Hibernation 2006-2007 de l'ours dans les Pyrénées

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L'hibernation des ours dans les Pyrénées devrait bien se passer. Mais comme dans le monde entier, le dérèglement climatique et la chaleur qui règne cet automne 2006 et début d'hiver 2006-2007 montre que beaucoup d'entre eux ne sont "entuter" et continuent de se balader.

Pour vous tenir informé des déplacements des 4 derniers ours lâchés

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- "Franska prend le soleil comme les skieurs"

On ne dérange pas un ours qui dort. Silence radio du côté de l'équipe technique chargée du suivi de la population ursine dans le massif pyrénéen. Plus de bulletin sur Internet. Pas non plus de messages, depuis la mi-décembre, permettant de localiser l'animal. Pour cause d'hibernation.

Sauf que le temps exceptionnellement doux pourrait faire sortir les plantigrades de leur tanière. "On l'a déjà constaté sur des ours équipés d'émetteurs", explique Frédéric Decaluwe, ingénieur au sein de cette structure inhabituelle n'a été relevé, note-t-il. On ne peut pas dire si elle sortira, on verra au printemps."

Franska, dont l'arrivée a été saluée par un grand tapage, a donc élu domicile quelque part, dans le massif du Pibeste ou de l'Espibette, un vaste domaine qui s'étend jusqu'aux Pyrénées-Atlantiques. Elle est localisée par l'équipe technique qui ne s'approche jamais de son antre. Impossible donc de dire si le plantigrade montre, de temps en temps, le bout de son museau. Car cette femelle slovène est susceptible de se déplacer à un endroit où l'on ne capte pas.

"Sauver sa peau"
Président de la Fédération des chasseurs des Hautes-Pyrénées, Jean-Marc Delcasso, vétérinaire de son état, ne peut pas s'empêcher de rappeler: "En Russie, qui connaît des conditions exceptionnelles de chaleur, les ours ne sont pas en hibernation, ils ont continué à chasser et à faire des dégâts". Il ne serait donc pas surprenant que des chasseurs, dans nos contrées, puissent rencontrer l'animal... "Elle prend le soleil l'après-midi comme les skieurs", poursuit ce responsable. En sirotant un lait grenadine? Mais trêve de plaisanterie. On apprend que si elle tirait trop sur ces réserves, "elle risque de sortir plus tôt". Il est par ailleurs possible que Franska soit gestante, "elle essaiera alors de sauver sa peau et celle de sa progéniture", anticipe-t-il. Mais on ne le saura qu'au printemps. Elle se remettra alors à chasser. "Cet ours a déjà tapé dans les brebis, les porcs noirs et les poubelles de Saint-Savin...", rappelle Jean-Marc Delcasso, attentif à la suite des événements.

Auteur Josiane Battoue
Source: La Dépêche du Midi du 19 janvier 2007

- Ils dorment depuis 2 mois

Le comité de suivi de l'ours n'est pas tout à fait en hibernation. Mais cela fait quelque temps déjà que l'équipe est passée de vingt à dix personnes. Et pour cause, Franska a sonné l'heure de la sieste la première quinzaine de décembre, dans les Hautes-Pyrénées, suivie de Balou et Sarousse partis hiberner côté espagnol dans le Val d'Aran, tandis que Hvala pique un petit roupillon en Haute-Garonne à un peu plus de 1.000 mètres d'altitude.

Reste une quinzaine d'ours non équipés d'émetteurs, mais tout porte à croire que, eux aussi, ont trouvé un abri pour l'hiver, le comité de suivi n'ayant repéré ni empreintes ni déjections depuis plusieurs semaines. Pas la peine de les chercher car les ours ont l'habitude d'hiberner dans des endroits très isolés et ils ne se réveilleront pas avant plusieurs jours consécutifs d'une température clémente, vraisemblablement autour de fin mars, début avril. Pour l'heure, les uns ont installé leur tanière dans des cavités enfoncées dans la roche, d'autres en creusant un abri sous des racines, pour limiter au maximum le contact avec l'extérieur.

