Réunions de concertation en Béarn - 2005

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Après l'annonce de la réintroduction de 5 ourses par le Ministre de l'Ecologie, l'IPHB, interlocuteur incontournable dans le Béarn, s'était désolidarisée du processus. Le Sous-Préfet d'Oloron tente un dialogue et une série de 4 réunions de concertation sont programmées de fin mars 2005 à début avril.

Pourquoi et comment la réintroduction selon un chercheur du CNRS

- Première réunion: 16 mars 2005 à Aramits

- Ours: début de la concertation en Béarn

Première réunion, à Aramits dans les Pyrénées-Atlantiques, sur la réintroduction d'ours, mercredi soir 16 mars.

Conformément à la "feuille de route" que le ministre de l'environnement a fixé au préfet de Midi-Pyrénées, coordonnateur pour le massif pyrénéen, une réunion d'information et de concertation sur l'ours s'est tenue à Aramits (Pyrénées-Atlantiques). De telles rencontres se sont déjà déroulées en Haute-Garonne puis à Barcelone.

Pas de réel enthousiasme...

C'est le sous-préfet d'Oloron-Sainte-Marie qui a tenu cette réunion au coeur du Barétous avec des élus, des représentants des milieux agricoles et des habitants du piémont béarnais. D'emblée, le fonctionnaire en charge du dossier pour les Pyrénées-Atlantiques, a fait savoir que le plan de réintroduction n'était pas à négocier puisqu'il s'agit d'une directive ministérielle, fortement appuyée par la volonté présidentielle.

En fait de dialogue, on a plutôt entendu les plaintes des éleveurs béarnais qui ne veulent toujours pas d'ours supplémentaires chez eux.

D'ici au 4 avril, quatre autres réunions sont prévues dans les Pyrénées-Atlantiques. On ne sait pas toutefois combien de plantigrades seront lâchées en Béarn, le sous-préfet a avancé que "la réintroduction d'un ours serait déjà bien" alors que l'Institut patrimonial du Haut-Béarn travaillait sur l'hypothèse de deux ourses.

Auteur: Olivier de Marliave - Publié le 17/03 à 15:39
Source: FR3

Réintroduction d'Ours:Elle est prévue à l'automne. L'Etat engage une période de concertation jusqu'au 30 avril. La première réunion a eu lieu à Aramits. Les élus ont rappelé leur ferme opposition

- Un projet à rebrousse-poil: Patrice Sanchez

Comment procéder au renforcement de la population d'ours bruns dans les Pyrénées? Dans quelles zones? Après la décision de réintroduire cinq fauves (en majorité des femelles) dès cette année, l'Etat se tourne de nouveau vers les élus locaux et ses partenaires de terrain pour tenter d'apporter des réponses. C'est en tout cas l'objet d'une série de réunions (1) dont la première se tenait, mercredi soir, à la salle des fêtes d'Aramits.

Les conseils municipaux de la vallée de Barétous et de la Haute Soule y avaient été invités par le sous-préfet d'Oloron, Claude Gobin. Autour de soixante-dix personnes ont attentivement écouté la présentation du plan qui doit servir de base de travail. Avant de passer à l'attaque. Car l'opposition du pays des Mousquetaires est frontale (lire par ailleurs). "Nous sommes ici dans la zone de dispersion des ours. Contrairement à d'autres, nous n'en avons jamais voulu", a lancé Louis Althapé, maire de Lanne.

Le projet, porté exclusivement par les services de l'Etat depuis le retrait de l'Institution patrimoniale, comporte deux volets. Le premier est consacré à l'ours. Le second, au soutien à l'économie de montagne. " L'objectif du ministre porte sur quinze ours en trois ans. Cinq sont prévus en 2005, vraisemblablement à l'automne", a rappelé le sous-préfet. "Il n'y a aucune zone à ours prédéfinie. Dire le contraire, c'est du fantasme. Nous en sommes à des propositions. Aucun arbitrage n'a été rendu à ce jour."

"Lutter et compenser". "L'ours brun n'est pas une espèce menacée au niveau mondial, c'est vrai, mais les populations régressent comme dans les Pyrénées où l'on en comptait près de 150 au début du XXe siècle contre une quinzaine aujourd'hui. D'autres pays renforcent leur population, comme l'Italie", a expliqué Evelyne Sanchis, de la Direction de l'industrie, de la recherche et de l'environnement.
Celle-ci a fait conna&ître les mesures qui accompagneront les lâchers. Tel l'équipement télémétrique déposé sur l'animal dans le but de le suivre pendant les deux ou trois premières années. Il s'agira ensuite de "lutter et compenser" les dommages. En s'appuyant sur des dispositifs déjà en place. "Et en les améliorant notamment avec des diagnostics de vulnérabilité de l'estive ou par le biais de la bonification des contrats d'agriculture durable."
La démarche "consensuelle" engagée jusqu'à présent avec les chasseurs n'est pas remise en cause. "L'Etat s'engage à ne pas imposer de mesures réglementaires". Mais la réflexion est ouverte au sujet de la procédure à mettre en oeuvre dans le cas de la présence d'une femelle suitée pour éviter, à l'avenir, un drame comparable à la rencontre de Canelle et d'un fusil. Le principe d'élimination d'un ours au comportement anormal est confirmé. Reste à en préciser le protocole.
En ce qui concerne le soutien à l'économie de montagne, le dossier a été préparé par le ministère de l'agricultureâ "après la concertation des représentants agricoles dans les départements". Le plan vise à "clarifier et conforter" les dispositifs en cours. Notamment parle biais de la "valorisation" du métier de berger ou la constitution de groupements d'employeurs. De nombreux autres points sont encore à discuter. L'enveloppe annoncée est évaluée entre trois et six millions d'euros par an.

