Mercantour juillet 202: la procession de la réconciliation

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Il y a quelques jours, les gardes du Mercantour, à cheval sur la réglementation, ont verbalisé à Saint-Etienne-de-Tinée le président de l’association Aléa qui réunissait depuis 15 ans ses membres lors d’une messe à la mémoire des défunts. Lorsque nous voyons la photos de l'objet du délit, nous pouvons nous interroger de la capacité d'appréciation intellectuelle des dits gardes. Aujourd'hui, tout le monde cherche à se réconcilier... Indispensable pour que les communes acceptent d'adhérer à la Charte...

L'affaire du parc du Mercantour qui secoue le haut-pays depuis plusieurs jours ne pouvait manquer de s'inviter, hier, au traditionnel pèlerinage du col de la Bonette.

On se souvient qu'une messe en plein air, sur le plateau de Sestrière, dans la haute-Tinée, avait déclenché les foudres des gardes du parc national, lesquels n'avaient pas hésité à dresser un procès-verbal à l'encontre de Lucien Carlès, l'organisateur de cet événement cultuel. Un peu plus tard, ces mêmes gardes déposaient plainte pour menace contre Jean-Pierre Issautier, le maire de Saint-Dalmas-le-Selvage, lequel avait vertement exprimé son exaspération à leur égard.

Pour ramener un peu de sérénité dans des relations qui s'enveniment dangereusement entre les habitants et le parc du Mercantour, il fallait bien une autre messe et l'intercession de Notre-Dame du Très Haut, la Vierge qui veille sur la route la plus élevée d'Europe! A plus de 2800 mètres d'altitude, les idées sont parfois plus claires et les esprits plus zen. Hier, lors de ce pèlerinage des cimes, dans une cathédrale naturelle grandiose survolée par les aigles et animée par le cri strident des marmottes, les protagonistes de l'affaire (à l'exception des gardes du parc directement concernés) ont marché et prié ensemble. Dans son homélie, Mgr Barsi, l'archevêque de Monaco, qui a célébré cet office sur la pelouse alpine, a implicitement appelé à la réconciliation, en chantant les louanges d'une nature divine mais aussi la place irremplaçable de l'homme dans cette nature, histoire de rappeler que celle-ci n'a pas vocation à être un désert.

Christian Estrosi, président de la métropole niçoise, a pris moins de gants pour parler de l'affaire. Il a redit son soutien à Jean-Pierre Issautier et à Lucien Carlès et fustigé une administration trop «bureaucratique»: «Notre devoir est de respecter l'autorité de l'Etat mais cet Etat doit être juste et équitable. Pour prier mon Dieu dans ces montagnes, il est hors de question que je demande l'autorisation à qui que ce soit!».

Message bien reçu par les représentants du parc national présents, Caroline Merle, directrice adjointe, et Emmanuel Pollet, chef du secteur de la Haute-Tinée: «Il y a eu un malentendu fâcheux. La devise du parc, c'est «un territoire et des hommes». Le parc, ce sont aussi des projets de développement durable profitables à tous».

L'intercession de Notre-Dame du Très Haut a peut-être porté ses fruits...

Source: Nice-Matin du dimanche 29 juillet 2012