Source: La Dépêche du Midi du 13 février 2007

- Les ours ne dorment pas

S'il est probable que les ours se sont "endormis" durant la période de mauvais temps, il est aussi évident qu'ils n'ont pas arrêté leur activité même si celle-ci est réduite dans l'espace.
Des traces ont été vues dans la région de Quérigut le 3 janvier, Sarousse a été vue par des chasseurs, Franska se déplace régulièrement sur le versant Batsurgère du Pibeste et Pré du Roy, etc...

Il est également probable que l'ETO (Equipe Technique Ours) s'efforce de fournir de fausses informations pour éviter que les ours ne soient recherchés par tout le monde durant cette période de "vulnérabilité".

- L'ASPP 65 et les éleveurs demandent au préfet de région de venir garder l'ourse!

L'Association de la Sauvegarde du Patrimoine Pyrénéen dans les Hautes-Pyrénées, présidée par Marie-Lise Broueilh, a tenu hier une réunion à Lourdes. Cette association a été créée en 2000. Son activité a été relancée suite au problème posé par la présence de l'ourse Franska sur le massif du Pibeste et de l'Estibete, à proximité de Lourdes, d'Argelès-Gazost et de Saint-Pé-de-Bigorre. Une réunion s'est tenue à Lourdes avec les élus, les responsables des groupements pastoraux, des éleveurs pour aborder ce dossier sensible et savoir les mesures à prendre car d'ici deux mois les troupeaux vont monter dans les estives. Une lettre va être adressée au préfet de région, le mettant en demeure de trouver des solutions. "C'est au préfet de venir garder l'ourse, c'est son problème, pas le nôtre !", ont souligné avec force les éleveurs.

- L'ourse Franska: un casse tête pour tout le monde

L'ourse Franska est bien installée sur les massifs du Pibeste à l'Estibette au coeur de la réserve du Pibeste dans une zone écologiquement très sensible et particulièrement riche comme en témoignent les divers sites Natura 2000. Par ailleurs, les estives vont être en grande partie abandonnées. Pourquoi? Quelles incidences? Quelles conséquences? La tension monte! Lire le reportage de Louis Dollo après la dernière réunion qui s'est tenue hier soir à Salles-Argelès... - Mis en ligne mercredi 21 février 2007 -13h50

L'ourse Franska pose des problèmes écocomiques aux communes - Hier soir, à 20h30, à Salles-Argelès, une rencontre a eu lieu entre les groupements pastoraux des secteurs du Pibeste, Batsurguère et Extrême-Salles et quatre fonctionnaires de la Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt. Il a été constaté que la présence de l'ourse Franska pose de très gros problèmes économiques à l'ensemble des communes. Des mesures sont à prendre. Il semble que personne ne trouve de solutions! Nous mettrons en ligne dans la journée un reportage de Louis Dollo. - Mis en ligne mercredi 21 février 2007 -8h42

- Franska n'aura pas d'ourson cette année

Le comité de suivi de l'ours se demandait s'il n'avait pas libéré une femelle pleine, il y a un an, dans les Pyrénées. Mais non! Franska, aperçue le 11 avril, pour la première fois depuis qu'elle s'est réveillée de son hibernation, n'avait pas de petit ourson à ses côtés. Autre indice laissant penser que Franska n'est pas en gestation, elle a déjà parcouru pas mal de kilomètres depuis qu'elle a quitté la tanière où elle a passé l'hiver. En gestation, elle n'aurait pas dépassé un périmètre de 5 à 20 km autour de l'endroit où elle a hiberné.

Les experts pensent toutefois que la prochaine rencontre avec un mâle pourrait être propice à un accouplement, les femelles mettant bas en moyenne tous les deux ans. En attendant, Franska n'arrête pas de se dégourdir les pattes. Les équipes de suivi ont relevé de nombreux indices de déplacements entre le 9 et le 15 avril. Grâce à son collier, qui permet une localisation GPS, Franska a été repérée près de Salles, Ouzous et Agos-Vidalos, Agos où elle a d'ailleurs été aperçue le 11 avril. A noter que Sarousse et Balou bougent pas mal aussi depuis qu'ils sont sortis de leur hibernation, à l'inverse de Hvala, qui continue à roupiller tranquillement dans sa tanière.

Faut-il voir là le signe d'un heureux événement... en gestation?

Réponse très bientôt.

