Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, veut d'autres ours

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Dans cet exercice d'introduction / importation ou non d'ours, les Ministres qui se succèdent sont soumis à la pression des mouvements écologistes et leur lobbying curieusement financés par les impôts des citoyens français. Ce qui fait qu'il y a des déclarations pas forcément contradictoires mais pas toujours cohérentes. Entre les articles ci-dessous et l'interview du 20 septembre 2009 à La Dépêche du Midi, toutes les solutions sont possibles pour contenter tout le monde. En quatre moi, la Ministre ne s'intéresse plus au "respect" de quiconque. Dont acte!

- Jouanno veut un retour des ours: La réintroduction devrait reprendre.

Les trois ours en peluche pendus mercredi sous le pont de l'Alma à Paris ne seront pas morts pour rien! La scène a dû suffisamment émouvoir Chantal Jouanno, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie. A moins que ce ne soit la menace de perdre le soutien des associations Ferus et Pays de l'Ours-Adet, qui militent pour la réintroduction du plantigrade dans les Pyrénées. "La France inaugure l'année internationale de la biodiversité de la plus mauvaise manière", avertissaient-elles. Outre cette pendaison symbolique, elles promettaient chahuts et pétitions pour dénoncer le "non-respect" des engagements gouvernementaux.

- "Ravis"

Le premier programme de réintroduction lancé en 2004 s'est achevé le 31 décembre 2009 (1). Au 20 janvier 2010, rien encore ne s'y substituait. Mais, le soir même du sacrifice des nounours, Chantal Jouanno est intervenue sur les antennes de France 3 Régions à Toulouse pour assurer qu'elle ne laisserait pas l'ours disparaître de ces montagnes. "Nous sommes ravis, déclare une porte-parole de Ferus, Sandrine Andrieux-Rolland. Même si Chantal Jouanno est restée vague sur les modalités et le calendrier des opérations, elle nous donne l'assurance que les réintroductions vont reprendre."

Dès cet automne, les deux associations avaient commencé à se plaindre de la panne apparente de ce plan. "L'ours brun des Pyrénées est en danger critique d'extinction", répétaient leurs militants, réclamant un nouveau plan de restauration avec deux ou trois lâchers d'ours par an. La vingtaine d'animaux encore en circulation sur les pentes pyrénéennes ne suffirait pas, selon eux, au maintien de l'espèce. Exemple est donné du Béarn, où ne survivent que trois mâles... Cette population ne serait stabilisée, précisent-ils, qu'à partir d'une quarantaine de représentants.

- "La Joconde"

La dernière réintroduction d'un mâle et de quatre femelles capturés en Slovénie date de 2006. Mais les bergers montagnards ont tenté de la contrarier de toutes les manières, jusqu'à ouvrir un front du refus. "Que les écologistes ne viennent pas nous dire comment nous, montagnards, devrions vivre dans nos montagnes! L'ours ne sert à rien", écrit un internaute sur Libétoulouse.fr. Qui se voit répondre sur le même canal: "Certes, mais alors à quoi sert la Joconde?"

Cette bataille, qui voit s'affronter jusqu'à la caricature le monde rural à celui des villes, est sociétale. L'annonce, même feutrée, de Chantal Jouanno pourrait rallumer le feu. L'association Ferus lui laisse le temps de composer. "Nous resterons vigilants, explique ainsi Sandrine Andrieux-Rolland. Mais nous avons cru comprendre que rien ne serait fait avant les élections régionales."

Auteur: Gilbert Laval correspondant à Toulouse
Source: Libération du 22 janvier 2010

- De nouveaux ours pour bientôt dans les Pyrénées?

C'est en tous cas ce que laisse entendre Chantal Jouanno. Interrogée par nos confrères de France 3 au lendemain du "coup médiatique" des associations pro-ours (trois ours pendus au Pont de l'Alma à Paris), la ministre de l'Ecologie a dit ceci: "on ne renonce pas au plan ours, il y aura d'autres réintroductions (...)".

Tout en ajoutant que toute décision ne sera officiellement annoncée qu'après les élections régionales, "pour que ça ne devienne pas un brûlot local"...

Source: La Gazette ariègeoise du 22 janvier 2010

- Jouanno "ne laissera pas l'ours disparaître"

La secrétaire d'Etat à l'Ecologie l'a réaffirmé, mais les partisans de la réintroduction de l'ours sont à demi-satisfaits.

Les gros nounours en peluche du pont de l'Alma n'auront visiblement pas été pendus pour rien. L'impact provoqué par ce très symbolique sacrifice aura sans doute précipité la réponse de Chantal Jouanno sur la poursuite ou pas du programme de réintroduction de l'ours dans les Pyrénées. Une réponse d'autant plus attendue que c'est le 31 décembre, après six années de fonctionnement, que s'achevait le premier programme de restauration du plantigrade dans le massif. Depuis quelques mois, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie se révélait peu diserte au point de laisser craindre un silence total avant les échéances électorales de mars. Il n'en est rien. Le soir même de la très médiatique opération du pont de l'Alma menée par les associations Ferus et Pays de l'Ours-ADET, Chantal Jouano annonçait sur le plateau de France 3 qu'elle ne laisserait pas le plantigrade disparaître de ses terres pyrénéennes d'adoption.

Message entendu donc, mais qui ne satisfait pas totalement les défenseurs de l'ours.

"Pour nous, ce n'est qu'une déclaration de principe. On ne nous dit pas où, quand et combien", affirme Alain Reynes du Pays de l'Ours, qui reconnaît toutefois à Chantal Jouanno une constance dans ses déclarations. En octobre déjà, elle s'était dit favorable au prolongement de cette réintroduction.

Cependant, les partisans de l'ours ne voient rien de révolutionnaire dans cette prise de position. "La France ne peut faire autrement que de restaurer la population ursine. Tout débat sur cette question est clos, inutile et stérile. La réintroduction du plantigrade découle d'un vote démocratique des députés européens. C'est devenu une loi qu'il convient de respecter..." Point final pour Alain Reynes qui rappelle que l'action du Pont de l'Alma ne pouvait être vaine. "2010 est l'année internationale de la biodiversité. La France ne pouvait se permettre de l'inaugurer en annonçant la fin du programme réintroductif", clament les associations. Et leur action se veut d'autant plus ferme que l'ours est classé plus que jamais "en danger critique d'extinction", tout comme la fameuse chauve-souris Rhinolophe de Méhely. Il est donc temps...

Auteur: J.-M.D.
Source: La Dépêche du Midi du 23 janvier 2010