Le Vautour Fauve attaque: Communauté de Valence en Espagne

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La région espagnole concernée a, avec les bergers pyrénéens, ariégeois en particulier, de très anciens lien en sommeil depuis ... 500 ans!
De quoi réveiller les envies de relations avec une région qui, jadis, n'était pas si loin des Pyrénées.
Une affaire à suivre...

A cheval sur la communauté de Valence et celle de l'Aragon, la région montagneuse du Maestrazgo (Maestrat en Valencian) est liée très anciennement au pastoralisme pyrénéen, ariégeois en particulier, et au catharisme; elle fut en effet pendant le Moyen Age la zone d'hivernage des ovins de la région d'Ax et lorsque la persécution s'abattit sur les cathares, elle servit de zone refuge à beaucoup d'entre eux: parmi les derniers à ainsi fuir vers le Meastrazgo ceux de Montaillou sont aujourd'hui bien connus grâce à l'édition et la traduction du registre d'Inquisition de Jacques Fournier par Jean Duvernoy, et au travail que lui a consacré ensuite Emmanuel Leroy-Ladurie ("Montaillou, village occitan de 1294 à 1324"). Le dernier parfait, Bélibaste, s'y crut en refuge jusqu'à ce qu'il fût dénoncé en 1321.

C'est un autre lien, guère réjouissant non plus même si moins humainement risqué, qui s'établit aujourd'hui entre le Maestrazgo et les Pyrénées.
Depuis plusieurs années, les éleveurs du Maestrazgo sont en effet victimes de ces attaques de vautours sur du bétail vivant qui sont aussi devenues une réalité, côté français, que les responsables administratifs ont mis bien longtemps à reconnaître, encore que simplement du bout des lèvres récemment.

Les quelques articles que nous traduisons ci-dessous posent le problème dans toute son acuité, en insistant à plusieurs reprises sur ce qui est sa cause première: la surpopulation actuelle des vautours par rapport à ce que le milieu lui offre "naturellement" comme nourriture. Sur la raison de cette surpopulation, totalement artificielles l'une et l'autre, je renvoie à "Le vautour n'est plus ce qu'il était... La situation en Espagne" (voir aussi note 2 du dernier article traduit).
Même si les autorités espagnoles et celles des autonomies ont beaucoup moins tardé que leurs homologues français à reconnaître la réalité de ces attaques, on notera que les éleveurs espagnols sont néanmoins confrontés aux mêmes difficultés pour arriver à faire reconnaître et respecter leur droit à protéger leur outil de travail, et à percevoir, lorsqu'elles existent, les indemnités censées couvrir les pertes.

Quant à la grande difficulté côté français a reconnaître la réalité de ces attaques, il faut souligner qu'il est assez fabuleux de constater l'absence totale chez nos "autorités" nationales de référence à la réalité espagnole, bien attestée pourtant depuis longtemps. Si pour les Pyrénéens, il n'y pas davantage de frontières au XXIème siècle qu'il n'y en avait au temps des bergers cathares, ces "autorités", elles, ont réussi ce travail d'Hercule: inventer une frontière en béton à l'heure d'Internet et de l'Europe; très forts les zozos (-torités)!

B.Besche-Commenge - ASPAP/ADDIP - 21 juin 2009

- Cartes de situation pour la communauté de Valence

- Les vautours tuent cinq vaches et onze veaux à Els Ports: Les éleveurs réclament au Conseil des mesures pour contrôler leur surpopulation

Les éleveurs de la comarque d'Els Ports ont signalé hier ce qui semble bien être de nouvelles attaques de vautours sur le bétail de la comarque. Plusieurs d'entre eux, hier, ont attribué à ces oiseaux la mort de jusqu'à 5 vaches et 11 veaux ces quinze derniers jours.

Lundi matin, une nouvelle attaque a eu lieu dans un élevage de Herbeset, entre les municipalités de Castell de Cabres et Torremiro. L'éleveur, Manuel Segura, a été alerté par des touristes qui avaient observé la violente attaque des charognards sur une vache et son veau qui finissait de naître. Les vautours profitèrent de la faiblesse de la bête pour attaquer. Lorsqu'il arriva sur les lieux, le propriétaire des animaux les trouva déjà morts.
Comme il l'a raconté hier, il essaya comme il le put de faire fuir les vautours déchaînés, afin de pouvoir cacher les animaux pour que les services vétérinaires et ceux du Conseil à l'Aménagement du Territoire /dont dépendait alors ce domaine/ puissent analyser la situation comme le recommande le protocole adopté pour les attaques de vautour.

Il ne s'agit pas d'un cas isolé. Ces dernières années, à l'étonnement des groupes conversationnistes et des observateurs de ces oiseaux, les vautours se sont mis à attaquer des animaux vivants. Comme l'assure Segura, dans la zone "on a ainsi perdu de nombreux veaux, et pour certains on n'a retrouvé que les pattes".
Son voisin a lui aussi perdu deux veaux de quelques jours, un autre a été tué à Pereroles, et un au Mas de Torremiro. Le propriétaire d'un élevage de vaches aux Solanes de Vallibona" a même vu comment une vache fuyait les coups de becs et, dans son affolement, s'est tuée en sautant d'un rocher".

Tous ces cas ont été signalés au Conseil, mais comme le dénoncent les intéressés aucune mesure n'a été adoptée pour l'instant. Les problèmes sont ceux bien connus de la surpopulation de vautours et du manque d'alimentation dont ils disposent, qui les rend affamés. Comme l'explique Segura: "ces attaques sont répugnantes parce que les vautours s'enhardissent". En soixante ans d'exercice du métier d'éleveur, "je n'avais jamais vu de telles attaques sur des bêtes de ma famille. Autrefois ils ne s'approchaient jamais d'un animal avant une semaine, et que le corps commence à sentir. Aujourd'hui, ils attaquent des veaux de huit jours".
Pour lui, "ces attaques sont une ruine pour les éleveurs", et il se plaint que les oiseaux se rapprochent jusqu'aux toits des maisons et aux dépôts d'ordures: "ils doivent crever de faim", conclut-il.

Ce n'est pas la première fois que les vautours sont au centre des polémiques dans le nord de la Province de Castellon. A la fin de l'année dernière, le Conseil à l'Aménagement du Territoire avait ouvert une enquête pour éclaircir la mort supposée par empoisonnement de plusieurs vautours dans la Municipalité de Vistabella del Maestrat. Comme le montrèrent alors les analyses effectuées par le Service de Toxicologie de Médecine Légiste de l'Université de Murcia, les vautours étaient morts après avoir mangé un chien, un chat et plusieurs perdrix empoisonnés.
Le Conseil avait alors indiqué que "tous les indices" conduisaient à l'usage "d'un poison préparé à partir d'un insecticide". D'autres vautours meurent dans des chocs avec des éoliennes.