Auteur: Patrice Sanchez
Source: Sud-Ouest du 18 mars 2005

- Seconde réunion: 24 mars 2005 à Laruns

"Nous ne voulons pas de l'ours!"

Un "non" clair et net a été apporté jeudi soir à la réintroduction des ours lors d'une réunion organisée par le sous-préfet d'Oloron-Sainte-Marie

- Le plan ne passe pas

Même si l'ambiance fut des plus courtoises lors des réunions de concertation du week-end à Aramits (Barétous) et Laruns (vallée d'Ossau), la conclusion fut la même: personne ne veut du plan du ministre de l'Environnement Serge Lepeltier, envisageant, dès l'automne prochain, la réintroduction de deux ourses en Haut-Béarn.

Le sous-préfet d'Oloron Claude Gobin n'a pu convaincre du bien-fondé de cette politique même en évoquant le plan de soutien au pastoralisme (gardiennage, conditions de vie et gestion des troupeaux) accompagnant les directives ministérielles. L'hostilité reste générale.

Source: La Dépêche du Midi du 29 mars 2005

- Troisième réunion: 31 mars 2005 à Accous

Pas obtenu d'informations. Manifestement c'atait un non événement

- Quatrième réunion: 4 avril 2005 à Oloron

- La mobilisation se renforce autour du non à l'ours: Patrice Sanchez

Oloron-Sainte-Marie: L'Etat a désormais terminé son tour des vallées pour préparer la réintroduction d'ours vers l'automne

"L'Etat remet en cause l'ordre public."
"A quand les loups et les ours slovènes aux bois de Boulogne et de Vincennes." Pendant près de cinq heures, mercredi soir, dans la salle archi-comble et surchauffée du Conseil municipal d'Oloron, éleveurs et bergers en colère ont soutenu leurs banderoles à bout de bras. Sans jamais faiblir. Devant eux, le préfet, Philippe Grégoire, était venu clore la série de réunions publiques engagée dans les vallées, dans la perspective de la réintroduction de cinq ours à partir de l'automne. Les montagnards lui ont répété qu'ils n'en voulaient pas. Comme prévu, l'atmosphère s'est révélée orageuse. Sonnailles, sifflets, rafales d'applaudissements et coups de gueule ont rythmé les débats. Et souligné, souvent, la force de ces moments de vérité arrachés du fond du coeur. "Si je suis contre l'ours, ce n'est pas parce que je suis un ignare. Mais un exploitant agricole qui a un exercice à clôturer en fin d'année, une famille et des responsabilités", témoignait Stéphane Chétrit, berger de 33 ans, délégué montagne chez les Jeunes agriculteurs qui a décidé de remettre son mandat "pour ne pas participer à cette fumisterie". "Dans cette affaire, l'Etat est-il plus préoccupé par les hommes que par les fantasmes et les rêves qu'il agite? Nous dire qu'avec les ours, on va sauver la planète, excusez du peu! A l'heure du débat sur l'Europe, les gens sont accablés par ses pitreries politiques", s'est exclamé le maire de Bielle, Jean Baylaucq.

Pas facile.
Au milieu d'une salle hostile aux rares pro-ours présents, une habitante d'Accous a eu le courage de prendre le micro: "Je suis pour la réintroduction, et sensible à ce que disent certains éleveurs. Mais il serait dangereux de laisser penser qu'il n'y a de la place en montagne que pour l'ours et les bergers. Il y a aussi des gens qui veulent vivre. Et le désengagement de l'Etat dans les vallées cristallise les difficultés".
Mal à l'aise et maladroit, le représentant de la Sepanso, Jean Lauzet, n'a pas aidé la cause des défenseurs de l'environnement: "Avec la réintroduction, il y a de l'argent à faire. Pour les éleveurs, c'est pas facile. Mais dans les Alpes, nombre d'agriculteurs ont deux emplois et profitent des stations de ski. Il y a beaucoup d'autres métiers à créer. Je ne vois pas quelle honte il y a à vivre de l'ours de manière différente". Il a été reçu!
Quant au député Jean Lassalle, il en a profité pour régler quelques comptes: "L'affaire n'est pas simple quand on met 300 personnes autour de la table pour discuter! Je n'ai pas entendu beaucoup de soutien en faveur de l'Institution patrimoniale, qui faisait pourtant son boulot. J'ai essayé de convaincre, chez mes électeurs qui ne se reconnaissaient plus en moi, que le Béarn pouvait accueillir deux ourses. On nous en promet quinze! Et depuis, on fait semblant de ne pas savoir pourquoi j'ai changé d'avis? Ce projet doit être abandonné!"
Le préfet a maintenant la charge de la synthèse des échanges. Egalement présents à Oloron, mercredi soir, nul doute que les policiers des renseignements généraux ne manqueront pas non plus de faire savoir à Paris que le ciel se couvre sur les Pyrénées!

Auteur: Patrice Sanchez
Source: Sud-Ouest du 6 avril 2005