aussi la voix vive de Lorenzo représentent un documentaire exceptionnel qui, à mon avis, a aussi une valeur scientifique sur le plan de l’éthologie (montrant comment les comportements de l’ours ne suivent pas les schémas « typiques de l’espèce » de la vulgate diffusée par les ursologues), sur le plan zooanthropologique (où l’on voit que le rapport homme-animal ne suit pas le schéma fixe d’une science réductionniste qui n’arrive à concevoir que des catégories comme «domestique», «sauvage», «de compagnie», «de rapport»). Il y aurait aussi beaucoup à dire sur le plan de l’écologie et de la biodiversité. Même si c’est une réflexion implicite (en rapport à l’histoire du film), on peut s’interroger aussi sur le destin des belles prairies de la Malga Ghirlo. Elle a été spontanément abandonnée par Lorenzo après une attaque nocturne de l’ourse à l’intérieur de l’enclos électrifié, qui a lui coûté 14 brebis abominablement dévorées, « quand il a faim même un double enclos électrifié ne l’arrête pas».

Des choses à fourrer dans la gorge de ces bandes d’écologistes de régime (et de leurs poches) qui continuent de produire des brochures et des manuels, l’un étant la photocopie de l’autre ( il n'y a pas que les politiques qui gaspillent l'argent public), pour expliquer aux bergers (qui le font depuis longtemps) comment monter des clôtures et qui soutiennent avec la plus parfaite mauvaise foi que «la prédation ne touche que ceux qui n'utilisent pas de clôtures électriques». «A un ours comme ça, que voulez-vous que ça lui fasse une petite secousse?» dit Lorenzo.

Cette attaque a provoqué une intervention «atypique» de l’équipe spéciale ours du Service des forêts de la Province autonome de Trente. Dans le film on voit l'hélicoptère arriver dans un vacarme impressionnant et voler au-dessus de l’ourse terrorisée pour la toucher à plusieurs reprises avec une grêle de balles en caoutchouc. «Mais deux heures après, l’ourse était toujours là, à côté du troupeau, prête à frapper» a commenté Lorenzo.

Les ursologues qui se complaisent dans l’autocélébration et qui, à chaque critique, ressortent le mantra des «protocoles scientifiques internationaux» (toujours pour essayer d'impressionner le vulgaire ignorant) démontrent qu’ils improvisent, qu’ils ne savent pas gérer les situations d'urgence. Les critiques évidentes survenues de toutes parts ont fait que cette brillante expérience de « dissuasion aérienne » a été classée.

A la fin le berger a cédé parce que l’ourse a attaqué son fils

Quand on regarde on ne peut s’empêcher de penser: «mais ne serait-il pas plus logique de donner au berger des moyens de dissuation?». En tout cas l’épisode du défonçage des clôtures électriques n’a pas été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. «C’est quand l’ourse a attaqué mon fils que j’ai pris la décision de ne plus jamais y retourner». Après Lorenzo, un autre berger est arrivé pour deux ans, mais il a dû lui aussi jeter l’éponge.

L’alpage de Ghirla est aujourd’hui sans brebis, et les ours, en augmentation constante, se sont déplacés ailleurs. A ce rythme qu’adviendra-t-il des alpages du trentin? C’est la question que se pose la plupart des éleveurs qui redoutent beaucoup aussi l’arrivée des loups et la présence simultanée de ces deux espèces de prédateurs.

«Moi j’en veux à l’Organisation de l’ours»

L'interview de Lorenzo, intercalée aux reprises « live », est aussi un document de grande valeur. Il montre le degré de capacité d’autoréflexion des bergers et ce qu’est leur «philosophie» envers les animaux, respectés même s’ils sont prédateurs. «Je n’ai rien contre l’ours, mais contre l’organisation de l’ours et contre le Projet Life Ursus». Les bergers ont beaucoup de choses à enseigner aux intellectuels « verts » qui les méprisent. Lorenzo, avec l'aide de Valentina est parvenu à démonter les fondations du château de mystifications sur lequel repose le business de l'ours (ou le carnaval de l'ours, si vous préférez).

