Avalanche du Lauzet aux Orres

 


Avalanche meurtrière dans les Hautes-Alpes

Quelques heures à peine après le drame, les premiers témoignages semblaient mettre en cause l'imprudence ou la négligence de la randonnée. Une classe de neige de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) encadrée par des moniteurs de l'UCPA s'est trouvée projetée contre des mélèzes par une plaque à vent. Bilan onze morts, neuf adolescents et deux adultes.

A voir sur la vidéo....

  • Crête du Lauzet.
  • Groupe d'enquêteurs montant sur la crête, examinant la neige.
  • Un enquêteur coupe le manteau neigeux, explications à l'appui.
  • CRS expliquant l'état de la neige selon les deux versants l'un à l'ombre, l'autre au soleil.
  • Plaque fissurée.
  • Enquêteurs au travail.
  • Témoignage d'un rescapé à radio Alpes 1 : "le moniteur nous a dit que c'était une plaque à vent, qu'il pouvait y avoir une avalanche, qu'il fallait faire très très attention".
  • Hélicoptère de la sécurité civile. - hélicoptère militaire.
  • Le guide accompagnateur Daniel FORTE monte en voiture / il est emmené à la gendarmerie.
  • ITW Patrick OLLIER (député-maire de Serre-Chevalier) : on n'y va pas si le danger est réel.
  • ITW Pascal BLANC (directeur de l'ESF, Les Orres) parle du guide, compétent, qui a toujours fait son travail correctement.
  • ITW Jean-Piere GARCIN (sécurité des pistes).
  • Centre UCPA fermé, gardé par la gendarmerie.
  • Skieurs, skis sur l'épaule, marchant sur la route.
  • Témoignage d'un moniteur de l'UCPA : ça peut arriver à tout le monde, ça arrivera encore.
  • Beau plan d'un sommet enneigé rosi par le soleil couchant.

Source : INA / JA2 20H - 24 janvier 1998
Production : France 2
Journaliste : Benoît Duquesne

L’avalanche de la crête du Lauzet : La mécanique d’un lynchage médiatique - N° 14, Les cahiers du journalisme, Faits divers, Eté 2005 - Philippe Descamps

"Condamnation symbolique Le guide est condamné pour homicides et blessures involontaires, à une peine de deux ans de prison avec sursis, une amende de huit mille francs ; les trois autres prévenus bénéficiant d’une relaxe. Cette peine est essentiellement symbolique car elle n’est pas assortie d’une interdiction d’exercer. Ni le parquet, ni le prévenu n’ont fait appel du jugement. Les parties civiles ont donc dû se contenter d’un appel sur les intérêts civils. La Cour d’appel a confirmé pleinement les dispositions de première instance. Sans revenir sur la dimension fautive ou pas du comportement du guide, la cour explique les différentes hypothèses techniques du déclenchement. Sur le choix de l’itinéraire, les magistrats évoquent le « type même du terrain de repli idéal devant une situation avalancheuse bien marquée », « le seul point éventuellement dangereux était le court passage raide et déboisé de 40 à 50 mètres de dénivelé pour atteindre l’arête ». La cour explique aussi que l’absence d’ARVA était plus difficilement compréhensible, d’autant plus que ces appareils étaient disponibles, mais que c’est justement ce drame qui a permis de prendre conscience de leur utilité dans toute sortie sur neige, y compris en raquettes. En faire une faute pénale serait pour la cour un « anachronisme »".

Voir également :

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L'UCPA et l'avalanche meurtrière des Orres


En raison du nombre et du jeune âge de ses victimes, la catastrophe des Orres (Hautes-Alpes) reste dans les mémoires. Cette tragédie a aussi marqué l'histoire de l'UCPA, même si l'organisme a été mis hors de cause par la justice.

Le 23 janvier 1998, une avalanche avait emporté un groupe de randonneurs à raquettes qui évoluaient à plus de 2 000 m d'altitude sur la crête du Lauzet. Bilan : 11 morts, dont 9 collégiens de 13 à 15 ans, un professeur de mathématiques et une accompagnatrice de l'UCPA, et 19 blessés. Les adolescents étaient élèves en 4 e au collège privé Saint-François-d'Assise de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines). Le risque maximum d'avalanche était de 4 sur une échelle de 5, mais la sortie hors piste n'a pas été annulée. Pour les familles des victimes, c'est la preuve de l'imprudence des adultes. L'itinéraire avait toutefois été reconnu et les jeunes bénéficiaient d'un encadrement qualifié. Mais ils restaient « novices en sports de haute montagne », comme le soulignera le juge d'instruction.

L'enquête judiciaire a mis en cause la responsabilité d'un guide de montagne, accusé d'avoir commis une erreur d'appréciation. Il a comparu pour « homicides et blessures involontaires » en octobre 1999 devant le tribunal correctionnel de Gap. Selon les magistrats, l'accident est « indubitablement dû à l'imprudence du guide, lequel, bien qu'il se soit rendu compte de la présence d'une couche de neige dure, qui n'était autre qu'une plaque à vent, a progressé dessus ». Le guide, soutenu par la communauté montagnarde qui dénonçait un lynchage et invoquait la fatalité, a été condamné en janvier 2000 à deux ans de prison avec sursis, sans interdiction d'exercer. Le responsable du centre UCPA et le professeur d'éducation physique du collège ont, eux, été relaxés, provoquant la colère de la plupart des parents des victimes.

Source : Le Parisien du 14 août 2014

Observations : Alors que nous parlons de plus en plus de droit à l'oubli sur les réseaux sociaux et sur Google, il est étonnant que prés de 15 ans après le procès la presse en remette une couche.... L'article de Philippe Descamps dans les Cahiers du Journalisme ne semble pas avoir été lu par toute la profession. Par ailleurs, il facile de juger après les faits et beaucoup moins facile d'apprécier sur le terrain au moment des faits. Après un accident et un procès il est toujours étonnant de voir apparâitre de très nombreux spécialistes autoproclamés exprimant leur avis et surtout leurs jugements. Restons modeste.... surtout sur un phénomène qui peut arriver à tous pratiquants de la montagne.

Louis Dollo, le 14 août 2014

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