Pour préparer la nouvelle charte du Parc
national du Mercantour, une enquête publique avait été
diligentée du 19 mai au 19 juin dernier. Chacun, habitant, visiteur,
a pu sexprimer et apporter sa contribution à cette réflexion
sur le bilan et lavenir de cette structure.
Les conclusions
viennent dêtre publiées. On sen doutait déjà,
ce nest pas le grand amour entre le Parc et son administration
et les habitants
humains car les autres habitants, loup, perdrix,
faucons, lièvres
nont pas été invités
à donner leur avis.
La Commission a
constatée que ceux qui vivent le Parc au quotidien ne peuvent
toujours pas accepter ce quils considèrent être une
spoliation de leurs droits à la propriété. Le personnel
est souvent perçu comme rigide
La Commission a ressenti
« une rancur rentrée », les contraintes nées
de lexistence du Parc auraient été plus imposées
quexpliquées et que discutées, en méconnaissance
avec les modes de vie et les traditions.
Sur la pratique
de lalevinage, la Commission demande son interdiction pure et
simple. Sur le survol du Parc, elle recommande quil ne puisse
pas seffectuer à moins de 1000 mètres daltitude,
y compris par les engins non motorisés. Pas question non plus
dorganiser de grands rassemblements, trop perturbateurs pour la
faune. On remarquera que durant la 22ème épreuve du Tour
de France, qui passa à lintérieur du Parc, de nombreuses
conditions restrictives avaient été exigées ; une
partie de la caravane navait pas pu suivre ce tronçon et
le reste avait dû le faire sans les annonces tonitruantes habituelles
qui laccompagnent.
Le ramassage et
la cueillette font partie des habituels sujets de discorde car nombreux
sont ceux qui croient que puisque ce nest pas « cultivé
», ça appartient à tout le monde et quon na
quà se servir
La Commission insiste pour que soit
organisée une évaluation régulière (lieu,
espèces, périodes), de façon à prendre,
sil le faut, des mesures restrictives.
Avant de délivrer
un avis favorable à ce projet de modifications des statuts du
Parc national du Mercantour et sa mise aux normes, elle insiste pour
que « toutes dispositions à venir tiennent compte de la
préservation des modes de vies anciens et de leur conjonction
avec les modes de vies actuels et futurs ».
Bel exemple de
toutes les difficultés qui existent pour concilier la protection
de lenvironnement de la biodiversité, le développement
durable, et lintérêt économique qui, comme
ici fait référence à la tradition. Pourtant, il
faut ladmettre, la tradition nest pas la panacée
et par bien de ses aspects, la religion, la chasse, la pêche,
lagriculture doivent elles-mêmes évoluer
Hasard (?)
de l'actualité, Thierry Boisseaux, pendant quatre ans directeur
du Parc du Mercantour, quitte ce poste pour s'installer en Inde où
il a été nommé comme attaché en charge
de la science et la technologie. Au grand regret de Gaston Franco,
président du Parc, du sénateur José Balarello
et du sous-préfet Christophe Marot.Ce qui ne l'a pas empêché
de mentionner les difficultés qu'il avait rencontré,
ses insatisfactions, ses frustrations...
Auteur
: Alain Dartigues
Source
: Paris
Côte d'Azur du 29 juillet 2008