La vulgate raconte l’histoire du grand succès et de la prévoyance de Life Ursus. Les ours dans le Trentin se seraient multipliés grâce à un environnement favorable et intact. Cette mystification cache une vérité bien différente. Les ours augmentent parce qu’ils sont devenus semi domestiques. Ils n'ont pas peur de l'homme, et au lieu de faire les prédateurs, ils séjournent autour des alpages où - quand ils ont faim - ils se servent à volonté des brebis. Une farce tragique qui laisse les bergers impuissants assister à quelque chose qui n'a vraiment rien de l’équilibre naturel, mais qui sert à maintenir un zoo à ciel ouvert honteux, où la place de la viande on donne en repas aux ours des animaux vivants. Lorenzo explique que les indemnisations ne couvrent qu’une partie des dommages, la pointe de l'iceberg. «Moins de naissance d’agneaux, des animaux qui grandissent moins, qui ont plus de maladies». Et il ajoute, comme tous les bergers: «Et puis qui se préoccupe de ma souffrance de voir mes brebis dévorées?». Pour les Verts du système les brebis sont des «objets destinés à l’abattoir» et donc ne méritent aucune considération, idem pour les bergers qu’ils ne considèrent guère plus que des êtres sous-humains (dans leurs protocoles ils expliquent comment «assouplir» les bergers: les inviter à des rencontres sans qu’il y ait leurs représentants, leur offrir de la nourriture et des gadgets. Comme les colonialistes offraient des perles aux «indigènes». Pareil. Sauf que les anciens colonialistes étaient moins hypocrites, ceux-ci sont devenus plus rusés.

Un projet qui a échoué et avait mal commencé

En important des ours slovènes habitués aux charniers et en les introduisant dans un « théâtre » où - à la différence de la Slovénie - l’ours n’est pas chassé mais il est un totem sacré, on a créé l’aberration des ours qui traversent les routes tranquillement au milieu de voitures, qui se baladent sur des pistes de ski. Ce qui pourrait être un aspect amusant. Mais ce qui est préoccupant - et qui provoque la forte opposition de nombreux habitants du trentin, surtout dans le Parc Amadello Brenta, et le fait que quand la saison des alpages est terminée, ces grosses bêtes - qui n’hibernent même plus - doivent trouver une alternative au « super-marché de la brebis ». Et deviennent un danger potentiel, pas seulement pour les animaux domestiques, mais aussi pour l’homme. Dépourvus de peur, ils s’approchent des villages (souvent en y entrant), arrivent sur des terrains de jeux, dans des jardins privés. Beaucoup de mauvaises expériences vécues par des résidents ont été passées sous silence par le Service forestier. Même les protagonistes de rencontres rapprochées ayant nécessité des visites et des admissions à l'hôpital et des prescriptions de psycholeptiques se taisent, par omertà, parce que dans le Trentin (plus encore que dans d’autres régions), les gens ne se sentent pas libres, mais dépendants du système de mère Province, du Parc. Les Ours du maître ne doivent pas être critiqués, les nouvelles alarmantes doivent être étouffées. Beaucoup se plaignent en privé, mais en public ils sont peu à se bouger. Compagno Orso est en définitive l’histoire de deux victimes d’un jeu politique et économique. L’une est le berger, l’autre est l’ours. Je l’affirme depuis longtemps

Pour un écologisme qui respecte les bergers et les paysans

Cette tragique farce qui devrait en premier lieu faire s’indigner les naturalistes et les conservationnistes honnêtes, elle se situe aux antipodes de cette « reconstitution des équilibres écologiques » et de la «promotion de la biodiversité » de toute la clique autour de « l’organisation de l’ours». Les écologistes et ceux qui aiment les animaux (catégorie qui ne comprend pas les animalistes aveuglés par l’idéologie) devraient être les premiers à s’insurger, à se rebeller contre l’instumentalisation de slogans écologiques pour lancer des initiatives qui vont dans le sens opposé. Depuis le début Life Ursus a été un cirque, de l’écologie spectacle, pour couvrir des politiques anti-écologiques (il suffit de penser à l’utilisation des pesticides pour la culture de Melinda)

Source: Ruralpini - 06-10-2012 - Traduction de l'artilce de Michele Corti par "le loup des voisins"