Voyages d'étude aux pays des ours - 2007-2008

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Dans le but d'assurer "la plus grande concertation avec les acteurs locaux", Nathalie Kosciusko-Morizet avait suggéré à l'occasion de son passage à Toulouse le 26 juillet 2007 d'organiser des voyages d'étude dans les pays ayant des ours afin de voir, et sans doute convaincre, les pratiques de cohabitation possible avec les grands prédateurs, notamment l'ours. Des voyages aux pays des ours.
A ce jour (25 octobre 2007) les associations de sauvegarde du patrimoine pyrénéen et les éleveurs n'ont eu aucun contact officiel pour la participation à de tels voyages. Et pourtant....

A la grande surprise du milieu pastoral pyrénéen, Alain Reynes, Directeur de l'ADET-Pays de l'ours s'exprime dans Métro du 22 octobre 2007, page 09, édition de Toulouse en ces termes et à la suite du procès en appel de 10 éleveurs engagé par le Président de l'ADET: "Prochainement, un voyage à l'étranger réunissant pro et anti-ours va se dérouler pour étudier le comportement des ours".

De quoi s'agit-il?

Il ne peut en aucun cas s'agir d'un accord entre les associations favorables et hostiles à l'introduction d'ours. Sur ce point, le Président de l'ADDIP, Philippe Lacube a été très clair. Pour lui, le seul interlocuteur c'est l'Etat.

Par contre, lors de sa visite le 26 juillet 2007, Nathalie Kosciusko-Morizet avait évoqué une analyse comparée des situations ours/élevage en Europe, Etats Unis et Canada. Des "experts" et d'après une information sérieuse qui nous est parvenue, des représentants des deux ministères concernés, Agriculture et Environnement, plus des représentants des deux "clans" y participeraient.

La question que se posent les responsables des associations de sauvegarde du patrimoine pyrénéen est de savoir s'il "n'y aurait pas un piège à y participer" surtout s'il n'y avait qu'une seule personne. L'ADDIP (fédération de 4 associations départementales) dispose de plusieurs spécialistes scientifiques qui, si un seul participe, ne pourra guère avoir une démarche scientifique sérieuse. Elle dispose également de spécialistes de l'élevage avec chacun leurs spécialités en fonction des milieux, des pratiques et des races d'animaux. "La participation d'un seul pourrait nuire au sérieux de la démarche". De plus, ce type d'action entraînera obligatoirement une démarche de communication. La preuve: Alain Reynes semble être au courant avant tout le monde. "Pourquoi?" nous dit un éleveur. Dans ces conditions, "les délégations doivent pouvoir disposer de communicants externes et internes."

D'un autre côté, tout le monde est bien conscient que la politique de la chaise vide n'est pas très positive. "Une participation ne veut pas dire une acceptation des décisions qui seront prises par la suite". Une participation c'est aussi avoir la possibilité de faire valoir son point de vue.
"Nous avons déjà la réponse" disent certains éleveurs. "Il y a le rapport de mission du Conseil Général et celui de l'IPHB." Et de nous rappeler que les deux, sans le savoir, concluaient "qu'il ne faut pas choisir la Slovénie". Et puis "il y a le rapport d'étude de Bruno Besche-Commenge dans les Asturies" dit un autre ainsi que "les divers articles de presse locale qui nous dit tout l'inverse de la littérature des pro-ours et du Ministère de l'écologie". Un autre précise: "on en sait assez pour dire que la cohabitation n'est pas possible sans aller encore dépenser de l'argent à l'étranger. On sait aussi que s'il n'y a plus de pastoralisme, il y aura perte de biodiversité et ensauvagement comme dans les Cantabriques. Pourquoi insister?" "Il y a le rapports des députés qui dit que la cohabitation n'est ps possible." Et encore "ils veulent faire des voyages pour mentir un peu plus. Est-ce qu'on doit rentrer dans leur jeu?" Et cette crainte: "si c'est pour rencontrer les officiels des pays, des fonctionnaires et des gens qui sont d'accord avec eux, ce n'est pas la peine de se déplacer." En effet. Le choix des interlocuteurs dans un pays étranger est important tout comme l'interprète... "Si on a une interprète écolo, elle nous dira ce qu'elle voudra, on ne comprendra rien."

Voilà bien des arguments qui pourraient être un mauvais grain de sable dans les rouages de la mécanique ministérielle. Parions que les services de l'Etat auront beaucoup à faire pour convaincre et trouver un accord. A défaut, nous allons vers une autre rupture d'autant que "on nous a toujours menti et roulé dans la farine." (Cf. Mensonge d'Etat)

Louis Dollo, le 25 octobre 2007