Auteur: B. D. avec Josiane Battoue
Source: La Dépêche du Midi du 19 avril 2007

- Le Comité de suivi joue-t-il encore la désinformation?

Comme à son habitude, le Comité de suivi joue la désinformation ou l'infomation à retardement.

Que Franska ait quitté le secteur du Pibeste est plutôt une bonne nouvelle pour les éléveurs du secteur qui n'avaient aucun moyen pour assurer la protection de leurs troupeaux et pour la réserve du Pibeste pour laquelle la présence de troupeaux est indispensable pour le maintien de la biodiversité remarquable de ce secteur.

Par contre il est assez lamentable que les éleveurs des autres secteurs vers lesquels Franska se dirige ne soient pas tenus informés pour prendre des mesures conservatoires pour la sécurité de leurs biens et des personnes.

- Témoignage de Pierre sur le "secteur Franska" pour l'été 2006 (18 avril 2007)

Franska est partie de son territoire du Pibeste - Estibette depuis déjà dimanche (15 avril) et non aujourd'hui. Elle a traversé la route Argelès - Lourdes cette nuit là et non aujourd'hui.

Les gardes ONCFS (hommes de Mrs Horgassan et Crampe) ont commencé à nous prévenir pour se préparer à la présence d'ourson. Ils avaient pu observer quotidiennement depuis le col d'Andorre par lunette la tanière de Franska qui s'est montré à 2 reprises à l'entrée. Tout les laissait à penser que l'ourse était suitée car ne sortait pas du tout du trou. Beaucoup de mes collègues ont donc fait le choix de ne pas estiver sur le massif (1 sur deux). On ne 'attendait pas à ce que Franska sorte si tôt. Tant mieux. Elle n'est pas suitée (certainement).Elle est partie. Un vent d'espoir est revenu. En espérant qu'elle ne revienne pas. Elle est à Bagnères. C'est très bien.

Aucune envie d'invectiver qui que ce soit. Je ne suis pas pour ou contre l'ours. Pourquoi toujours avoir à se placer dans un camp? Tous les touristes que j'ai pu croiser cet été, m'ont quasi tous demander si j'étais pour l'ours ou contre. Là n'est pas la question.

L'ours est une bête fascinante mais il m'a mangé 5 brebis qui ont été expertisées ours. 5 brebis c'est pas le drame mais quel stress. Les 21 autres ont disparu c'est à dire qu'on a retrouvé que des restes: les vautours sont passés là avant nous. Un de mes collègues a perdu 13 brebis, toutes avaient des cloches dont les 3 seuls béliers du troupeau. Aucune n'a été expertisée. Les vautours les avaient dévoré avant 7h30 du matin. Il faut 30 minutes à 15 vautours pour manger une brebis. Ici on en compte jusqu'à plus de 100 ensembles sur chaque proie. Aucune des 13 brebis sur les 95 montées n'ont été donc remboursée alors qu'on sait que Franska était responsable.
C'est juste un témoignage. Les ours ils sont toujours mieux chez les autres. Ici il y a des gens qui ont bu le champagne hier. Les autorités nous avaient souligné que l'on devait se préparer à voir sortir des oursons car Franska aurait du sortir plus tôt. Je ne vous cache pas que pour nous c'est un soulagement.

Pierre, éleveur - berger aux Bergons. 325 brebis. 2 patous. 5 attaques reconnues et indemnisées, 21 disparues non reconnues et non indemnisées.

Voir les prédations en 2006

- Observations

Sur ce secteur, en 2006, 79 brebis ont fait l'objet d'une indemnisation dans les Hautes-Pyrénées et 12 dans les Pyrénées-Atlantiques plus 71 non indemnsées, non reconnues pour les raisons expliquées par Pierre. Soit un total de 162 brebis qui ne sont pas redescendues. Toutes ces prédations sont imputables à Franska et représentent (prédations reconnues et non reconnues) la valeur moyenne d'un troupeau du secteur.

Le fait que Franska parcours de grandes distances, ne fait que renforcer l'idée qu'un "cantonnement" des ours dans un secteur ne peut être qu'un leurre. Le Pays de l'Ours c'est toutes les Pyrénées et non seulement un petit morceau de terrain contrairement à ce que certaines associations "pro-ours" tentent de le faire croire dans un but uniquement politico-commercial.