Secours montagne en Corse: un exemple de comportement surprenant qui n’est pas sans incidences…

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A l’occasion des interventions des unités de secours en montagne, il n’est pas fait la distinction qualitative des personnes secourues. On parle de "randonneurs en montagne" alors qu’il peut ne s’agir que de promeneurs, parfois à proximité d’un parking isolé. En raquette à neige, on loue des raquettes à tout le monde, sans soucis de savoir à qui, et pour quoi faire, ce qui n’est d’ailleurs pas condamnable. Un loueur ou un vendeur n’a pas à faire la police de la pratique. Mais cette situation n’est pas sans conséquence comme nous pouvons le voir ci-dessous.

La radio Corse Alta Frequenza rapporte ce matin le ca d’un secours en montagne à Ese qui peut laisser perplexe sur le comportement en montagne de certaines personnes. Il est précisé: «Sauvetage en montagne hier soir (dimanche) du côté d’Ese. Un couple, qui avait laissé ses enfants de 14 et 17 ans dans un chalet, était parti pour une randonnée en raquettes vers 17 heures». A ce niveau, ce qui est surprenant, ce n’est pas d’avoir laissé des ados seuls au chalet mais de partir « pour une randonnée en raquettes vers 17 heures». La journée n’était sans doute pas assez longue… mais bon… Pourquoi ne pas prendre un bol d’air avant la nuit si on connait le parcours de «promenade» et que l’on est équipé au moins d’une lampe pour affronter un retour de nuit? Il n’y a rien de critiquable à cette éventuelle initiative. Mais la suite est intéressante: «Une fois la nuit tombée, les adolescents ne voyant pas revenir leurs parents ont donné l’alerte. Ces derniers ont finalement été retrouvés sains et saufs cinq heures plus tard par le peloton de gendarmerie de haute-montagne». Ce qui laisse entrevoir qu’ils n’avaient pas prévu de randonner de nuit et que «retrouvé» 5 heures plus tard soit minimum à 22 heures laisse clairement entendre que ces personnes ne savaient pas très bien où ils allaient.

Sachant que près de 80% des interventions de secours en montagne le sont pour des randonneurs, nous pouvons nous interroger, non pas sur les dangers de la pratique mais sur le comportement irresponsable presque naturel de certains "séjournants" en montagne qui se croient dans un circuit touristique d’agence de voyage sur une ile grecque. Quel message de prévention faire passer (et comment le faire passer) à ce genre de personnes qui coûtent cher à la collectivité et qui ne sont évidemment pas lecteurs de nos journaux?

Au final, c’est sur des bases statistiques incluant ce genre de personnes que certains décideurs ou commentateurs trouveront opportun d’expliquer qu’il faut faire payer les secours.

Louis Dollo, le 11 février 2013